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Programme scientifique paris 2010 - AFVAC

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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />

avancée diagnostiquée grâce à un Holter de 24 heures. La médiane de la fréquence<br />

ventriculaire, avant traitement, était de 185 à 195 battements par minutes. Nous<br />

avons comparé des chiens recevant, une monothérapie, soit de digoxine (0,005 mg/<br />

kg oralement toutes les 12 heures) soit, de diltiazem à libération prolongée (3 mg/<br />

kg oralement toutes les 12 heures) et des chiens recevant une combinaison des deux<br />

médicaments au même dosage. Les trois modalités de traitements ralentissent la<br />

fréquence ventriculaire lorsqu ‘elle est comparée au niveau de référence, mais les<br />

monothérapies (digoxine (médiane 164 bpm) et diltiazem (médiane 158)) ne sont<br />

pas aussi effi caces que la combinaison digoxine-diltiazem (médiane 124 bpm) dans<br />

le ralentissement de la fréquence ventriculaire. En d’autres termes, la combinaison de<br />

digoxine et diltiazem produit un ralentissement de 30 % de la fréquence cardiaque<br />

comparée à la fréquence de référence alors que la digoxine seule produit un ralentissement<br />

de 14 % et le diltiazem seul un ralentissement de 20 %. En conclusion, chez<br />

les chiens souffrants de FA chronique et d’insuffi sance cardiaque, l’association de<br />

diltiazem et de digoxine est supérieure à n’importe quelle monothérapie. Malheureusement,<br />

la dose de digoxine ne peut être augmentée pour améliorer son effi cacité, car<br />

celle-ci a une fenêtre thérapeutique très étroite. On recommande d’utiliser la digoxine<br />

à 0,005 mg/kg oralement toutes les 12 heures. Pour les animaux de faible poids,<br />

une formulation liquide peut être utilisée. Les Dobermans sont très sensibles à la<br />

digoxine et facilement intoxiqués. Une dose maximale de 0,25 mg oralement toutes<br />

les 12 heures ne doit pas être dépassée même chez les chiens de très grande taille. La<br />

concentration de digoxine doit être mesurée après 7 jours de thérapie, 6 à 8 heures<br />

après ingestion du comprimé (niveau minimal ou nadir). On considère des concentrations<br />

comprises entre 0.5 et 1.5 ng/mL comme thérapeutiques. Nous recommandons<br />

d’utiliser le diltiazem à libération prolongée à une dose de 3-4 mg/kg oralement<br />

toutes les 12 heures. Une dose de 5 mg/kg en combinaison avec la digoxine a été<br />

prescrite chez certains chiens afi n d’obtenir un meilleur contrôle de la fréquence et<br />

aucun effet secondaire n’a été noté. La combinaison de digoxine avec un inhibiteur<br />

calcique (ou un bêtabloquant, voir ci dessous) peut entraîner un bloc atrioventriculaire<br />

qui se manifeste par une syncope ou de la faiblesse. Un Holter de 24 heures est<br />

fortement recommandé lors de dose élevée, afi n de détecter toute bradyarythmie.<br />

Les bêtabloquants peuvent être utilisés comme une alternative de traitement. On<br />

utilise l’aténolol à une dose de 0,25 mg/kg à 1 mg/kg toutes les 12 heures. Là encore,<br />

une monothérapie est rarement suffi sante pour ralentir la fréquence ventriculaire de<br />

façon effi cace et une association avec de la digoxine (0,005 mg/kg oralement toutes<br />

les 12 heures) est possible. Une combinaison de bêtabloquant et d’inhibiteur calcique<br />

augmente les risques de bloc atrioventriculaire et de bradycardie excessive, et est<br />

donc contre-indiquée.<br />

Dans certains cas, les chiens avec une FA chronique peuvent aussi souffrir d’accès de<br />

tachycardie ventriculaire qui peuvent être mortels. Dans ce cas, on prescrit du Sotalol<br />

