Programme scientifique paris 2010 - AFVAC
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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />
Immunothérapie<br />
L’impact des allergènes ou des facteurs irritants est mal connu dans le déterminisme<br />
de l’asthme félin. Cependant, le type de litières (parfum, poussières) ou le contact<br />
avec la fumée peuvent être des facteurs aggravants et doivent être éliminés. L’isolation<br />
de l’animal dans une chambre où la majorité des allergènes est évincée peut être<br />
un moyen d’appréciation de leur impact sur les signes cliniques. D’un point de vue<br />
thérapeutique, l’immunothérapie constitue une piste en cours d’évaluation.<br />
CONCLUSION<br />
L’utilisation d’une corticothérapie par voie inhalée pour le traitement de l’asthme<br />
félin chez le chat diabétique est, en conclusion, fortement recommandée. Elle peut<br />
être complétée en première intention par l’administration de broncho-dilatateurs par<br />
voie inhalée ou systémique. Les autres stratégies (cyclosporine, cyproheptadine…)<br />
doivent être réservées aux cas réfractaires. Lorsque l’administration de glucocorticoïde<br />
par voie systémique est indispensable au long cours (mauvaise tolérance du<br />
traitement par voie inhalée, raisons fi nancières…), il est indiqué d’augmenter la dose<br />
d’insuline jusqu’au rééquilibre du diabète sucré et d’alerter le propriétaire quant au<br />
risque d’acido-cétose.<br />
>< Confl its d’intérêts<br />
Néant.<br />
Syndromes de Cushing canins : au-delà des<br />
apparences P. DE FORNEL-THIBAUD<br />
DVM, DESV médecine interne des animaux de compagnie,<br />
Centre de Cancérologie Vétérinaire, 7 avenue du Général de Gaulle<br />
F-94700 MAISONS-ALFORT<br />
Le syndrome de Cushing est une affection fréquente chez le chien et bien connue<br />
des vétérinaires. Des “raccourcis” diagnostiques sont parfois tentants, comme par<br />
exemple face à un chien présentant une dépilation tronculaire, symétrique, non<br />
prurigineuse, face à un caniche âgé en polyuro-polydipsie, ou encore lors d’un test<br />
de stimulation de la cortisolémie à l’ACTH mettant en évidence une réponse très<br />
importante à la stimulation… Ces présentations ne sont pourtant pas toujours synonymes<br />
de syndrome de Cushing et il est prudent de ne pas se fi er trop facilement<br />
aux apparences… Inversement, la présentation clinique est parfois moins caricaturale,<br />
les explorations biologiques non concluantes et le chien pourtant bien atteint<br />
d’un syndrome de Cushing. De nombreux pièges jalonnent en effet la démarche diagnostique<br />
associée au syndrome de Cushing. Ces pièges s’expliquent à la fois par<br />
le polymorphisme clinique de ce syndrome et par l’imperfection des examens complémentaires<br />
à disposition, explorations fonctionnelles de l’axe corticotrope comme<br />
examens d’imagerie.<br />
Par la suite, lors de la prise en charge thérapeutique, les apparences peuvent de<br />
nouveau devenir trompeuses…<br />
AU-DELÀ DES APPARENCES CLINIQUES…<br />
Le syndrome de Cushing est bien souvent considéré à tort comme une affection à<br />
répercussion essentiellement cutanée. Se baser sur la présence ou l’absence de signes<br />
cutanés pour formuler ou non une suspicion de syndrome de Cushing et initier une<br />
démarche diagnostique n’est ni sensible ni spécifi que. En effet vingt pour cent environ<br />
des chiens touchés par le syndrome sont indemnes de signes cutanés ; pour<br />
les quatre-vingts pour cent restant, la plupart des signes cutanés observés (alopécie<br />
symétrique non prurigineuse épargnant les extrémités, fi nesse de peau, comédons…)<br />
peuvent également être observés dans d’autres contextes pathologiques endocrines<br />
