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Programme scientifique paris 2010 - AFVAC

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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />

LA RECHERCHE DES ITEMS ALLERGISANTS : UN VŒU PIEUX ?<br />

La théorie veut que l’on essaie les différentes sources de protéines, les unes après<br />

les autres afi n de recenser celles responsables de signes cliniques. Pour cela, après<br />

un test de provocation positif, la ration d’éviction est réinstaurée jusqu’à l’arrêt des<br />

signes cliniques (attendre une semaine après disparition des signes cliniques). Ensuite,<br />

un ingrédient est changé sur une période de trois semaines ou dès l’apparition<br />

de signes cliniques… Et ce pour chaque ingrédient, en prenant soin d’attendre l’arrêt<br />

de tout signe clinique entre deux essais. Il faut compter environ un mois pour chaque<br />

item ! Il est extrêmement rare que les propriétaires se plient à cet exercice. En pratique,<br />

il est demandé au prioritaire ce qu’il souhaite comme ration : industrielle ou<br />

ménagère. Dans tous les cas, un seul « ingrédient nouveau » est introduit à la fois.<br />

Plusieurs situations se présentent alors :<br />

Ration d’éviction ménagère et choix de ration ménagère d’entretien<br />

: dans un premier temps, un complément minéral et vitaminique (ne contenant<br />

pas de facteur d’appétence) est introduit. Puis, le premier ingrédient modifi é est celui<br />

qui pose le plus de problème au propriétaire (souvent la viande). Le but est plus ici<br />

de trouver une ration tolérée par le chien et facile à faire (et la moins onéreuse) pour<br />

le propriétaire.<br />

Ration d’éviction ménagère et choix de ration industrielle d’entretien<br />

: en première intention, un aliment diététique contenant des protéines hydrolysées<br />

est choisi. Une alternative consiste à choisir un aliment contenant un nombre<br />

limité de protéines différentes.<br />

Ration d’éviction industrielle et choix de ration industrielle d’entretien<br />

: souvent, le propriétaire souhaite garder l’aliment qui a permis la « guérison »<br />

de l’animal. Pour ceux qui fi nancièrement ne pourraient pas suivre, il est possible,<br />

comme dans le cas précédent de choisir un aliment industriel contenant un nombre<br />

limité de protéines différentes.<br />

LE SUIVI À LONG TERME<br />

Les « crises » sont fréquentes, car même lorsque les items responsables ont été identifi<br />

és, il est parfois diffi cile d’en éviter l’ingestion accidentelle, surtout chez le chien.<br />

Cependant, ces rechutes ne ressemblent en rien, en terme de gravité, aux épisodes<br />

ayant amené le propriétaire à consulter. Ainsi, sur le long terme, une fois le diagnostic<br />

porté, la prise en charge est satisfaisante pour les deux parties.<br />

CONCLUSION<br />

Le diagnostic d’allergie alimentaire demande la mise en place d’un régime d’éviction<br />

contraignant pour le propriétaire et demande au praticien de la patience et de la pédagogie<br />

pour faire comprendre l’enjeu de ce test. Cette démarche rigoureuse permet<br />

d’arriver au diagnostic, ce qui est, par la suite, en général bien pris en charge par le<br />

propriétaire. Il faut accepter que certains cas ne soient pas « diagnosticables » ; le<br />

faire comprendre aux propriétaires est moins diffi cile qu’on ne le pense : il vaut mieux<br />

ne pas entreprendre de régime d’éviction que d’en faire un à moitié !<br />

>< Confl its d’intérêts<br />

Néant.<br />

ONCOLOGIE<br />

<strong>Programme</strong> général<br />

Le lymphome canin qui échappe<br />

S. LAFARGE-BEURLET<br />

Centre Hospitalier Vétérinaire Frégis – 43 av Aristide Briand –<br />

F-94110 ARCUEIL<br />

La rechute signifi e que le cancer est potentiellement une maladie récurrente malgré<br />

une ou des périodes de rémissions pour lesquelles la maladie semble éradiquée.<br />

Certaines cellules peuvent persister malgré les traitements entrepris, rester dans un<br />

état de quiescence pendant une période plus ou moins longue et donner naissance<br />

à une nouvelle évolution tumorale soit sur le lieu du premier cancer (récidive) soit<br />

à distance (métastases). Les lymphocytes sont des cellules qui possèdent naturellement<br />

des capacités de migration dans les tissus, de circulation et de diapédèse. Pour<br />

disséminer et former éventuellement d’autres tumeurs à distance du site primitif,<br />

les lymphocytes tumoraux n’ont pas besoin d’acquérir la capacité de migration et<br />

d’invasion, contrairement aux cellules épithéliales cancéreuses par exemple. Ainsi les<br />

lymphomes même localisés et assez circonscrits au départ sont associés à un très fort<br />

potentiel de récidive à distance et doivent bénéfi cier de traitement complémentaire<br />

au traitement local (chirurgie et ou radiothérapie). Si le lymphome n’a bénéfi cié que<br />

d’un traitement local, la récidive est liée à cette grande capacité de dissémination des<br />

cellules tumorales. Lorsque le lymphome a bénéfi cié d’une chimiothérapie, la rechute<br />

est en général secondaire à l’apparition d’une résistance des cellules cancéreuses aux<br />

agents utilisés. La résistance d’une tumeur à un ou plusieurs médicaments peut être<br />

primaire (on parle de tumeur chimiorésistante) ou acquise.<br />

• 96 •<br />

LES MÉCANISMES DE RÉSISTANCE<br />

Ils reposent sur :<br />

- Des critères de pharmacocinétique : L’accessibilité de la tumeur (vascularisation) ;<br />

