Programme scientifique paris 2010 - AFVAC
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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />
tels) les « chondroprotecteurs » proposés pour « traiter » l’arthrose. Effectivement, il<br />
ne s’agit pas de médicament. Ils ne constituent pas un traitement médical de l’arthrose<br />
(par opposition aux analgésiques). Le groupe P.A.N.D.A. considérait qu’il n’existe<br />
pas, en médecine vétérinaire, de preuve scientifi que de l’effi cacité des « chondroprotecteurs<br />
» à améliorer le confort ou à endiguer les lésions associées à l’arthrose.<br />
Bonne gestion de l’activité physique<br />
Je ne fi xe pas de règle quantitative pour l’exercice autorisé chez un animal atteint<br />
de douleur articulaire chronique. Chaque cas est particulier. Pour moi c’est le bon<br />
sens qui doit prévaloir. Il se résume en 3 lettres : RMS. L’exercice devant être Régulier,<br />
Modéré et Surveillé.<br />
Mesures de rééducation fonctionnelle<br />
Le maillon faible de l’orthopédie vétérinaire, la rééducation fonctionnelle, se taille peu<br />
à peu une place à part entière dans les moyens médicaux de confort pour les douleurs<br />
articulaires chroniques. Ce qui est logique compte tenu de la physiologie articulaire<br />
qui repose sur le mouvement (« lotion is motion »). La rééducation, qui s’appuie sur<br />
l’hydrothérapie, les ultrasons, l’électrostimulation musculaire d’autres moyens, lutte<br />
effi cacement contre l’amyotrophie et l’ankylose ce qui rehausse la fonction articulaire<br />
en un cercle vertueux et bénéfi que pour endiguer la cascade arthrosique.<br />
• Bibliographie<br />
Fritsch DA : A multicentric study of the effect of dietary supplementation with fi sh oil omega-3<br />
fatty acids on carprofen dosage in dogs with osteoarthritis. JAVMA 236 : 535 – 539,<br />
<strong>2010</strong>.<br />
Innes JF, Clayton J, Lascelles BDX : Review of the safety and effi cacy of long-term NSAID use<br />
in the treatment of Canine osteoarthritis. Veterinary Record 166 : 226-230, <strong>2010</strong>.<br />
Jaeger GT, Larsen S, Soli N, Moe L : Double-blind placebo-controlled trial of pain-relieving<br />
effects of the implantation of gold beads into dogs with hip dysplasia. Veterinary Record<br />
158 : 722-726, 2006.<br />
P.A.N.D.A. Bouvy B, Genevois JP, Gogny M, Holopherne D, Mahler S, Rousselot JF : Guide de<br />
recommandations scientifi ques : Prise en Charge de la douleur arthrosique du chien. Publié<br />
par Boehringer, Merial, Pfi zer en 2007.<br />
Sanderson RO, Beat C, Flipo RM, Genevois JP, Macias C, Tacke S, Vezzoni A, Innes JF :<br />
Systematic review of the management of canine osteoarthritis. Veterinary Record 164 :<br />
418-424, 2009.<br />
Sparkes AH, Lascelles BDX, Malik R, Sampietro LR, Robertson S, Sherk M, Taylor P : ISFM and<br />
AAFP consensus guidelines. Long term use of NSAIDs in cats. Journal of Feline Medicine<br />
and Surgery 12 : 521-538, <strong>2010</strong>.<br />
>< Confl its d’intérêts<br />
Néant.<br />
Comment traiter un chien arthrosique<br />
malgré une insuffi sance rénale chronique<br />
T. CACHON (1) , J.-P. GENEVOIS (2)<br />
1. DMV, dipl ECVS - 2. Service de chirurgie VetAgro-Sup-Campus<br />
Vétérinaire de Lyon - 1 Avenue Bourgelat – F-69280 MARCY L’ETOILE<br />
L’arthrose est une maladie dégénérative caractérisée par une dégradation du cartilage<br />
articulaire, une infl ammation chronique ainsi que par des remaniements périarticulaires.<br />
Il s’agit d’un processus chronique évoluant inexorablement sur le long<br />
terme. Le but du traitement de l’arthrose est de prévenir la douleur, de maintenir une<br />
utilisation et une amplitude articulaire satisfaisantes, afi n de conserver une activité<br />
aussi proche que possible de la normale. Le traitement de l’arthrose est qualifi é de «<br />
multimodal ». Il associe le plus souvent un traitement hygiénique (contrôle du poids,<br />
activité physique adaptée…) et un traitement médical (AINS, analgésique…). Chez<br />
l’animal âgé, des maladies intercurrentes peuvent compliquer la prise en charge du<br />
patient, notamment l’existence d’une insuffi sance rénale chronique. Cette dernière se<br />
caractérise par une diminution de la capacité de fi ltration du rein et modifi e l’élimination<br />
de certains médicaments. De plus, les AINS, principales molécules de l’arsenal<br />
thérapeutique du vétérinaire pour le traitement d’un animal arthrosique, sont potentiellement<br />
néphrotoxiques. Le vétérinaire doit donc adapter son traitement pour<br />
éviter d’aggraver les lésions rénales préexistantes.<br />
INSISTER SUR LE TRAITEMENT HYGIENIQUE<br />
Contrôle du poids<br />
Si le surpoids n’est pas une cause primaire d’arthrose, il est certainement un des<br />
principaux facteurs aggravants. Il est maintenant clairement établi que l’obésité accélère<br />
le développement des lésions cartilagineuses et exacerbe les signes cliniques<br />
associés à l’arthrose. Le contrôle du poids d’un animal arthrosique doit donc être une<br />
préoccupation constante pour le vétérinaire, notamment chez l’animal insuffi sant rénal<br />
pour limiter le recours à d’autres médications.<br />
• 127 •<br />
