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Programme scientifique paris 2010 - AFVAC

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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />

Enfi n repérer, augmenter et entretenir la motivation fait appel à des techniques dont<br />

beaucoup se retrouvent au centre de la construction d’un programme d’ETP. Sans<br />

aller jusque-là, ce sujet a aussi été abordé et de nombreux outils fournis, du modèle<br />

transthéorique de Prochaska-Diclemente à l’abord systémique du groupe interspécifi<br />

que.<br />

Tous ces éléments ne constituent pas, en toute rigueur, des programmes d’ETP mais<br />

ils en sont la base. Il ne semble donc pas diffi cile de franchir le pas pour inscrire notre<br />

pratique dans le sens de l’Histoire. Mais pour concrétiser cette avancée, le travail<br />

doit se faire aussi dans et avec les lieux institutionnels de formation en médecine<br />

vétérinaire, seuls à même, quand ils le décideront, de pouvoir recruter les cohortes de<br />

cas permettant la validation des programmes. Cela n’est pas le plus facile à mettre<br />

en place.<br />

>< Confl its d’intérêts<br />

Néant.<br />

Les aboiements : conduite à tenir M. MARION<br />

Vétérinaire comportementaliste diplômée ENVF, F-13012 MARSEILLE<br />

Les demandes des propriétaires, afi n de diminuer ou de supprimer les aboiements<br />

existent régulièrement qu’elles soient pour eux-mêmes, pour le chien ou suite à des<br />

remontrances du voisinage. Envisageons les différents cas de fi gure dans lesquels ce<br />

symptôme peut exister afi n de déterminer l’ensemble des solutions possibles.<br />

LA LIMITE DU COMPORTEMENT GÊNANT<br />

Réalité des faits ?<br />

Les aboiements intempestifs sont considérés comme une nuisance de voisinage et<br />

peuvent aboutir à des sanctions pour le propriétaire de l’animal. Plus que le niveau<br />

sonore des aboiements, c’est la répétition, la durée ou le caractère nocturne qui sont<br />

considérés pour qualifi er les faits de trouble du voisinage. Ces faits sont régis par<br />

l’article 1385 du Code Civil, l’article R.1336-7 du code de la santé publique et l’article<br />

R.623-2 du code pénal. Il peut également exister des arrêtés municipaux ou préfectoraux,<br />

des règlements de copropriété. Les amendes encourues peuvent atteindre<br />

450 euros. Si les faits sont avérés les risques de sanction sont donc bien réels. Il est<br />

par contre parfois diffi cile de quantifi er la nuisance. En effet, certains voisins peuvent<br />

avoir l’oreille sensible ou s’agacer dès le moindre aboiement tandis que d’autres patienteront<br />

plusieurs mois avant de signaler un problème majeur. Il peut alors s’avérer<br />

intéressant de réaliser un enregistrement sonore en l’absence des propriétaires pour<br />

avoir une idée de la réalité. L’enregistrement vidéo présente le double intérêt de permettre<br />

l’observation des attitudes du chien et l’enregistrement sonore.<br />

Aboiements non-stop ?<br />

Une fois les faits constatés, il sera alors possible de dire s’il s’agit réellement d’aboiements<br />

ou de hurlements. Cette nuance ne change rien au caractère de nuisance du<br />

bruit produit mais peut signer des affections comportementales différentes. Il sera<br />

également possible sur la base de cet enregistrement de savoir s’il s’agit d’aboiements<br />

ininterrompus ? Ou de période d’aboiements entrecoupée de calme, et d’identifi<br />

er, quand il existe, le facteur supposé déclenchant des aboiements.<br />

Voie passante avec beaucoup de garde territoriale ?<br />

Dans certains cas, il apparaît nettement que les aboiements sont déclenchés lors<br />

du passage de tiers en périphérie de la propriété. Pour chaque passage l’aboiement<br />

dure peu et revêt un caractère « normal » en durée et intensité. Il s’agit de garde<br />

territoriale pour un chien lors de l’absence de ses maîtres. Par contre la fréquentation<br />

de la voie longeant la propriété de ce chien rend les aboiements insupportables car<br />

presque continus. En présence de ses propriétaires, le même chien si son insertion<br />

hiérarchique est cohérente peut ne pas aboyer et les propriétaires doutent alors de la<br />

véracité des faits qui leur sont reprochés.<br />

Modifi er un comportement normal possible ? Éthique ?<br />

Dans le cas précédemment évoqué, il nous est demandé d’agir sur un comportement<br />

normal.<br />

CAUSES POSSIBLES D’UN ABOIEMENT EXCESSIF<br />

Le lieu<br />

Il peut être la cause de cet aboiement excessif, les stimuli étant trop nombreux.<br />

Le chien<br />

Il est également possible de rencontrer des chiens placés dans un milieu raisonnablement<br />

stimulant qui aboient de manière excessive.<br />

Défi cit d’autocontrôles<br />

C’est par exemple le cas lorsque le chien souffre d’un syndrome HsHa (hypersensiblehyperactif).<br />

