Programme scientifique paris 2010 - AFVAC
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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />
méconnaissance de sa physiopathologie et la complexité du diagnostic étiologique<br />
en font sans doute une des maladies les plus chroniques et rebelles en reproduction.<br />
Nous essaierons ici de mettre en place une conduite à tenir face à cette entité clinique<br />
et proposer un schéma thérapeutique.<br />
Il convient de distinguer deux formes, en fonction du statut sexuel de la chienne : la<br />
vaginite de la chienne impubère et celle de la chienne adulte.<br />
La première intéresse la jeune chienne qui n’a pas encore exprimé ses premières<br />
chaleurs. Les symptômes sont le plus généralement assez discrets. Souvent diagnostiquée<br />
lors d’une consultation de routine (vaccin, visite prépubertaire,…) Les lèvres<br />
vulvaires sont collées par de légères pertes jaune-verdâtres parfois retrouvées sur<br />
les poils de la queue. Dans les formes les plus graves, un léchage vulvaire est alors<br />
rapporté par le propriétaire. Les pertes sont alors plus abondantes, associées à une<br />
infl ammation de la vulve.<br />
La seconde est celle de l’adulte. Elle semble plus fréquente chez la chienne stérilisée.<br />
L’âge d’apparition des symptômes est très variable. Aucune prédisposition raciale n’a<br />
été mise en évidence. Les principaux symptômes sont des pertes vulvaires dans 80<br />
à 90 % des cas, un léchage de la vulve. Pollakiurie et/ou incontinence urinaire sont<br />
parfois présentes.<br />
Préambule : pertes, léchages vulvaires ne sont pas synonymes de vaginite. Il<br />
convient donc de s’assurer de l’origine des écoulements (utérus, vessie, maladie systémique,…)<br />
Ainsi les vaginites chroniques de la chienne de moins d’un an sont souvent<br />
associées à des malformations du tractus uro (26 %) génital (35 %).<br />
Quel que soit le type de vaginite, les moyens de diagnostic à mettre en œuvre restent<br />
les mêmes : Cytologie vaginale, bactériologie et antibiogramme sur les pertes<br />
vaginales, ECBU, examen de la vulve, toucher vaginal et vaginographie/vaginoscopie.<br />
Examen cytologique : Le frottis montre de nombreux polynucléaires dégénérés.<br />
Lors de vaginite chronique, lymphocytes et macrophages sont souvent présents. La<br />
présence de bactéries n’est pas systématique (surtout lors de vaginite de la chienne<br />
impubère).<br />
Bactériologie vaginale : Le vagin n’est pas une cavité stérile. Les risques de<br />
contamination du prélèvement lors de sa réalisation sont importants (peau, anus). Il<br />
convient donc d’être prudent dans la réalisation de l’écouvillonnage et l’interprétation<br />
des résultats. La croissance bactérienne doit être quantifi ée. Seules les cultures<br />
positives d’une à deux bactéries maximum en culture pure ou très abondante sont<br />
signifi catives. Un antibiogramme est systématiquement demandé. La culture de Mycoplasma<br />
et Uréaplasma n’est pas prescrite en routine. De même pour les recherches<br />
mycologiques, les vaginites fongiques étant exceptionnelles.<br />
ECBU : Affections urinaires et génitales sont souvent concomitantes : soit par affection<br />
ascendante via l’urètre ou au contraire par souillure du vagin lors des mictions.<br />
Les urines sont recueillies par cystocentèse.<br />
Examen de la vulve : on recherchera tout signe de dermatite périvulvaire associée<br />
ou non à une vulve barrée, à un excès de plis, une atopie.<br />
Toucher vaginal : il permet de mettre en évidence de très nombreuses malformations<br />
vaginales (septum, brides,…)<br />
Vaginoscopie : Elle présente deux intérêts majeurs : la recherche des malformations,<br />
masses ou corps étranger et l’appréciation du degré et de l’étendue de l’infl ammation<br />
de la muqueuse vaginale. Si l’endoscopie reste l’examen de choix, l’utilisation<br />
d’un vaginoscope (ou d’un grand embout d’otoscope) permet de mettre en évidence<br />
96 % des malformations – Sténoses ou strictions le plus souvent situées en arrière de<br />
la papille urétrale, et les septums. Des biopsies sont réalisées.<br />
Vaginographie : Elle peut être une alternative à la vaginoscopie surtout pour<br />
l’examen du vagin crânial.<br />
Autres examens : un bilan hématologique et biochimique permet d’écarter toute<br />
maladie systémique (diabète,…) Sans autre cause mise en évidence, une recherche<br />
de Brucella ou herpèsvirus (y compris chez la chienne impubère ou stérilisée) est<br />
demandée.<br />
Le traitement est fonction du type de vaginite diagnostiqué.<br />
Vaginite de la chienne impubère : Face à des symptômes mineurs et une<br />
bactériologie non signifi cative, il est convenu de ne pas traiter tout en surveillant<br />
l’évolution de la maladie. Dans le cas contraire, effectuer la mise en place d’une antibiothérapie<br />
et de soins locaux périvulvaires adaptés. Les lavages et fl ushing vaginaux<br />
n’ont jamais prouvé leur effi cacité. Johnson dans une série de 7 cas montre que ce ne<br />
sont pas les modifi cations hormonales et de la muqueuse vaginale liées au premier<br />
œstrus qui seraient responsables de la guérison des vaginites juvéniles mais une<br />
immunocompétence croissante.<br />
Vaginite de la chienne adulte : Les affections bactériennes (26 à 60 % des<br />
cas), qu’elles soient primitivement gynécologiques ou urinaires, seront traitées en<br />
