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Programme scientifique paris 2010 - AFVAC

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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />

Syndrome de Cushing et affections cortico-sensibles<br />

D. HERIPRET<br />

DMV, CES Derm Vet, Dip ECVD, Centre Hospitalier Vétérinaire Frégis,<br />

43 avenue Aristide Briand – F-94110 ARCUEIL<br />

L’association hypercorticisme et maladie cortico-nécessitante est rarement décrite<br />

dans la littérature et, dans la pratique, nous ne sommes fi nalement confrontés qu’à<br />

peu de cas. En revanche, l’apparition d’un syndrome de Cushing iatrogène lors d’une<br />

corticothérapie prolongée est fréquente et souvent elle interdit la poursuite de la<br />

corticothérapie (cf. calcinose par exemple). Lors d’hypercorticisme spontané, on a<br />

surtout décrit des cas de maladies cachées par l’hypercortisolisme se révélant lors<br />

de la normalisation de la cortisolémie quotidienne (polyarthrite, vasculite, bronchite,….).<br />

Il est vrai que l’épidémiologie des maladies à médiation immune (jeune<br />

adulte) est différente de celle de l’hypercorticisme (adulte vieillissant). On rencontre<br />

régulièrement des cas de chiens atteints de dermatite atopique développant un hypercorticisme<br />

avec l’âge : si la gestion de l’état allergique nécessite l’administration<br />

régulière de glucocorticoïde (GC), il faudra s’attacher à trouver d’autres traitements<br />

(anti-histaminiques, spray d’acéponate d’hydrocortisone, cyclosporine, topiques,…)<br />

qui permettent de réduire la corticothérapie systémique. Un hypercorticisme ne<br />

contre-indique cependant pas l’utilisation épisodique de 2 ou 3 jours de GC. Pour<br />

les maladies plus graves, il faudra avoir la même philosophie en réservant l’usage<br />

de la corticothérapie à des poussées aiguës et sur un temps limité ; les médicaments<br />

utilisables peuvent être des immunomodulateurs systémiques (azathioprine) des topiques<br />

(acéponate d’hydrocortisone, tacrolimus,…), des cytotoxiques (cyclophosphamide,<br />

cytarabine,…) ou d’autres molécules en fonction des cas (pentoxifylline pour<br />

les vasculopathies, butorphanol pour les bronchites chroniques,…). Lors de syndrome<br />

de Cushing iatrogène (hypocortisolisme secondaire iatrogène), la situation est plus<br />

complexe et plus fréquente. Ainsi lors de maladie infl ammatoire chronique (MICI,<br />

bronchite,...) nécessitant la prise régulière de faibles doses de GC (0,1 à 0,2 mg/kg<br />

de prednisolone 1 à 2 fois par semaine) il n’est pas rare de voir, après une ou plusieurs<br />

années de traitement, des signes d’hypocortisolisme iatrogène avec alopécie,<br />

fragilisation ligamentaire voire calcinose. La situation est délicate dans ce dernier<br />

cas car la présence de calcinose interdit la prise de GC pour plusieurs mois au moins.<br />

Dans ces cas, les alternatives sont peu nombreuses et l’effi cacité des drogues de<br />

substitution inconstante (ciclosporine, azathioprine). Pour les bronchites chroniques,<br />

on peut utiliser la ciclosporine (surtout pour les éosinophiliques) ou la fl uticasone en<br />

inhalation (passage systémique minime). Lors de maladies à médiation immune ou<br />

auto-immune (anémie, thrombocytopénie, polyarthrite, méningite, vasculite,…) les<br />

alternatives citées plus haut devront être mises en place.<br />

>< Confl its d’intérêts<br />

Néant.<br />

Diabète sucré transitoire félin : le comprendre,<br />

l’anticiper, l’accompagner D. ROSENBERG<br />

Maître de conférences - Unité de Médecine - ENVA<br />

7 avenue du Général-de-Gaulle - F-94704 MAISONS-ALFORT<br />

Un diabète sucré peut être défi ni comme transitoire à partir du moment où un animal<br />

jusqu’alors diabétique, réussit à réguler sa glycémie sans apport exogène d’insuline<br />

pendant une longue période (de plusieurs semaines à un mois minimum selon les<br />

défi nitions). Les diabètes sucrés félins transitoires ont été jugés longtemps exceptionnels.<br />

