Programme scientifique paris 2010 - AFVAC
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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />
MÉTASTASES LYMPHATIQUES POSTOPÉRATOIRES<br />
Chez la chienne<br />
L’exérèse du nœud lymphatique de drainage doit être systématiquement associée à<br />
la chirurgie des mamelles correspondantes, en première intention chez la chienne, car<br />
elle permet de préciser le pronostic et améliore la survie des animaux qui présentent<br />
des métastases lymphatiques.<br />
Les métastases inguinales postchirurgicales mammaires devraient donc être rarissimes.<br />
Les métastases lymphatiques peuvent en revanche apparaître lors d’atteintes<br />
des mamelles crâniales drainées par le nœud lymphatique axillaire. En effet, la région<br />
axillaire est drainée par deux nœuds lymphatiques : un nœud lymphatique axillaire,<br />
très profond et souvent inaccessible à la chirurgie sous peine d’être trop délabrant<br />
pour l’animal, et un nœud lymphatique axillaire accessoire, plus superfi ciel mais<br />
accessible à la chirurgie seulement lorsqu’il est hypertrophié.<br />
De ce fait, une métastase axillaire est susceptible d’apparaître chez la chienne, parfois<br />
jusqu’à plusieurs mois après une chirurgie mammaire. Pour cette raison, une<br />
irradiation du creux axillaire peut être proposée en postopératoire lors de métastase<br />
ganglionnaire axillaire confi rmée.<br />
Si une adénomégalie inguinale ou axillaire est détectée chez une chienne possédant<br />
des antécédents de chirurgie mammaire, l’exérèse du nœud lymphatique est<br />
le geste de choix, permettant des survies intéressantes sous réserve de l’absence de<br />
métastases à distance au moment de la reprise chirurgicale. Le tissu mammaire sera<br />
examiné avec beaucoup de précision afi n de ne pas passer à côté d’une nouvelle<br />
localisation mammaire à l’origine de l’adénomégalie. De nouvelles radiographies<br />
pulmonaires sont réalisées avant la chirurgie. L’analyse histologique permet d’écarter<br />
l’hypothèse d’un lymphome ou d’une métastase d’une autre origine.<br />
Chez la chatte<br />
Chez la chatte, le drainage lymphatique semble moins clairement établi que chez la<br />
chienne et l’exérèse complète de la chaîne mammaire et des nœuds lymphatiques<br />
ne semblent pas assurer un gain de survie. Chez la chatte, en cas de métastase ganglionnaire<br />
survenant à la suite d’une opération chirurgicale mammaire, l’attitude sera<br />
identique : l’exérèse du nœud lymphatique est conseillée mais en veillant, là encore,<br />
à bien contrôler le tissu mammaire et la peau. Les métastases cutanées peuvent,<br />
chez la chatte, apparaître très superfi ciellement et sont parfois très petites : elles sont<br />
en revanche un facteur systématiquement péjoratif. Un cliché thoracique (poumons,<br />
plèvres, nœud lymphatique sus-sternal) précédera toute chirurgie. L’analyse histologique<br />
est essentielle pour distinguer une métastase d’une autre origine, une récidive<br />
mammaire ou une panniculite.<br />
MÉTASTASES PULMONAIRES POSTOPÉRATOIRES<br />
Chez la chienne<br />
Les métastases pulmonaires peuvent survenir dans les deux ans qui suivent la chirurgie,<br />
lors de hauts grades de malignité. L’expérience tend à prouver que les métastases<br />
pulmonaires surviennent essentiellement dans les 6 premiers mois postopératoires.<br />
La tolérance clinique des nodules pulmonaires dépend de leur présentation. Un nodule<br />
isolé peut évoluer lentement et ne générer une dyspnée qu’après plusieurs mois<br />
(6 mois parfois). En revanche, une dissémination miliaire aura tendance à être associée<br />
à une détresse respiratoire en 2 à 4 semaines. Face à la découverte d’un ou<br />
deux nodule(s) isolé(s), des traitements palliatifs de chimiothérapie peuvent être proposés,<br />
avec des résultats intéressants mais qui demeurent anecdotiques. Les séries<br />
utilisant la chimiothérapie chez la chienne sont très peu nombreuses et concernent<br />
essentiellement des traitements adjuvants, peu de sujets présentant des métastases à<br />
distance dans ces études. Deux séries décrivent des chiennes atteintes de métastases<br />
pulmonaires traitées avec de la gemcitabine (4 chiennes) ou un taxol (2 chiennes).<br />
D’autres sites de métastases (hépatiques, rénal, osseux) ont été rencontrés mais<br />
suivis sans chimiothérapie, avec une survie très courte. Il en est de même pour les<br />
métastases encéphaliques.<br />
Chez la chatte<br />
Les études évaluant l’effi cacité des chimiothérapies chez la chatte ont été réalisées<br />
sur des stades métastatiques (métastases pulmonaires notamment : 5 cas) avec des<br />
survies de 2 à 6 mois (voire un an sur un cas) sous doxorubicine et cyclophosphamide<br />
associés. La toxicité engendrée (anorexie) étant néanmoins un facteur limitant chez<br />
le chat dans ces situations péjoratives.<br />
CAS PARTICULIER DU CARCINOME INFLAMMATOIRE<br />