ou non. Certains signes tels la télangiectasie, les phlébectasies, ou la calcinose sont<br />
cependant plus spécifi ques. De nombreux appareils et fonctions sont touchés au<br />
moins aussi souvent que la peau lors de syndrome de Cushing. C’est le cas de la<br />
polyphagie, presque systématique. Toutefois, une dysorexie ou même une anorexie<br />
chez un chien présentant par ailleurs un tableau clinique et/ou biologique évocateur<br />
de syndrome de Cushing, ne doit évidemment pas conduire à réfuter d’emblée<br />
cette hypothèse. L’absence de polyphagie constitue même un bon signe d’appel de<br />
macroadénome hypophysaire (par effet de masse sur le centre de régulation de l’appétit<br />
adjacent). Certains signes cliniques associés au syndrome de Cushing sont peu<br />
spécifi ques et doivent conduire à un diagnostic différentiel, surtout s’ils sont isolés.<br />
C’est évidemment le cas de la polyuro-polydipsie, qui est légion lors de syndrome<br />
de Cushing, mais retrouvée dans de très nombreuses autres affections. Accompagnée<br />
d’une hyposthénurie persistante, modifi cation relativement rare chez les carnivores<br />
domestiques, elle devient alors plus spécifi que. Enfi n, parmi les nombreux<br />
autres signes et complications du syndrome de Cushing, certains, plus rares, sont<br />
susceptibles de constituer de bons signes d’appels de l’affection, chez des chiens en<br />
apparence moins évocateurs. Citons les myotonies, quasiment pathognomoniques de<br />
l’affection, les maladies thromboemboliques, rares mais très souvent associées à ce<br />
syndrome, l’hypertension artérielle et les troubles de la reproduction (disparition des<br />
chaleurs, virilisation des femelles, hypogonadismes des mâles).<br />
• 45 •<br />
AU-DELÀ DES APPARENCES BIOLOGIQUES…<br />
Une réponse excessive de la cortisolémie à l’administration d’ACTH est un résultat<br />
en faveur d’un syndrome de Cushing, mais n’est pas toujours diagnostique de cette<br />
dysendocrinie. En effet, dans d’assez nombreuses situations et tout particulièrement<br />
lors de maladies très débilitantes (diabètes sucrés, pancréatites, cancers…), une<br />
augmentation excessive de la cortisolémie, supérieure au seuil défi ni par le laboratoire<br />
(500 à 700 nmol/L selon les laboratoires) peut être observée en dehors de<br />
tout syndrome de Cushing. Cette réponse résulte alors d’une hyperréactivité de l’axe<br />
corticotrope secondaire à l’état de stress métabolique associé à toute maladie grave.<br />
Ni la valeur post-stimulation, ni l’ampleur de la réponse ne permettent de faire la différence<br />
entre une hyperréactivité de l’axe et un syndrome de Cushing. La spécifi cité<br />
imparfaite du test de stimulation à l’ACTH invite donc à n’effectuer cet examen que<br />
lors de forte suspicion de syndrome de Cushing.<br />
De façon comparable, le freinage de la cortisolémie par la dexaméthasone à dose<br />
faible a une spécifi cité semblable. Les précautions d’interprétation hâtive d’un test<br />
positif dans le cadre d’une suspicion incertaine de syndrome de Cushing sont donc<br />
également applicables à une absence de freinage.<br />
Inversement, il n’est pas rare d’être confronté à des réponses à l’ACTH conformes<br />
aux valeurs usuelles, chez des chiens pourtant cliniquement suspects de syndrome de<br />
Cushing. Le test de stimulation de la cortisolémie par l’ACTH pêche par un manque<br />
de sensibilité (15 à 20 % des syndromes de Cushing « spontanés » ne présentent pas<br />
de réponse excessive à l’ACTH). S’en tenir aux apparences d’un test de stimulation «<br />
normal » conduit ainsi à des erreurs diagnostiques par défaut, tout particulièrement<br />
lors de syndrome de Cushing d’origine surrénalienne sous-jacent : la perte des récepteurs<br />