Ce chien fi ltre mal les informations transmises par le milieu extérieur. Il<br />

répond à la moindre sollicitation. De plus lors de ses réponses, il a du mal à cesser<br />

• 37 •<br />

un comportement entamé. L’ensemble de ces deux éléments hypersensible (qui fi ltre<br />

mal) et hyperactif (qui arrête diffi cilement un comportement entamé) conduit facilement<br />

à un chien qui aboie toute la journée. Souvent lorsque l’animal est mis au jardin<br />

les choses s’aggravent, les stimulations étant plus nombreuses en extérieur (vent qui<br />

fait bouger les feuilles, moto au loin…).<br />

Privation<br />

D’autres troubles du développement précoces peuvent également conduire à ce type<br />

de nuisance. Un chien souffrant d’un syndrome de privation a reçu au cours de son<br />

développement un niveau de stimulation sensorielle très bas. Il va réagir en excès<br />

à toute stimulation au-dessus d’un certain seuil. Plus son milieu de développement<br />

était calme, plus ce seuil sera bas.<br />

Phobie sociale<br />

Ainsi un chien mal socialisé à l’humain, qui développe une phobie sociale déclenchera<br />

des émotions fortes en présence de tout humain étranger à un cercle familier<br />

très étroit. Cela pourra se traduire par des aboiements lors de la présence de non<br />

familiers même après l’accueil de ces derniers par le propriétaire.<br />

Peur des bruits, de la pluie, du vent…<br />

De la même façon, des éléments sonores extérieurs : bruits urbains, pluie, vent pourront<br />

déclencher des réactions exagérées chez un chien souffrant d’un syndrome de<br />

privation.<br />

Les autres :<br />

La relation liée avec les êtres vivants qui l’entourent peut également être à l’origine<br />

d’aboiements.<br />

Relation avec les étrangers<br />

A ce propos, nous avons déjà cité des phénomènes « normaux » de :<br />

- garde territoriale ou pathologiques en lien avec une phobie sociale,<br />

- phobie sociale.<br />

Relation avec les autres animaux<br />

Elle peut également être à l’origine de nuisance sonores soit par la présence de<br />

congénères, soit par la présence d’autres espèces.<br />

Les congénères<br />

Là encore certaines attitudes sont réactionnelles et donc diffi ciles à corriger tandis<br />

que d’autres plus pathologiques seront sans doute plus faciles à améliorer. Un mâle<br />

peut hurler à la mort de longues heures durant, s’il est placé à proximité olfactive<br />

d’une femelle en chaleur (sur un même quartier, les cycles des différentes femelles<br />

peuvent parfois s’enchaîner) ou se retrouver en face à face visuel, avec un autre<br />

chien adoptant une attitude qui entretient l’aboiement (hyperactivité, menaces). Le<br />

chien à l’origine de l’aboiement peut également souffrir d’un défaut de socialisation<br />

à sa propre espèce ou d’une désocialisation secondaire à sa propre espèce suite à un<br />

défaut d’entretien des apprentissages précoces.<br />

Autres : hérisson, pies, chats<br />

Là encore il sera souvent diffi cile de faire la part du jeu, de la prédation, du défaut de<br />

socialisation. L’attitude « provocatrice » de l’autre animal (chat sur un mur, pies qui<br />

n’ont peur de rien) pouvant représenter un facteur d’entretien important.<br />

Relation avec les propriétaires<br />

Lors de certains troubles de la relation des symptômes peuvent s’exprimer en l’absence<br />

des propriétaires, il peut s’agir d’aboiements ou de hurlements.<br />

Les hyperattachements<br />

En cas d’hypertattachement primaire lors d’anxiété de séparation ou secondaire<br />

quand il s’agit d’un hyperattachement compensatoire d’un autre trouble, les hurlements<br />

parfois entrecoupés d’aboiements sont fréquents. L’anxiété de séparation<br />

apparaît chez des chiens adultes pour lesquels le lien d’attachement primaire n’a pas<br />

été rompu. L’hyperattachement secondaire peut se mettre en place secondairement<br />

à un incident de vie (anxiété de déritualisation) ou pour compenser un autre trouble<br />

du comportement (ex : un syndrome de privation).<br />

La sociopathie<br />

D’autres chiens vont manifester des symptômes en l’absence des propriétaires sans<br />

pour autant être atteint d’hyperattachement. Lors de sociopathie des manifestations<br />

de « colère » se produiront lorsque le ou les propriétaires quitteront leur domicile<br />

en laissant l’animal. Il pourra s’agir de destructions en particulier sur les issues mais<br />

également d’aboiements au niveau des portes et des fenêtres.<br />

ACTIONS : EN FONCTION DES CAUSES IDENTIFIÉES LES<br />

ACTIONS SERONT DIFFÉRENTES<br />

Actions sur le lieu<br />

Si le chien ne présente pas d’affection comportementale, des actions physiques type<br />

brise vue, réalisation d’un enclos dans une partie calme et non exposée du jardin<br />

seront conseillées. Si un trouble du comportement est suspecté, une prise en charge<br />

comportementale sera alors conseillée en plus des mesures physiques sur le milieu<br />

pour limiter l’exposition.

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