à une dose de 1 a 2,5 mg/kg oralement toutes les douze heures. Si une réduction de<br />

la fréquence ventriculaire n’est pas présente, une association avec de la digoxine est<br />

possible. Un holter de 24 heures est fortement recommandé afi n de diagnostiquer les<br />

éventuelles pro-arrythmies.<br />

Chez les chiens souffrant de FA idiopathique lorsque l’on suspecte une réponse durable,<br />

une cardioconversion par choc électrique est possible. Cependant le taux de<br />

récidive après cardioconversion électrique est très important.<br />

>< Confl its d’intérêts<br />

Néant.<br />

Troubles de la conduction : vraiment rebelles au<br />

traitement ? M. COLLET (1) D. HERVE (2)<br />

1. DVM, 5 rue Jules Flandrin, F-38100 GRENOBLE<br />

2. DVM, 61 rue Emile Raspail, F-94110 ARCUEIL<br />

Les troubles de la conduction sont rassemblés sous la dénomination commune de<br />

blocs. Ils ont généralement une origine lésionnelle bien qu’il existe des blocs fonctionnels<br />

liés aux périodes réfractaires d’excitabilité.<br />

LES DIFFÉRENTS BLOCS CARDIAQUES<br />

Selon le siège du trouble de conduction on parle de :<br />

- bloc sino-atrial (BSA), quand l’impulsion sinusale normale n’est pas conduite<br />

aux atrium ;<br />

- bloc inter-atrial (BIA), quand le défaut de conduction se situe entre l’atrium droit<br />

et l’atrium gauche ;<br />

- bloc atrio-ventriculaire (BAV), quand le trouble se situe dans la région nodohissienne<br />

en amont de la bifurcation du faisceau atrio-ventriculaire ;<br />

- bloc de branches (BB), quand le trouble se situe en aval de la bifurcation du faisceau<br />

atrio-ventriculaire sur une des branches du faisceau de His.<br />

Chacun de ces blocs peut théoriquement revêtir différents degrés. On parle ainsi :<br />

- de bloc du 1er degré quand il y a un simple retard de conduction ;<br />

- de bloc du 2e degré quand il y a défaut de conduction total mais non permanent<br />

• 21 •<br />

(différents grades de gravité) ; il peut éventuellement être subdivisé en bloc type<br />

Möbitz 1 et bloc type Möbitz 2 ;<br />

- de bloc du 3 e degré ou bloc complet quand il y a défaut de conduction total et<br />

permanent.<br />

Cependant, en pratique, les différents blocs n’exprimeront pas toujours ces degrés<br />

sur le tracé ECG :<br />

- à la jonction atrio-ventriculaire où la conduction est physiologiquement lente et<br />

amène une pause (intervalle P-Q) dans la succession des ondes d’activation, les trois<br />

degrés de blocs pourront avoir une expression électrocardiographique ;<br />

- du point de vue sinusal, seul le bloc du 2 e degré aura une expression électrocardiographique<br />

univoque ;<br />

- concernant les branches du faisceau atrio-ventriculaire, l’activation rapide de la<br />

masse ventriculaire controlatérale va entraîner elle-même l’activation de la portion<br />

ventriculaire bloquée ; les blocs de branches, complets ou non, auront donc une seule<br />

traduction électrocardiographique (élargissement des QRS par asynchronisme ventriculaire).<br />

Certains de ces blocs (de degré 2 ou 3) permettent aux pacemakers accessoires de<br />

s’exprimer et donnent, par conséquent, naissance à des rythmes dits d’échappement<br />

qui seront, soit jonctionnels (pacemakers de la jonction A-V), soit ventriculaires,<br />

selon le site du bloc. La fréquence de dépolarisation spontanée de ces pacemakers<br />

accessoires est d’autant plus lente qu’ils sont situés plus distalement le long<br />

du réseau atrio-ventriculaire.<br />

Les blocs peuvent être aigus mais sont le plus souvent chroniques.<br />

L’étiologie des blocs aigus est neurovégétative (vagotonie), iatrogène (digoxine,<br />

xylazine), toxique (scilliroside), infectieuse (notamment borréliose), infl ammatoire<br />