à l’ACTH de certaines tumeurs surrénaliennes conduit à une absence de réponse<br />
de la cortisolémie à la stimulation et explique la plupart des résultats faussement<br />
négatifs précédemment évoqués.<br />
AU-DELÀ DES IMAGES…<br />
La caractérisation étiologique des syndromes de Cushing repose de plus en plus sur<br />
des examens d’imagerie médicale. En général, les syndromes de Cushing d’origine<br />
surrénalienne se traduisent morphologiquement par l’existence d’une masse surrénalienne<br />
unilatérale associée à une atrophie controlatérale (refl étant la mise au<br />
repos du reste de l’axe corticotrope). Les maladies de Cushing se traduisent le plus<br />
fréquemment par l’existence de surrénales symétriques, de taille augmentée ou non,<br />
et de forme respectée. Si ces critères permettent de caractériser une majorité des<br />
syndromes de Cushing par échographie ou scanner, les images déjouent parfois les<br />
apparences : masse surrénalienne sans atrophie controlatérale, double masse surrénalienne,<br />
conduisant à un diagnostique différentiel large (hyperplasie macronodulaire<br />
bilatérale, double tumeur surrénalienne (sécrétante ou non pour l’une), double<br />
origine…).<br />
ET SOUS TRAITEMENT…<br />
La résolution des symptômes associés au syndrome de Cushing sous traitement<br />
médical hypocortisolémiant (trilostane le plus souvent à ce jour) va de pair avec<br />
une équilibration biologique, objectivée par test de stimulation de la cortisolémie<br />
à l’ACTH, examens biochimiques et ionogrammes. L’objectif thérapeutique est d’obtenir,<br />
2-3 heures après la prise de trilostane (temps au cours duquel la cortisolémie<br />
après stimulation de la plupart des chiens sous trilostane atteint les valeurs les plus<br />
basses), une cortisolémie après stimulation par ACTH comprise entre 40-150 nmol/L.<br />
La persistance (ou la récidive) d’un ou plusieurs symptômes d’hypercorticisme doit<br />
en priorité conduire à s’interroger sur un sous-dosage en trilostane, confi rmé par une<br />
réponse excessive de la cortisolémie après stimulation à l’ACTH. Il arrive parfois que<br />
des symptômes d’hypercorticisme persistent en dépit d’une cortisolémie après stimulation<br />
conforme aux objectifs de traitement. Plusieurs situations sont envisageables<br />
chez ces chiens apparemment biologiquement équilibrés.<br />
La première concerne l’existence d’une affection concomitante, qui mérite tout particulièrement<br />
d’être considérée si le symptôme persistant n’est pas spécifi que d’un<br />
hypercorticisme (polyuro-polydipsie par exemple). La seconde concerne le cas particulier<br />
d’une polyuro-polydipsie persistante, laissant alors suspecter l’existence d’un<br />
macroadénome hypophysaire sous-jacent, responsable d’un effet de masse sur les<br />
structures nerveuses adjacentes (neurohypophyse et hypothalamus en particulier).<br />
La troisième, à explorer en priorité si le symptôme persistant est imputable sans ambiguïté<br />
à l’hypercorticisme (dans le cas de signes cutanés spécifi ques par exemple),<br />
implique une trop courte durée d’action du trilostane. Parfois, une fl uctuation pendant<br />
la journée de l’expression clinique sous traitement (le plus souvent la présence<br />
d’une polyuro-polydipsie la nuit alors que la prise de boisson est normale la journée)<br />
permet une orientation facile vers cette hypothèse.<br />
>< Confl its d’intérêts<br />
• Le Dr De Fornel -Thibaud est associée au Centre de Cancérologie<br />
Vétérinaire – Maisons-Alfort pratiquant notamment les activités suivantes :<br />
radiothérapie (externe et iridothérapie), examens tomodensitométriques<br />
et examens d’imagerie par résonance magnétique.