28.11.2012 Views

Programme scientifique paris 2010 - AFVAC

Programme scientifique paris 2010 - AFVAC

Programme scientifique paris 2010 - AFVAC

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />

veine jugulaire du même côté. Le canal thoracique du chat a toujours des branches<br />

collatérales.<br />

INDICATIONS CHIRURGICALES<br />

Classiquement, le traitement chirurgical est réservé aux chylothorax idiopathiques ;<br />

pour les autres, le traitement étiologique est privilégié en premier (ex : hernie<br />

diaphragmatique, cardiomyopathie, tétralogie de Fallot, dysplasie tricuspidienne, cor<br />

triatum dexter, lymphome, thymome, granulome fongique, thrombus veineux, anomalie<br />

congénitale du canal thoracique).<br />

Le traitement médical est généralement essayé pendant 15 jours ; si la production de<br />

chyle est toujours la même, le traitement chirurgical est à envisager.<br />

TECHNIQUES CHIRURGICALES<br />

La diversité des techniques employées conduit à penser qu’aucune n’est réellement<br />

optimale et le propriétaire doit en être averti.<br />

Ligature du canal thoracique seule<br />

Le but est d’obstruer le fl ux lymphatique dans la cavité thoracique et de développer<br />

des vaisseaux collatéraux allant dans la circulation générale. 59 % de réussite chez<br />

le chien et de 21 à 53 % chez le chat. Afi n d’identifi er le nombre de branches du<br />

canal thoracique une lymphangiographie préopératoire peut être réalisée. Pour cela,<br />

on pratique une laparotomie paracostale et un vaisseau lymphatique est cathétérisé<br />

puis injecté d’un produit iodé hydrosoluble (type Télébrix) dilué. Peropératoire, la visualisation<br />

du canal thoracique est améliorée en faisant prendre un repas riche en<br />

graisse avant l’intervention ou en injectant du bleu de méthylène (0,5 à 1 mL) dans<br />

un ganglion lymphatique mésentérique (uniquement chez le chien car toxique chez<br />

le chat : anémie). L’accès au ganglion mésentérique se fait par laparotomie paracostale.<br />

La thoracotomie se fait en décubitus latéral au niveau du 10e espace intercostal<br />

à droite chez le chien et à gauche chez le chat ou par thoracoscopie en décubitus<br />

sternal. La ligature du canal thoracique se fait à la soie ou à l’aide d’hémoclips le<br />

plus près possible du diaphragme ; toutes les branches du canal thoracique sont ligaturées.<br />

Une lymphangiographie postopératoire peut être réalisée afi n de confi rmer<br />

la ligature de toutes les branches. La ligature du canal thoracique peut aussi se faire<br />

en aveugle en ligaturant toutes les structures dorsales à l’aorte (pas encore d’étude<br />

clinique avec les résultats).<br />

Ligature du canal thoracique et péricardectomie<br />

Theresa Fossum recommande la péricardectomie en plus de la ligature du canal thoracique.<br />

L’hypothèse est que le péricarde épaissi par la présence du chyle dans la cavité<br />

thoracique conduit à une élévation de la pression veineuse systémique, gênant le<br />

drainage du chyle dans la veine cave crâniale et augmentant ainsi le fl ux lymphatique<br />

dans le canal thoracique. 100 % de succès chez le chien (9 chiens) et 80 % chez le<br />

chat (10 chats). Cette technique chirurgicale peut être réalisée de façon non invasive<br />

par thoracoscopie chez le chien. L’animal est positionné en décubitus sternal avec 3<br />

ports au niveau caudal de l’hémithorax droit pour la ligature du canal thoracique,<br />

puis l’animal est repositionné en décubitus dorsal pour la péricardectomie avec des<br />

ports au niveau du 5ème et du 7e espace intercostal droit et un port transdiaphragmatique<br />

paraxiphoïdien droit. 85 % de résolu (6/7) pour les cas de chylothorax idiopathique,<br />