Le cas particulier du carcinome infl ammatoire, qu’il soit primitif (envahissement<br />
d’emblée mammaire et cutané) ou secondaire (développement des métastases cutanées<br />
après une exérèse de carcinome mammaire) est un envahissement métastatique<br />
du derme par voie lymphatique. Cette situation est un échec thérapeutique et seul un<br />
traitement palliatif est envisageable : AIS, AINS et opiacés.<br />
• 98 •<br />
TRAITEMENTS PALLIATIFS<br />
Les coxibs<br />
Chez la chienne, des récepteurs COX-2 ont été identifi és dans 24 % des tumeurs<br />
mammaires bénignes et 56 % à 100 % des tumeurs mammaires malignes selon les<br />
études. Or, aucune activité COX-2 n’est identifi ée sur le tissu mammaire sain de la<br />
chienne. Ces observations tendent à suggérer un rôle de la voie COX-2 dans les mécanismes<br />
de cancérisation mammaire chez la chienne. L’intensité de l’activité COX-2<br />
serait proportionnelle à l’expression de HER-2 et au degré de dédifférenciation. D’où<br />
les essais actuels de traitements palliatifs (préventifs ?) anti-COX-2 proposés chez la<br />
chienne lors de tumeurs mammaires.<br />
De même, chez la chatte, la voie COX-2, absente du tissu mammaire normal, est<br />
identifi ée dans 96 % des tumeurs malignes et semble corrélée à l’intensité de la<br />
néovascularisation.<br />
Les corticoïdes<br />
Les anti-infl ammatoires stéroïdiens n’ont d’intérêt que lors de toux ou de carcinome<br />
infl ammatoire.<br />
Les antalgiques<br />
Les antalgiques sont privilégiés en postopératoire. Le rôle antalgique des inhibiteurs<br />
sélectifs de la voie COX-2 semble devoir être privilégié si l’on s’accorde sur leur rôle<br />
dans les voies de cancérisation mammaire. Anticiper la douleur permet de préserver<br />
les défenses de l’organisme et les antalgiques font partie intégrante de l’arsenal<br />
palliatif. Les opiacés ou assimilés, morphine ou tramadol, peuvent être associés aux<br />
anti-infl ammatoires non stéroïdiens.<br />
Les apports de la phytothérapie<br />
Certains médicaments de phytothérapie ont démontré in vitro et chez la souris,<br />
un rôle d’inhibition de l’angiogenèse, ainsi que des rôles cytolytique et immunomodulateur.<br />
Les mécanismes d’action doivent encore être élucidés, mais l’utilisation de<br />
médicaments tels que le Viscum Album fermenté (laboratoire Weleda) en traitement<br />
de soutien postopératoire de chirurgie mammaire ou en traitement palliatif lors de<br />
masses mammaires inopérables ou métastasées, est une piste possible.<br />
CONCLUSION<br />
A ce jour les tumeurs mammaires sont détectées de plus en plus précocement et<br />
sont très souvent prises en charge avant leur extension métastatique, notamment<br />
chez la chienne. Il arrive donc que les chiennes soient opérées et ne développent des<br />
métastases qu’a posteriori. Ce qui est souvent le cas chez la chatte, même opérée<br />
rapidement lors de la détection des nodules. Il convient alors de savoir quoi proposer<br />
aux propriétaires, souvent demandeurs. Qu’il s’agisse de ré-intervenir chirurgicalement,<br />
de mettre en place un protocole de chimiothérapie, ou de prescrire un traitement<br />
de soutien, il est important d’exposer les possibilités thérapeutiques, laissant le<br />
choix fi nal au propriétaire, éclairé, qui décidera selon ses convictions et son histoire<br />
personnelle.<br />
>< Confl its d’intérêts<br />
Néant.<br />
Mastocytomes canins : exérèse chirurgicale, antimitotiques,<br />
thérapie ciblée, un temps pour tous ?<br />
D. LANORE<br />
Clinique de la Rivière - 1 rue Pierre Loti - F-31830 PLAISANCE DU<br />
TOUCH. Clinique Alliance - 8 boulevard Godard - F-33000 BORDEAUX<br />
La mastocytome cutané canin est une tumeur au comportement biologique variable,<br />
de bénin à très malin. Sa prise en charge fait classiquement appel à la chirurgie et<br />
éventuellement aux traitements médicaux, le plus souvent adjuvants et postopératoires.<br />
En <strong>2010</strong>, deux possibilités thérapeutiques médicales s’offrent, en plus de la<br />
chirurgie, au praticien : la chimiothérapie et la thérapie ciblée.<br />
LA CHIRURGIE<br />
La chirurgie reste la base du traitement oncologique des mastocytomes cutanés canins.<br />
Elle permet la guérison des petites tumeurs, de bas grade et d’accès chirurgical<br />
facile. Elle doit être précoce, d’emblée maximale (2 cm tout autour des limites visibles<br />
de la tumeur et exérèse d’un fascia sain en profondeur), réalisée selon les règles<br />
oncologiques et suivie obligatoirement d’un examen anatomopathologique avec vérifi<br />
cation des marges identifi ées. Elle peut cependant être insuffi sante, impossible ou<br />
inutile lors de tumeurs multiples ou inopérables, lors de bilan d’extension positif à<br />
distance ou en présence de tumeurs à potentiel métastatique élevé.<br />
LA CHIMIOTHÉRAPIE<br />
Indications et modes d’utilisation de la chimiothérapie<br />
Le plus souvent, la chimiothérapie est utilisée en postopératoire après l’exérèse de