La diffusion (SNC par exemple). Certaines chimiothérapies peuvent ainsi être potentialisées<br />

en administration in situ.<br />

- La présence de transporteurs membranaires spécifi ques de certaines molécules à<br />

la surface des cellules cancéreuses (par exemple les récepteurs aux folates pour le<br />

méthotrexate)<br />

- La surexpression de protéines membranaires d’effl ux (gène MDR1 pour multidrug<br />

resistance)<br />

- L’activation de mécanismes intracellulaires d’inactivation du médicament dans les<br />

cellules cancéreuses (augmentation de l’expression des enzymes du catabolisme de<br />

celui-ci)<br />

- Altération de la cible intracellulaire du médicament : augmentation de l’enzyme<br />

cible du méthotrexate, modifi cation de la cible qui empêche la reconnaissance de<br />

l’anticancéreux (topoisomérases par exemple)<br />

- Augmentation des mécanismes de réparation de l’ADN ou inactivation des « check<br />

points » du cycle cellulaire qui permet la progression du cycle.<br />

- La résistance à l’apoptose (mort cellulaire) des cellules cancéreuses<br />

Pour le lymphome du chien et du chat dans la très grande majorité des cas, la chimiothérapie<br />

ne permet pas d’obtenir une guérison ; en revanche il n’est pas rare d’obtenir<br />

un état de rémission complète pour lequel aucun signe macroscopique ou biologique<br />

de la maladie n’est visible. Les protocoles de chimiothérapie du lymphome chez le<br />

chien permettent d’obtenir de très bon taux de rémission complète (70 %) et une<br />

grande majorité chiens ont une très bonne qualité de vie pendant la période de rémission<br />

qui dure en moyenne 6 à 9 mois en fonction des protocoles. Cette période<br />

pour un petit nombre de cas peut ne durer que quelques semaines. Lorsque la rechute<br />

survient, une nouvelle période de rémission peut à nouveau être obtenue avec<br />

différents protocoles utilisant d’autres molécules et de nouvelles combinaisons de<br />

médicaments. À la suite d’une rechute, la durée de la période de rémission obtenue<br />

avec un nouveau traitement sera plus courte que la première.<br />

PRINCIPES DU TRAITEMENT DE LA RECHUTE<br />

- Privilégier les moléculeses de la famille des alkylants : Pas de résistances croisées<br />

entre elles et pas affectées par le phénotype MDR.<br />

- Utiliser des associations de molécules synergiques : Alkylants/Anthracyclines (Dacarbazine/Doxorubicine,<br />

Melphalan/Actinomycine D).<br />

- Utiliser des médicaments dont le mécanisme d’action est différent de ceux préalablement<br />

utilisés.<br />

LES PROTOCOLES PUBLIÉS DE TRAITEMENT DE LA RECHUTE<br />

DU LYMPHOME DU CHIEN<br />

Actinomycine D<br />

Mode d’Action : antibiotique antinéoplasique empêchant la transcription de l’ADN<br />

en ARN par la formation de complexe avec l’ADN. Posologie Chien : 0,5 à 0,7 mg/m2<br />

IV toutes les trois semaines.<br />

Dacarbazine<br />

Mode d’action : agent alkylant. Posologie : 800 à 1000 mg/m2 IV (en perfusion) tous<br />

les 21 jours.<br />

Dacarbazine + Lomustine<br />

Mode d’action : combinaison de deux agents alkylants administrés le même jour.<br />

Dacrbazine à la dose de 600 mg/m2 et la lomustine à la dose de 40 mg/m2. Cycle<br />

effectué toutes les quatre semaines.<br />

MOPP/BOPP/LOPP<br />

Protocoles en cours d’optimisation car très forte toxicité avec un haut taux de mortalité<br />

pas sepsis.<br />

Association Oncovin, Procarbazine, Prednisone + Lomustine (CCNU) = LOPP ; Association<br />

Oncovin, Procarbazine, Prednisone + Carmustine (BCNU) = BOPP ; Association<br />

Oncovin, Procarbazine, Prednisone + Méchlorethamine = MOPP<br />

DMAC protocole<br />

J1 : Actinomycin-D 0,75 mg/m2 IV + Cytosine arabinoside 300 mg/m2 SC + Dexamethasone<br />

2,2 mg/kg.<br />

J14 : Melphalan 20 mg/m2 PO + Dexamethasone 2,2 mg/m2 PO.<br />

Le cycle est répété tous les 15 jours. Après 4 cycles le melphalan peut être remplacé<br />

par le Chlorambucil à 20 mg/m2 PO.<br />

L-Asparaginase/Lomustine/Corticoïdes<br />

52 % de rémission complète pour une durée médiane sans récidive de 111 jours (3,5<br />

mois).<br />

J1 : Kidrolase 400 UI/kg IM + Lomustine 70 mg/m2.<br />

J21 : Kidrolase 400 UI/kg IM + Lomustine 70 mg/m2.<br />

J42 : Lomustine 70 mg/m2.<br />

J63 : Lomustine 70 mg/m2.<br />

J84 : Lomustine 70 mg/m2.<br />

Prednisone 20 mg/m2 1 jour sur 2.<br />

>< Confl its d’intérêts<br />

Néant.

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