40 % de résolu (2/5) pour les cas de chylothorax non idiopathique.<br />

Omentalisation<br />

L’omentum est utilisé comme drain naturel pour absorber le chyle thoracique et<br />

comme source de macrophages, mastocytes, et lymphocytes. Une incision paracostale<br />

est réalisée pour prélever l’omentum de l’abdomen, une incision de la pars costalis du<br />

diaphragme est réalisée, l’omentum est déployé dans le thorax et fi xé au médiastin<br />

entre le canal thoracique et la veine cave crâniale par des points simples résorbables.<br />

1 cas décrit avec succès.<br />

Embolisation<br />

La chimio-embolisation du canal thoracique est possible pour obstruer le canal thoracique<br />

de façon totale et permanente. Elle a été décrite expérimentalement chez le<br />

chien en utilisant du cyanoacrylate associé à un agent radio opaque. Aucune étude<br />

clinique n’a encore été réalisée.<br />

Exérèse de la citerne du chyle avec ligature du canal<br />

thoracique chez le chien<br />

En retirant la citerne du chyle, on traite toute hypertension lymphatique en espérant<br />

diminuer le stimulus provoquant le développement de vaisseaux lymphatiques collatéraux<br />

le temps que les anastomoses lymphatico-veineuses se fassent. En excisant le<br />

système lymphatique dans l’abdomen, on espère que les nouvelles anastomoses se<br />

fassent dans l’abdomen et non plus dans le thorax.<br />

Une lymphangiographie et une injection de bleu de méthylène sont effectuées pour<br />

faciliter le repérage puis la dissection du canal thoracique et de la citerne. La ligature<br />

du canal thoracique est réalisée en premier. Puis, l’exérèse de la citerne du chyle<br />

effectuée, elle se fait en décubitus droit, une incision paracostale gauche est réalisée.<br />

Le péritoine latéralement au rein gauche est incisé, le rein est surélevé, l’aorte et la<br />

citerne du chyle sont disséquées. Toutes les membranes de la citerne sont excisées du<br />

rein au diaphragme. Le succès de cette technique est de 88 % (7/8 cas).<br />

• 114 •<br />

QUELLE TECHNIQUE CHOISIR ?<br />

La ligature du canal thoracique avec péricardectomie reste la technique de choix avec<br />

de meilleurs résultats chez le chien que chez le chat. En cas de rechute le retrait de la<br />

citerne du chyle et/ou l’omentalisation peuvent être réalisés en deuxième intention.<br />

Le développement de pleurésie fi brosante est possible et le pronostic est sombre car<br />

les poumons ne peuvent plus se déployer dans le thorax. Certains auteurs recommandent<br />

la décortication des lobes pulmonaires. L’auteur ne le recommande pas.<br />

Chez les lévriers Afghans et autres lévriers le chylothorax et la torsion de lobe pulmonaire<br />

sont associés. En cas de torsion de lobe pulmonaire chez ces races, une ligature<br />

du canal thoracique concomitante à la lobectomie pulmonaire est recommandée.<br />

CONCLUSION<br />

Le chylothorax est une affection grave, d’étiologie méconnue nécessitant un traitement<br />

chirurgical qui offre une guérison possible à l’animal.<br />

>< Confl its d’intérêts<br />

Néant.<br />

Le chien tousseur chronique<br />

J. HERNANDEZ (1) , D. RAULT (2)<br />

(1) Dipl. ACVIM - Centre Hospitalier Vétérinaire Frégis – 43 av Aristide<br />

Briand – F-94110 ARCUEIL<br />

(2) Dipl. ECVDI - Imagerie Médicale, Vétérinaire Azur, Hippodrome 2,<br />

bd Kennedy, F-06800 CAGNES SUR MER<br />

La toux est un signe clinique et non une maladie en soi. Elle résulte d’un réfl ex initié<br />

par la stimulation de récepteurs localisés dans le pharynx, le larynx, la trachée, les<br />

bronches ou les petites voies respiratoires. Plus rarement, elle peut être provoquée<br />

par une atteinte pleurale, médiastinale, péricardique, diaphragmatique ou naso-sinusale.<br />