(myocardite, endocardite), traumatique (contusion cardiaque), néoplasique.<br />

Les blocs chroniques sont presque exclusivement liés à une dégénérescence acquise<br />

du tissu de conduction intracardiaque, associée ou non à une cardiopathie caractérisée.<br />

Les blocs chroniques congénitaux par agénésie nodale sont exceptionnels.<br />

L’importance clinique de ces différents blocs est très inégale. Les BSA et BIA sont<br />

très rares, et les BIA, BB, BSA1 et BAV1 n’ont aucune conséquence hémodynamique.<br />

Seuls les BAV2 de haut grade et les BAV3 entraînent des symptômes (fatigue, malaises<br />

à l’effort) et nécessitent une attitude thérapeutique particulière.<br />

TRAITEMENT<br />

Les blocs aigus sont susceptibles de répondre à un traitement médical, alors que<br />

les blocs chroniques dégénératifs, le plus souvent rebelles au traitement médical, ne<br />

seront contrôlés que par un traitement chirurgical.<br />

Traitement médical<br />

- un traitement étiologique est parfois possible : correction d’un surdosage digoxinique<br />

notamment, antibiothérapie en cas de borréliose ou d’endomyocardite infectieuse,<br />

corticoïdes.<br />

- un traitement spécifi que pourra être tenté en faisant appel aux vagolytiques (atropine,<br />

glycopyrrolate) et aux sympathomimétiques béta1 et béta2 (isoprénaline). Cependant<br />

ces traitements sont généralement très peu effi caces et mal tolérés : ils<br />

accélèrent la fréquence sinusale sans modifi er la fréquence ventriculaire des BAV,<br />

et peuvent entraîner une hyperexcitabilité ventriculaire (extrasystoles, tachycardie)<br />

ainsi que des tremblements (isoprénaline). En réalité, lorsqu’on les utilise, c’est dans<br />

l’attente d’un traitement chirurgical.<br />

Traitement chirurgical : électrostimulation défi nitive<br />

par implantation d’un pacemaker<br />

L’implantation d’un pacemaker permet la rémission temporaire et/ou défi nitive des<br />

symptômes cliniques et une simplifi cation du traitement chez tous les animaux.<br />

L’attitude pratique avant toute décision d’implantation consiste à éliminer par vagolyse<br />

une bradycardie sinusale responsive, éliminer les affections « bradycardisantes<br />

» potentielles (compressions intracrâniennes, Addison, etc.…), éliminer les maladies<br />

intercurrentes délétères cardiaques ou extracardiaques, vérifi er par un dosage de la<br />

cTnI, de la protéine C qu’il n’existe pas de maladie infl ammatoire myocardique méconnue,<br />

et, si la situation le permet, de traiter par corticoïdes pendant une dizaine de<br />

jours à 1 mg/kg/j de prednisolone pour vérifi er la stabilité du trouble.<br />

Le système de stimulation est constitué du générateur d’impulsions (ou pacemaker)<br />

et de l’électrode de stimulation qui connecte le générateur au tissu cardiaque. Il<br />

existe plus d’une trentaine de modèles de pacemakers identifi és par un code à cinq<br />

cases, chaque case comportant de 4 à 5 lettres, d’où un très grand nombre de combinaisons<br />

possibles qui codent les modalités de fonctionnement (mode de stimulation<br />

et site d’implantation). Les modes de stimulation qui intéressent les vétérinaires sont<br />

en général des stimulations monochambres, avec, si possible, un asservissement de<br />

la fréquence de stimulation. Les sites d’implantation sont endocardiques ou épicardomyocardiques.<br />

La mise en place d’une électrostimulation cardiaque requiert un minimum d’environnement<br />

médico-chirurgical avec deux situations différentes selon que l’on effectue<br />

une implantation endocavitaire par voie veineuse ou une implantation épicardomyocardique<br />

par thoracotomie, sternotomie, ou voie abdominale trans-diaphragmatique.

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