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Programme scientifique paris 2010 - AFVAC

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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />

psychogenic acral lick dermatitis, Journal of veterinary behavior : clinical applications and<br />

Research, vol.5 issue 3, May-June <strong>2010</strong>, Page 165.<br />

6. Vint Virga, Behavioral dermatology, Veterinary Clinics of North America : Small Animal<br />

Practice 33 (2) : 231-251, 2003.<br />

7. Winckchank D., Berk M., Fluoxetine Treatment of Acral Lick Dermatitis in Dogs : A<br />

Placebo Controlled Randomised Double Blind Trial. European neuro-psychopharmacology,<br />

vol.6, supplément 3, June 1996, P.70.<br />

>< Confl its d’intérêts<br />

Néant.<br />

DERMATOLOGIE<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

Traitement de la dermatite atopique<br />

D-N CARLOTTI (1) , E. BENSIGNOR (2)<br />

1. DMV, Dip ECVD, spécialiste dermatologie, Aquivet Clinique Vétérinaire,<br />

Service de Dermatologie,<br />

Parc d’Activités Mermoz, Avenue de la Forêt, F - 33320 EYSINES<br />

2. DMV, Dip ECVD, spécialiste en dermatologie, Consultant en dermatologie<br />

et allergologie vétérinaire, Clinique Vétérinaire F-35510 RENNES-<br />

CESSON, Centre Hospitalier Vétérinaire F-75003 PARIS, Centre<br />

Hospitalier Vétérinaire F-44000 Nantes et Département DPAM, Ecole<br />

Vétérinaire, Oniris, F-44307 NANTES<br />

La dermatite atopique canine (DAC) est défi nie comme « une dermatite prurigineuse<br />

infl ammatoire, d’origine génétique, à signes cliniques caractéristiques, le plus souvent<br />

associée à des IgE dirigées contre des allergènes de l’environnement » (1). Il<br />

s’agit d’une entité dont la pathogénie est complexe et dont le traitement doit être<br />

combiné. Quelques éléments importants sont à prendre en compte, et doivent être<br />

expliqués au propriétaire, une fois le diagnostic établi : la dermatite atopique est<br />

une entité gérable mais non curable, ce qui nécessite des traitements répétés ou pérennes<br />

; la fréquence des complications infectieuses, associée à l’évolution en poussées<br />

de la maladie nécessite des visites de contrôle régulières ; il n’existe pas un, mais<br />

des traitements, qui doivent le plus souvent être associés.<br />

TRAITEMENT DES DERMATOSES ASSOCIÉES OU<br />

SECONDAIRES À LA DAC<br />

Traitement des infections bactériennes (shampooings antiseptiques, antibiotiques par<br />

voie topique et/ou systémique) ; traitement de la dermatite à Malassezia (shampooings<br />

antiseptiques, antifongiques par voie topique et/ou systémique) ; traitement<br />

insecticide drastique de l’animal, des congénères et de l’environnement ; gestion<br />

des intolérances alimentaires (mise en place d’un régime d’éviction hypoallergénique<br />

pendant au moins 6 semaines) ; gestion de la xérose et de l’état kératoséborrhéique<br />

(acides gras essentiels par voie topique et/ou systémique, shampooings kératorégulateurs)<br />

; traitement de l’otite externe (nettoyages réguliers avec une solution antiseptique<br />

et applications quand nécessaire de topiques auriculaires adaptés).<br />

TRAITEMENT SPÉCIFIQUE<br />

1 – Eviction allergénique<br />

Il s’agit du traitement de choix, mais malheureusement est diffi cile en pratique dans<br />

la majorité des cas. Une étude a montré l’intérêt de traiter l’environnement des<br />

chiens allergiques aux acariens des poussières avec un acaricide.<br />

2 – Immunothérapie spécifi que d’allergène (ASIT)<br />

En pratique, le seul traitement étiologique de la DAC. Utilisé depuis plus de 50 ans<br />

en dermatologie vétérinaire, son mécanisme précis d’action n’est pas encore élucidé<br />

: production d’anticorps bloquants, restauration de la balance Th2-Th1 avec diminution<br />

de la production d’IL4 et augmentation de la production d’INF-gamma. Le choix<br />

des allergènes dépend des résultats des tests in vivo ou in vitro, couplés avec<br />

l’enquête allergologique et la démarche d’imputabilité. Une étude récente a démontré<br />

que l’effi cacité dépendait étroitement de la sélection adéquate des allergènes. Le<br />

taux d’effi cacité varie selon les auteurs, entre 50 et 80 %.<br />

TRAITEMENT ANTI-ALLERGIQUE SYMPTOMATIQUE<br />

L’utilisation de molécules anti-allergiques est utile au début de la désensibilisation,<br />

ou sur le long terme en cas d’échec de celle-ci. Il est utile de distinguer le traitement<br />

des poussées, qui nécessite un produit d’effi cacité rapide, et le traitement au long<br />

cours, qui fait appel à des molécules peu nuisibles en cas d’utilisation prolongée.<br />