La démarche vise localiser l’origine de la toux afi n de réaliser le(s) examen(s)<br />

complémentaire(s) le(s) plus adapté(s) à l’établissement d’un diagnostic causal. De<br />

manière assez simpliste mais résolument pratique, le clinicien s’attachera à répondre<br />

aux trois questions suivantes.<br />

LA TOUX EST-ELLE D’ORIGINE CARDIAQUE ?<br />

Le contexte épidémiologique est d’emblée éclairant. La survenue d’une<br />

toux chez un chien de race prédisposée aux cardiopathies amène à envisager sérieusement<br />

l’hypothèse de toux cardiogénique (valvulopathie mitrale chez le Cavalier<br />

King Charles, Caniche,… et cardiomyopathie dilatée chez les Dobermann, Dogue<br />

allemand, Boxer, Cocker,…).<br />

L’interrogatoire du propriétaire apporte également des informations précieuses.<br />

Il porte essentiellement sur la tolérance à l’activité de l’animal. Ainsi, un<br />

chien présenté pour toux d’origine congestive cardiaque est fatigable avec un essouffl<br />

ement perceptible au repos ou au moindre effort. Un chien joueur et capable<br />

de courir sans essouffl ement particulier n’est certainement pas insuffi sant cardiaque.<br />

Le type de toux entendue est fi nalement assez peu spécifi que et n’aide pas<br />

à répondre à la question posée (cardiogénique vs non cardiogénique). La toux qui<br />

accompagne l’œdème pulmonaire cardiogénique important est souvent faible, courte<br />

et superfi cielle témoignant d’une atteinte de larges territoires parenchymateux pulmonaires.<br />

Toutefois, il n’est pas rare que la toux soit sonore lorsque la maladie cardiaque<br />

est associée à une maladie trachéo-bronchique (comme cela est souvent le<br />

cas chez les Yorkshire).<br />

La présence d’une dyspnée restrictive accompagnant la toux permet d’embler<br />

de restreindre la liste du diagnostic différentiel à l’œdème pulmonaire cardiogénique,<br />

aux bronchopneumonies, aux thromboses et aux tumeurs. Si la dyspnée est<br />

obstructive supérieure (bruyante et inspiratoire), une maladie laryngée est envisagée<br />

en priorité (cas des Labrador âgés atteints de parésie laryngée). L’auscultation cardiaque<br />

vise à mesurer la fréquence cardiaque, détecter un souffl e et une dysrythmie.<br />

La présence d’une fréquence cardiaque inférieure à 140 batt/min accompagnée<br />

d’une arythmie sinusale respiratoire (ASR) signe le bon fonctionnement<br />

du système parasympathique et permet d’écarter une insuffi sance cardiaque<br />

congestive. Chez le chien, un souffl e cardiaque est présent de manière quasi<br />

systémique lors d’insuffi sance cardiaque congestive (qu’elle soit due à une valvulopathie<br />

mitrale, une cardiomyopathie ou une anomalie congénitale). Lors de CMD, le<br />

souffl e peut ne pas être audible. La tachycardie et/ou tachyarythmie est en revanche<br />

systématique. L’auscultation respiratoire vise à mettre en évidence des bruits anormaux.<br />

Les crépitements fi ns de fi n d’inspiration, plus facilement audibles après<br />

la toux, caractérisent les maladies pulmonaires. L’examen radiographique est indispensable.<br />

Un œdème pulmonaire cardiogénique est symétrique (ou à tendance symétrique)<br />

périhilaire chez le chien. Une lésion de bronchopneumonie (infectieuse ou<br />

par fausse route) est typiquement lobaire, cranio-ventrale, asymétrique et alvéolaire<br />

associée ou non à une atélectasie. Certaines lésions infl ammatoires (par exemple<br />

leptospirose, hyperurémie), parasitaires (en particulier angio-strongylose, ælurostrongylose)<br />

peuvent être multifocales, alvéolaires en plages mal défi nies. La fi brose pulmonaire<br />

conduit à une opacifi cation interstitielle marquée, généralisée évoluant vers

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!