Programme scientifique paris 2010 - AFVAC
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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />
cholestérol]) appliqué sur la peau de chiens atteints de dermatite atopique, à l’aide<br />
de l’évolution du prurit et des lésions, et sur le plan micro-scopique, par une étude en<br />
microscopie électronique à transmission (MET).<br />
MATÉRIEL ET MÉTHODES<br />
Des chiens atteints de dermatite atopique, de différentes races, âgés de 6 mois à 6<br />
ans, des deux sexes, sont sélectionnés selon les critères de Willemse et Prélaud. Les<br />
critères de non inclusion étaient la présence d’une dermatose concomitante (ectoparasitose,<br />
DAPP, pyodermite, prolifération de bactéries (BOG) ou de Malassezia (MOG)<br />
de surface) ou d’un traitement, à l’aide de corticoïdes, de ciclosporine ou d’un autre<br />
immunosuppresseur, d’un antihistaminique, depuis moins de 2 à 8 semaines selon<br />
les produits. L’application d’Allerderm Spot On® s’est faite sur une moitié latérale du<br />
corps, au niveau des lésions et d’une zone de peau saine de chacune des faces du thorax,<br />
à raison d’une application tous les 3 jours pendant 16 jours. Aucune application<br />
n’étant faite sur l’autre moitié du corps, l’animal est son propre témoin. La gravité<br />
des lésions et l’intensité du prurit sont évaluées par réalisation de scores lésionnels<br />
(CADESI) et de scores du prurit (échelle de 1 à 10), séparément pour chaque moitié<br />
du corps, le jour de l’inclusion ainsi que le 8e et le 17e jour. Deux biopsies cutanées<br />
sont prélevées, l’une du côté traité du thorax, l’autre du côté non traité, le 17e jour. Les<br />
biopsies sont fi xées par un mélange de paraformaldéhyde et de glutaraldéhyde dans<br />
du PBS puis post fi xées, soit avec du tetroxyde de ruthénium à 0,25 % dans du PBS,<br />
pour l’observation des lamelles lipidiques, soit avec du tetroxyde d’osmium à 1 %<br />
dans un tampon de cacodylate, pour l’observation des corps lamellaires. Les blocs<br />
sont préparés de manière classique pour l’inclusion dans de l’Epon pur. Des coupes<br />
ultrafi nes (86 nm) sont réalisées et contrastées à l’acétate d’uranyle et au citrate de<br />
plomb puis observées en MET.<br />
RÉSULTATS<br />
Chez les 4 chiens de l’étude d’effi cacité clinique, la diminution du score lésionnel<br />
et du prurit a été plus marquée du côté traité que du côté non traité. L’étude ultrastructurale,<br />
faite sur 5 chiens, montre, chez les chiens sains, un stratum compactum<br />
net, avec des cornéocytes jointifs et cohésifs et des espaces intercornéocytaires<br />
minces et remplis de lamelles lipidiques (LL) bien structurées, et, chez les chiens atopiques,<br />
des cornéocytes fi ns et très étalés, peu cohésifs et des espaces intercornéocytaires<br />
qui semblent vides, même dans le SC profond, ou ne contenir que de rares LL<br />
mal structurées. Le pourcentage de l’espace intercellulaire rempli de LL est de 89,5<br />
± 6,8 % (moyenne ± DS) chez les chiens normaux, de 31,8 ± 16,7 % chez les chiens<br />
atopiques avant traitement et de 74 ± 10,9 % après traitement. De plus, du côté<br />
traité, un stratum compactum est discernable et 57,6 % des LL sont des lamelles<br />
courtes fraîchement issues des kératinosomes.<br />
DISCUSSION<br />
Cette étude a confi rmé, et quantifi é, l’insuffi sance et l’anomalie de structure des LL<br />
du stratum corneum et a montré l’absence de stratum compactum chez les<br />
chiens avec dermatite atopique. Six applications, réparties sur 15 jours, d’Allerderm<br />
Spot On®, permettent de restaurer, partiellement, la barrière cutanée, avec formation<br />
d’un stratum compactum et de LL, nombreuses et bien structurées, dans<br />
les espaces intercornéocytaires, dues à la synthèse de nombreux corps lamellaires<br />
dont le contenu est déversé dans le premier espace interkératinocytaire du stratum<br />
corneum. Cliniquement, une amélioration de l’aspect cutané et une diminution<br />
du prurit sont associées. Des résultats semblables ont été obtenus chez l’Homme.<br />
L’explication serait que les lipides d’Allerderm Spot On® pénètrent le stratum<br />
corneum, sont captés par les kératinocytes et, non seulement utilisés pour la production<br />
de corps lamellaires mais stimulent cette production, l’ensemble aboutissant<br />
à la restauration partielle de la barrière cutanée.<br />
CONCLUSION<br />
Cette étude confi rme, d’une part, le défaut de barrière cutanée des chiens atteints<br />
de dermatite atopique et montre que l’application d’Allerderm Spot On® compense<br />
partiellement ce défaut et, d’autre part, l’intérêt de la dermatite atopique du chi en<br />
comme modèle spontané de la dermatite atopique de l’Homme.<br />
• Bibliographie<br />
Piekutowska A, D Pin, et al. Effects of a Topically Applied Preparation of Epidermal<br />
Lipids on the Stratum Corneum Barrier of Atopic Dogs. J Comp Pathol 2008 ; 138 :<br />