Adapter le mode de vie de l’animal<br />
Il faut proposer le maintien d’une activité physique adaptée et régulière. Cette dernière<br />
favorise la perte ou le contrôle du poids, maintient une musculature satisfaisante<br />
et prévient la perte d’amplitude articulaire. Elle va également de pair avec une<br />
diminution de la douleur et une amélioration de la fonction articulaire.<br />
Il est diffi cile de défi nir un programme d’activité universel. La fréquence et la nature<br />
de l’activité physique sont à adapter à chaque animal. De manière générale, le propriétaire<br />
doit privilégier une activité fréquente et de faible intensité. Des promenades<br />
courtes mais fréquentes sont bien plus bénéfi ques qu’une seule et longue balade<br />
hebdomadaire. La marche en laisse et la natation sont certainement les exercices<br />
les plus conseillés car ils limitent les impacts et donc les micro-trauma. La durée<br />
de l’exercice est à moduler en fonction de l’animal et de la fl uctuation des signes<br />
cliniques. Il convient d’arrêter l’activité avant l’apparition de la douleur. En cas de<br />
crise douloureuse aiguë, une mise au repos et un traitement analgésique adapté sont<br />
nécessaires.<br />
Physiothérapie<br />
Des séances de rééducation plus spécifi ques peuvent apporter une amélioration des<br />
symptômes. Cependant peu d’études ont prouvé l’effi cacité clinique de la physiothérapie<br />
pour la gestion de l’arthrose. Cette dernière peut permettre d’améliorer l’amplitude<br />
articulaire, de remuscler l’animal et de gérer des épisodes douloureux. Des<br />
mesures régulières de l’amplitude articulaire (goniométie), de la masse musculaire,<br />
de l’intensité de la douleur ou l’analyse de la marche (tapis de marche, plateau de<br />
force…) permettent d’objectiver les progrès de l’animal et ainsi d’inciter le propriétaire<br />
à poursuivre le traitement. L’application de chaleur sur l’articulation arthrosique<br />
permet d’agir sur la douleur. La chaleur permet en effet de diminuer le seuil de stimulation<br />
des nocicepteurs et favorise la décontraction musculaire ainsi que la vasodilation<br />
locale. « Chauffer » l’articulation avant l’exercice est donc bénéfi que. Le froid<br />
permet de diminuer l’infl ammation locale, provoque une vasoconstriction et procure<br />
un effet analgésique. La cryothérapie est donc indiquée pour diminuer les épisodes<br />
d’infl ammation aiguë lors d’exercice trop intense.<br />
PRISE EN CHARGE DE LA DOULEUR CHRONIQUE<br />
Chez l’animal insuffi sant rénal, le recours au AINS est, dans la majorité, des cas à éviter.<br />
En effet, en inhibant la formation des prostaglandines rénales, les AINS peuvent<br />
induire une hypoperfusion rénale. Ils peuvent donc majorer une insuffi sance rénale<br />
préexistante. Les antalgiques sensu stricto sont donc à privilégier : tramadol, amantadine,<br />
amitriptyline, gabapentine…<br />
Des injections (corticoïdes, acide hyaluronique) intra-articulaires ou des lavages des<br />
articulations les plus atteintes peuvent être recommandés pour éviter l’utilisation<br />
des AINS.<br />
Dans les cas graves ou lors d’insuffi sance rénale débutante, le recours au AINS peut<br />
être envisagé, après consentement éclairé du propriétaire et en respectant certaines<br />
règles. Tout d’abord, l’IRC diminuant l’élimination des AINS, il convient de diminuer la<br />
dose et/ou d’augmenter l’intervalle des traitements. On recherche la dose minimale<br />
effi cace. Il faut également veiller à maintenir l’animal normotendu et normovolémique.<br />
Enfi n, un suivi plus rapproché (visite mensuelle, éducation du propriétaire…)<br />
de l’animal est indispensable pour détecter au plus tôt une éventuelle aggravation<br />
de la pathologie rénale.<br />
LUTTE CONTRE LA DÉGRADATION DU CARTILAGE<br />
Beaucoup de « chondroprotecteurs » n’ont de « chondroprotecteurs » que le nom.<br />
Certains présentent une activité anti-infl ammatoire modérée au sein de l’articulation,<br />
qui peut permettre au long terme de réduire l’incidence des épisodes douloureux.<br />
Quel que soit leur effet réel ou supposé, il est donc intéressant de les prescrire<br />
précocement et sur le long terme notamment chez l’animal insuffi sant rénal. Nous<br />
manquons malheureusement d’études parfaitement pertinentes au plan scientifi que,<br />
démontrant leur effi cacité sur un plan clinique.<br />
Ainsi, le traitement de l’arthrose chez un animal insuffi sant rénal repose sur une<br />
approche multimodale notamment sur un traitement hygiénique rigoureux pour limiter,<br />
autant que faire se peut, le recours aux AINS. Cependant, ces derniers peuvent<br />
dans certains cas êtres utilisés sous réserve d’un contrôle rapproché de la part du<br />
vétérinaire.<br />
>< Confl its d’intérêts<br />
Néant.<br />
Douleurs articulaires chroniques ; supprimer<br />
l’articulation J.-L. CHANCRIN<br />
F- 83190 OLLIOULES<br />
Les techniques visant à supprimer une articulation sont essentiellement représentées<br />
par les excisions arthroplasties et les arthrodèses. Dans un cas comme dans l’autre,<br />
elles ne doivent être envisagées qu’après échec du traitement médical. De même,