Entre 1989 et 1991, seulement 14 des 107 chats suivis pour diabète sucré<br />

à l’université de Davis en Californie avaient présenté un diabète sucré transitoire [1].<br />

Ce caractère exceptionnel a été remis en cause au cours de la décennie écoulée. Il est<br />

en effet hautement probable qu’une meilleure compréhension du diabète sucré félin<br />

et de son évolution ait conduit à une prise en charge plus complète (stratégie alimentaire<br />

mieux cernée, insulinothérapie initiale plus agressive, suivi plus intensif) avec<br />

de manière corollaire la multiplication des cas de diabète sucrés transitoires. Estimer<br />

qu’un chat diabétique sur quatre à un chat sur deux présentera un à plusieurs épisodes<br />

de diabète sucré transitoire pendant son suivi est désormais raisonnable [2-4].<br />

DIABÈTE SUCRÉ TRANSITOIRE FÉLIN : LE COMPRENDRE<br />

La notion de diabète sucré transitoire renvoi directement à une particularité physiopathologique<br />

du chat : la glucotoxicité. Ce terme correspond à une baisse des<br />

capacités de sécrétion (et d’expression) de l’insuline par les cellules β des îlots de<br />

Langerhans, lorsque celles-ci sont soumises à une hyperglycémie chronique. Ces altérations<br />

fonctionnelles (puis lésionnelles) des cellules β sont réversibles dans un premier<br />

temps (on peut parler alors « de surmenage des cellules β ») puis irréversibles<br />

(glucotoxicité vraie) [5,6]. Alors qu’un nombre croissant de chats, de part la fréquence<br />

montante des individus obèses et sédentaires, présentent un diabète de type II, en<br />

théorie non insulino-dépendant, la plupart d’entre eux sont atteint, lors du diagnostic,<br />

de glucotoxicité (surmenage des cellules β ou glucotoxicité vraie) entraînant un<br />

état insulinopénique non ou peu stimulable par hyperglycémie provoquée [1]. Cette<br />

• 46 •<br />

observation est généralisable aux chats présentant un diabète sucré secondaire à<br />

l’administrations de principes actifs hyperglycémiants (corticoïdes par exemple) et à<br />

ceux présentant d’emblé une acido-cétose [2]. Le clinicien ne peut donc pas évaluer<br />

de manière précise les parts respectives des anomalies de sécrétion d’insuline et de<br />

l’insulinorésistance et prévoir ainsi d’éventuelles possibilités de récupération fonctionnelle.<br />

Lorsque cette récupération fonctionnelle survient, les besoins en insuline<br />

exogène baissent avec en conséquences l’apparition d’hypoglycémies, sans conséquence<br />

clinique le plus souvent initialement puis, lorsqu’elles ne sont pas détectées,<br />

d’hypoglycémies exprimées. La détection précoce de ces hypoglycémies est donc une<br />

étape clé de la conduite du traitement.<br />

DIABÈTE SUCRÉ TRANSITOIRE FÉLIN : L’ANTICIPER<br />

L’apparition d’un diabète sucré transitoire fait donc partie de l’évolution naturelle<br />

du diabète sucré félin pour bien des individus. Anticiper cet évènement, c’est tout<br />

d’abord exposer cette perspective à un propriétaire de chat sur lequel un diabète<br />

sucré est nouvellement diagnostiqué. Cet éclairage est fondamental pour lui permettre<br />

de s’inscrire dans des stratégies d’identifi cations précoces d’hypoglycémie.<br />

Le propriétaire joue en effet le rôle de sentinelle permettant de détecter une baisse<br />

de besoins en insuline, aucun facteur pronostique fi able du diabète sucré transitoire<br />

n’étant à ce jour validé [1-3].<br />

Dans le cadre de la consultation d’endocrinologie d’Alfort, divers outils permettant<br />

d’identifi er cette baisse sont classiquement mis en place. Le propriétaire de chat diabétique<br />

est invité à vérifi er ponctuellement la présence, souhaitée, d’une glycosurie<br />

aux heures d’injection, gràce à l’emploi de littières non absorbantes. Ce type de stratégie<br />

ne peut être considéré que pour des animaux présentant des courbes de glycémie<br />

suffi sement « encaissés » pour générer des hyperglycémies au moment des injections.<br />