198-203.<br />
>< Confl its d’intérêts<br />
Néant.<br />
• 42 •<br />
DERMATOLOGIE / MANAGEMENT<br />
<strong>Programme</strong> général<br />
L’éducation thérapeutique : une étape importante<br />
dans la prise en charge de la dermatite atopique<br />
canine E. GUAGUÈRE<br />
DMV, Dip ECVD, DESV D, Clinique Vétérinaire Saint-Bernard,<br />
598 avenue de Dunkerque, F-59160 LOMME<br />
La dermatite atopique canine (DAC) désigne une dermatite allergique à prédisposition<br />
génétique, prurigineuse et infl ammatoire, le plus souvent dirigée contre des allergènes<br />
environnementaux dont les aspects cliniques caractéristiques sont associés<br />
à la synthèse accrue d’IgE (ITFCAD-Vet Immunol Immunopathol 2001, 114 : 207). La<br />
DAC est une dermatose chronique, de gravité variable et souvent complexe dans les<br />
options thérapeutiques possibles. Les causes d’échecs en matière de traitement de<br />
DAC sont nombreuses et variées (tableau 1) et exigent une prise en charge à long<br />
terme rigoureuse, précoce, raisonnée et complète du patient. La défi nition d’un plan<br />
thérapeutique construit est nécessaire pour une meilleure effi cacité et l’obtention<br />
d’une adhésion thérapeutique par le propriétaire. Les critères de réussite dans cette<br />
prise en charge s’articulent auprès de quatre grands items : connaître la motivation<br />
du propriétaire, expliquer la maladie, défi nir le plan thérapeutique et ses objectifs et,<br />
enfi n, mettre en place un suivi thérapeutique.<br />
L’éducation thérapeutique doit permettre au propriétaire de l’animal atteint de DAC<br />
d’acquérir et de conserver des compétences qui l’aident à contrôler de manière optimale<br />
la maladie de son chien. C’est un processus permanent intégré dans les soins et<br />
centré sur le patient. (Défi nition de l’OMS Europe 1998 adaptée).<br />
Encadré 1 : Principales causes d’échec de traitement de la DAC<br />
- Insuffi sance ou absence de contrôle des surinfections bactériennes et fongiques<br />
- Insuffi sance ou absence de contrôle antipuce<br />
- Régime hypoallergénique mal conduit<br />
- Soins auriculaires banalisés<br />
- Insuffi sance ou absence de suivi thérapeutique<br />
- Auto-prescription des dermocorticoïdes par le propriétaire<br />
- Manque de motivation du propriétaire.<br />
CONNAÎTRE LA MOTIVATION DU PROPRIÉTAIRE<br />
Celle-ci détermine la réussite du traitement et crée la relation entre vétérinaire,<br />
propriétaire et patient. La motivation du propriétaire est appréciée au cours de la<br />
consultation. Il faut écouter le propriétaire ; une étude récente en médecine humaine<br />
a montré que le médecin interrompait son patient en moyenne après 23 secondes de<br />
prise de parole par le patient !<br />
Le praticien doit prendre connaissance des préoccupations du propriétaire et du motif<br />
de consultation. Le praticien ne doit jamais se mettre à la place de celui-ci en<br />
mésestimant ses attentes. Ainsi, les motifs de consultation peuvent être différents :<br />
prurit, otite, odeur, consultation pour un autre motif dermatologique (pododermatite,<br />
anite,…) ou non (consultation vaccinale ou autre).<br />
S’assurer que le propriétaire est prêt à s’investir en temps et en argent est un préalable<br />
indispensable dans la conduite thérapeutique car celui-ci détermine la facilité<br />
de l’adhésion du propriétaire aux traitements et son adhésion au long terme. Le praticien<br />
doit aussi aborder le coût réel de traitement, le budget minimal et maximal. Ces<br />
budgets doivent être présentés et explicités au propriétaire. En aucun cas, le praticien<br />
ne doit imposer un choix thérapeutique.<br />
EXPLIQUER LA MALADIE<br />
Un traitement, quel qu’il soit, n’est effectué correctement que si le propriétaire comprend<br />
la prescription.<br />
Cette compréhension passe initialement par une explication de la maladie, des<br />
causes et des raisons de sa chronicité et de ses récidives.<br />
Le praticien utilisera un vocabulaire simple, effi cace et accessible. Il peut se servir<br />
de métaphores de la vie courante et évitera des mots compliqués et savants (par<br />
exemple hypersensibilité, anticorps anaphylactiques, aéroallergènes ou trophallergènes).<br />
De nombreux outils de communication sont disponibles : brochures, documents audiovisuels,…<br />
Mais il ne faut pas hésiter à concevoir soi-même les divers documents<br />
(brochures, etc.).<br />
Dans cette explication courte et pertinente, le praticien doit insister sur la chronicité<br />
de la maladie (et donc son incurabilité), le prurit, le rôle des infections cutanées et<br />
sur la possibilité d’un contrôle thérapeutique à condition d’une étroite collaboration<br />
chien-vétérinaire-propriétaire. Le but affi rmé est de faciliter sans aucun doute<br />
la compréhension de la maladie par celui-ci et les échanges et, ainsi, développer