fonction des résultats des antibiogrammes. Aucun traitement de première intention<br />
ne sera mis en place afi n d’éviter tout dérèglement de la fl ore vaginale (mycoplasmes,<br />
E. coli) ou antibiorésistance. Les malformations anatomiques seront traitées chirurgicalement.<br />
Un traitement classique de l’incontinence urinaire peut être bénéfi que.<br />
Dans les cas de vaginites idiopathiques (infi ltration lympho-plasmocytaire de la muqueuse<br />
à l’histologie) une corticothérapie est envisageable en l’absence d’affection<br />
urinaire et en accord avec les propriétaires. A l’instar de ce qui se fait chez la femme<br />
ménopausée, les œstrogènes peuvent être prescrits chez la chienne stérilisée (ou<br />
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impubère)- Attention aux risques de surdosage pouvant induire proestrus ou aplasie<br />
médullaire.<br />
Si démarche diagnostique et thérapeutique semblent simples, la réalité est tout autre.<br />
La majorité des traitements mis en place sont symptomatiques. L’information et le<br />
consentement des propriétaires sont primordiaux.<br />
>< Confl its d’intérêts<br />
Néant.<br />
Diagnostiquer une prostatite et initier son traitement<br />
X. LÉVY<br />
Dipl. ECAR, Centre de Reproduction du Sud Ouest, 58 Bd des Poumadères,<br />
F- 32600 l’Isle Jourdain<br />
La prostatite, aiguë ou chronique, est la deuxième affection la plus fréquente de la<br />
glande prostatique du chien. La prostatite est souvent secondaire à une autre affection<br />
(HBP, tumeur,…) et seulement un tiers des prostatites sont d’origine infectieuse.<br />
Diagnostiquer une prostatite implique de connaître l’ensemble de ses manifestations<br />
cliniques, de maitriser les examens complémentaires afi n d’optimiser la conduite thérapeutique<br />
et le suivi de la guérison.<br />
MOTIF DE CONSULTATION ET EXAMEN CLINIQUE<br />
Lors de prostatite, le chien peut présenter une dégradation marquée de son état<br />
général (prostatite aiguë) ou, à l’inverse, présenter des signes frustes, tels une infertilité,<br />
une altération de la qualité de la semence, une hématospermie, une cystite<br />
chronique récidivante (prostatite chronique). Le passage d’une prostatite chronique<br />
à une prostatite aiguë, et vice versa, est fréquent. La prostatite aiguë se traduit dans<br />
la moitié des cas par des symptômes généraux comme une hyperthermie, un abattement,<br />
une dysorexie, une douleur abdominale, une boiterie des postérieurs, dans<br />
un tiers des cas par des signes digestifs (constipation, diarrhée paradoxale, ténesme,<br />
etc.), et dans un quart des cas par des signes urinaires : pollakiurie, dysurie, strangurie<br />
et hématurie. La prostatite chronique est souvent une découverte fortuite à la faveur<br />
d’une échographie abdominale ou lors d’une consultation pour infertilité, mais elle<br />
se traduit parfois par une cystite chronique récidivante ou une perte de sang par le<br />
fourreau entre les mictions.<br />
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES<br />
Il existe de nombreux examens complémentaires réalisables par le vétérinaire. Il<br />
convient d’en connaître leurs intérêts et leurs limites afi n de les choisir.<br />
Toucher prostatique<br />
Il a pour objectifs de mettre en évidence un basculement de la prostate dans l’abdomen,<br />
d’évaluer la symétrie de la prostate et sa régularité, ainsi que de révéler une<br />
douleur lors de sa palpation-pression. Le toucher prostatique est utile mais limité<br />
dans les informations qu’il apporte. La prostate est très rarement douloureuse lors de<br />
sa palpation, même en cas de prostatite marquée.<br />
Numération globulaire et formule sanguine (NFS)<br />
Une neutrophilie avec un “virage à gauche” (présence de cellules immatures) est<br />
souvent découverte lors de prostatite aiguë. La NFS est rarement modifi ée lors d’une<br />
prostatite chronique et ne peut donc pas être utilisée comme aide diagnostique.<br />
- Biochimie sanguine : les phosphatases alcalines sont augmentées dans un tiers des<br />
prostatites. Le taux d’arginine estérase (ODELIS CPSE®) est augmenté en cas d’HBP,<br />
une prostatite doit alors être exclue.<br />
Échographie abdominale<br />
En cas d’affection prostatique, l’échographie montre toujours des images anormales<br />
(taille, forme, hétérogénéité). Cependant, aucune image échographique n’est spécifi<br />
que d’une prostatite et moins encore d’une infection prostatique. L’augmentation de<br />
taille des nœuds lymphatiques loco-régionaux (iliaques médiaux et lombo-aortiques)<br />
ou une hypoéchogénicité oriente vers un diagnostic de prostatite.<br />
Bactériologie urinaire<br />
Les prostatites infectieuses peuvent fréquemment êtres compliquées par une cystite<br />
consécutive à un ensemencement bactérien de la vessie par voie rétrograde. Lors de<br />
signes de cystite (symptômes, leucocyturie, nitriturie), les bactéries présentes dans<br />
la vessie semblent être un bon refl et des bactéries présentes dans le parenchyme<br />
prostatique. En revanche, en l’absence de signe évocateur de cystite, l’examen bactériologique<br />
des urines n’apporte aucune information sur le caractère infectieux de<br />
la prostatite.<br />
Massage prostatique et cytologie prostatique<br />
Un examen cytologique du liquide recueilli par massage permet de confi rmer une infl<br />
ammation du parenchyme prostatique (présence de nombreux polynucléaires et de