De manière alternative, des courbes de glycémie à domicile peuvent permettre<br />

elles aussi de manière simple de détecter une baisse des besoins en insuline. Un suivi<br />

longitudinal des concentrations sériques des animaux en fructosamines et un suivi<br />

clinique constituent également des piliers du paramétrage des besoins en insuline<br />

des chats sous traitement. Ces rendez vous de suivi doivent être infi niment plus rapprochés<br />

que dans l’espèce canine, justement parce que cette deuxième espèce est<br />

caractérisée par des bsoins en insuline au cours du temps relativement stables alors<br />

qu’ils évoluent par défi nition chez la plupart des chats. Des signes d’hypoglycémie ou<br />

une baisse de fructosamine doit conduire à une vérifi cation de baisse des besoins par<br />

courbe de glycémie avant diminution des apports insuliniques.<br />

DIABÈTE SUCRÉ TRANSITOIRE FÉLIN : L’ACCOMPAGNER<br />

Avant même l’accompagnement du diabète sucré transitoire per se, l’accompagnement<br />

de la baisse des besoins insuliniques d’un chat diabétique semble être une<br />

étape clé de l’atteinte d’un sevrage. Il est classique de prôner une baisse progressive<br />

des apports insuliniques (par paliers de 0,5 à 1 UI par injection) avec contrôles hebdomadaires<br />

itératifs par courbe de glycémie, même si l’intérêt de cette approche en<br />

comparaison avec des diminutions de doses plus rapides n’a jamais réellement été<br />

validé.<br />

Une fois le diabète sucré transitoire avéré, la détection précoce d’une sortie de rémission<br />

est également un enjeu majeur. Là encore, la recherche ponctuelle d’une glycosurie<br />

à domicile apparaît à la fois simple et adaptée à cet objectif. Il n’est pas rare que<br />

des chats diabétiques présentent plusieurs épisodes de diabètes sucrés transitoires<br />

de durée plus ou moins longue au cours de leur vie. Aucun facteur pronostique de la<br />

durée de rémission n’est à ce jour dispoinble.<br />

CONCLUSION<br />

Le diabète sucré transitoire est désormais une dominante en diabétologie féline. Il<br />

doit être annoncé comme tel au propriétaire dès la découverte de la maladie afi n<br />

de valoriser les phases de sevrage insulinique et éviter les désilussions provoquées<br />

par les nombreux aménagements de protocole insuiliniques que comande la prise<br />

en charge d’un diabète sucré dans l’espèce féline. Même si cette entité est mieux<br />

comprise et reconnue que par le passé, manquent encore des facteurs pronostiques<br />

concernant sa survenue et sa durée.<br />

• Bibliographie<br />

[1] R. W. Nelson et al., Transient clinical diabetes mellitus in cats: 10 cases (1989-1991). J<br />

Vet Intern Med 13, 28-35 (1999).<br />

[2] N. S. Sieber-Ruckstuhl et al., Remission of diabetes mellitus in cats with diabetic<br />

ketoacidosis. J Vet Intern Med 22, 1326-1332 (2008).<br />

[3] N. Alt et al., Evaluation of IGF-1 levels in cats with transient and permanent diabetes<br />

mellitus. Res Vet Sci 83, 331-335 (2007).<br />

[4] N. Bennett et al., Com<strong>paris</strong>on of a low carbohydrate-low fi ber diet and a moderate<br />

carbohydrate-high fi ber diet in the management of feline diabetes mellitus. J Feline Med<br />

Surg 8, 73-84 (2006).<br />

[5] F. C. Dohan et al., Experimental diabetes produced by the administration of glucose.<br />

Endocrinology 42, 244-262 (1948).<br />

[6] V. Poitout et al., Minireview: Secondary beta-cell failure in type 2 diabetes--a<br />

convergence of glucotoxicity and lipotoxicity. Endocrinology 143, 339-342 (2002).

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