• 39 •<br />

1 – Glucocorticoides<br />

Il s’agit des médicaments les plus effi caces, toutefois il existe des susceptibilités individuelles,<br />

et il faut connaître l’existence d’un phénomène de tachyphylaxie. Les<br />

dermocorticoïdes, sous forme de pommades, de crèmes, de gels ou de sprays sont très<br />

utiles, notamment pour les formes localisées. Le risque d’effets secondaires (atrophie<br />

cutanée, déclenchement d’une infection) est minimisé en utilisant des molécules peu<br />

puissantes ou en ayant recours au diesters, une nouvelle classe de dermocorticoïdes<br />

qui présente l’intérêt d’associer puissance d’action et sécurité d’emploi, car ils sont<br />

métabolisés dans la peau. L’utilisation systémique des corticoïdes devrait se limiter<br />

à la voie orale, pendant quelques jours, en cas de poussée, en ayant soin d’avoir<br />

recours aux molécules les moins nocives, à la dose la plus faible possible (eg : 0.25 à<br />

1 mg/kg/jour pendant 5 à 7 jours). Les effets secondaires de la corticothérapie (PUPD,<br />

polyphagie, hépatomégalie, syndrome de Cushing iatrogène, infections, diabète,...)<br />

justifi ent d’éviter leur utilisation systématique sur le long terme et la recherche d’un<br />

traitement alternatif.<br />

2 – Topiques non-stéroïdiens<br />

Différents principes actifs, sous des formulations diverses (shampooings, lotions,<br />

sprays,...) sont commercialisés pour le chien atopique. Seule une association d’acides<br />

gras essentiels ; de sucres complexes et d’antiseptiques a fait la preuve de son effi<br />

cacité dans cette indication. Le recours à des whirlpools semble bénéfi que en cas<br />

de shampooing. Divers produits existent également sous forme de gels ou de pommades.<br />

Là encore, seule une formulation contenant du tacrolimus dosé à 0,1 % peut<br />

être recommandée avec certitude à l’heure actuelle.<br />

3 – Antihistaminiques et acides gras essentiels<br />

Les antihistaminiques anti-H1 et les acides gras essentiels n’ont pas démontré de<br />

niveau suffi sant d’effi cacité pour être recommandés seuls. En association, ils permettent<br />

toutefois de diminuer les doses de corticoïdes.<br />

4 – Ciclosporine<br />

La cyclosporine A, un inhibiteur des calcineurines, est un traitement effi cace de la<br />

DAC, comme démontré dans de nombreux essais cliniques. Elle est utilisée à la dose<br />

initiale de 5 mg/kg/j jusqu’à diminution des signes cliniques, puis cette posologie est<br />

progressivement diminuée, ce qui semble possible dans un cas sur deux environ. Ses<br />

inconvénients sont son coût et ses effets secondaires à court terme (vomissements<br />

et diarrhée fréquents) et à moyen terme (hyperplasie gingivale, hypertrichose) ; les<br />

effets secondaires à long terme sont inconnus.<br />

5 – Divers<br />

La fréquence de la DAC et l’absence de traitement simple, peu onéreux et effi cace à<br />

long terme expliquent que de nombreux produits ont été proposés dans cette indication.<br />

Citons ici les inhibiteurs des leucotriènes, le misoprostol, les inhibiteurs des<br />

phosphodiestérases, les inhibiteurs du c-kit, les interférons gamma-recombinant canin<br />

et oméga félin, les herbes chinoises, une association d’acides gras poly-insaturés,<br />

l’aminoptérine. Des études supplémentaires sont toutefois nécessaires pour évaluer<br />

leur intérêt réel dans cette indication.<br />

CONCLUSION<br />

Le traitement de la DAC doit être combiné : après diagnostic clinique, l’enquête allergologique,<br />

incluant les tests d’allergie, permet de caractériser la maladie ; le traitement<br />

doit être adapté à chaque individu ; l’association de mesures de restauration<br />

de la barrière cutanée, de la gestion des complications infectieuses, de traitements<br />

immunomodulateurs et de traitements symptomatiques anti-infl ammatoires est nécessaire<br />

dans la plupart des cas (2). Dans le futur, une meilleure prise en compte des<br />

différents stades et phases de la maladie devrait permettre de proposer des protocoles<br />

thérapeutiques adaptés au cas par cas.<br />

• Bibliographie<br />

(1) Halliwell REW Revised nomenclature for veterinary allergy. Vet Immunol Immunopathol,<br />

2006, 114, 207-208.<br />

(2) Olivry T, DeBoer DJ, Favrot C, Jackson HA, Mueller RS, Nuttall T, Prélaud P for the<br />

International Task Force on Canine Atopic Dermatitis : <strong>2010</strong> clinical practice guidelines<br />

from the International Task Force on Canine Atopic Dermatitis. Vet Dermatol <strong>2010</strong> ; 21 :<br />

233-248).<br />

>< Confl its d’intérêts<br />

• Le Dr Didier-Noël Carlotti a eu des relations fi nancières (activités de consulting,<br />

conférences et/ou réalisation d’essais cliniques) avec les fi rmes Artu et Virbac.<br />

• Le Dr Emmanuel Bensignor a eu des relations fi nancières (activités de consulting,<br />

conférences et/ou réalisation d’essais cliniques) avec les fi rmes AB Sciences, Artu,<br />

LDCA, Novartis, Sogeval et Virbac.

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