Programme scientifique paris 2010 - AFVAC
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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />
L’examen électromyographique met en évidence un axonotmésis grave d’une partie<br />
des fi bres du nerf fémoral dont la localisation serait extra-vertébrale. Un examen<br />
d’imagerie par résonance magnétique montre une lésion en hypersignal T2, et STIR<br />
au sein du muscle grand psoas, s’étendant sur environ 55 mm, s’affi nant en regard de<br />
l’espace L5-L6 vertébral. On conclut alors à une lésion de la racine L5 du nerf fémoral<br />
droit sans envahissement canalaire visible, évoquant en tout premier lieu une tumeur<br />
des gaines nerveuses périphériques.<br />
TRAITEMENT<br />
Une exérèse chirurgicale est réalisée. La portion proximale du nerf fémoral est exposée<br />
par section longitudinale du muscle psoas ipsilatéral puis la portion distale au<br />
ligament inguinal l’est également. Les racines infi ltrées sont sectionnées proximalement,<br />
au plus près de leur sortie du canal médullaire (ce qui permet la mobilisation<br />
du nerf fémoral) ainsi que distalement, proche du muscle quadriceps. L’analyse histologique<br />
confi rme la nature tumorale des gaines nerveuses périphériques (TGNP)<br />
; cependant cette tumeur s’avère infi ltrante dans les limites des marges d’exérèse.<br />
Une radiothérapie est ensuite décidée. 12 séances sont réalisées, à raison de 3 par<br />
semaine pendant 1 mois, soit une dose totale délivrée de 36 Gray. L’IRM de contrôle<br />
à 4 mois postopératoire n’a mis en évidence aucun signe de récidive. Un nouveau<br />
contrôle est prévu à 8 mois.<br />
DISCUSSION<br />
La diffi culté diagnostique principale lors de tumeur des gaines nerveuses périphériques<br />
réside notamment dans l’évolution lente des signes cliniques et notamment<br />
de la boiterie, souvent diagnostiquée à tort comme une boiterie d’origine orthopédique<br />
en début d’installation. L’électromyographie prend ici tout son intérêt dans<br />
la confi rmation d’une cause nerveuse : cet examen s’avérant notamment très sensible,<br />
une amyotrophie de dénervation étant en effet décrite dans 92 % des cas (1).<br />
Concernant l’imagerie, en médecine humaine, l’examen de référence est l’imagerie<br />
par résonance magnétique (2) En effet, elle présente notamment, par rapport au<br />
scanner, une meilleure détection des tumeurs de petite taille ou diffuses. Dans une<br />
étude vétérinaire récente, une prise de contraste est ainsi décrite dans 94,4 % des<br />
cas (3) bien que celle-ci soit cependant minime à discrète dans 41 % des cas. Enfi n,<br />
la radiothérapie est utilisée couramment en médecine humaine dans le traitement<br />
de ce type de tumeur car une amélioration du contrôle local a été démontrée (4).<br />
Compte tenu du taux de récidive élevé rapporté chez le chien (72,3 % des cas) (1),<br />
cette option thérapeutique semble très intéressante mais reste encore à démontrer.<br />
• Bibliographie<br />
1) Brehm DM et al. (1995) A retrospective evaluation of 51 cases of peripheral nerve sheath<br />
tumors in the dog. Journal of the American Hospital Association, 31, 349-58.<br />
2) Fuchs B et al. (2005) Malignant peripheral nerve sheath tumors : an update. Journal of<br />
Surgical Orthopedic Advance, 14(4), 168-174.<br />
3) Kraft S. et al. (2007) Magnetic resonance imaging characteristics of peripheral nerve<br />
sheath of the canine brachial plexus in 18 dogs. Veterinary Radiology and Ultrasound, 48<br />
(1), 1-7.<br />
4) Wong WW et al. (1998) Malignant peripheral nerve sheath tumor : analysis of treatment<br />
outcome. International Journal of Radiation Oncology Biology Physics, 42 (2) 351-360.<br />
>< Confl its d’intérêts<br />
Néant.<br />
Réponse de Cushing, amaurose et diabète insipide<br />
secondaires à une ischémie du tronc cérébral chez<br />
un chien<br />
A. COLSON (1) , D. FANUEL-BARRET (2) , M. FUSELLIER-TESSON (3) ,<br />
P. COSTIOU (4) , A. BOURDON (5)<br />
1. Service d’urgence – soins intensifs, CHUV Nantes-ONIRIS – École<br />
Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire et de l’Alimentation, Atlanpôle-La<br />
Chantrerie - Route de Gachet F-44307 NANTES cedex 3<br />
2. Service de médecine interne, CHUV Nantes-ONIRIS<br />
3. Service d’imagerie médicale, CHUV Nantes-ONIRIS<br />
4. Service d’anatomie comparée, CHUV Nantes-ONIRIS<br />
5. Clinique vétérinaire - 6, place d’Auteuil – F-44700 ORVAULT<br />
Les encéphalopathies vasculaires apparaissent de manière suraiguë et la symptomatologie<br />
est souvent spectaculaire. Des séquelles peuvent néanmoins subsister.<br />
HISTORIQUE<br />
Une chienne stérilisée Épagneul breton de 5 ans est présentée en consultation pour<br />
insomnie et désorientation la nuit précédente. Aucun antécédent médico-chirurgical<br />
n’est rapporté.<br />
EXAMEN CLINIQUE<br />
À son admission, la fréquence cardiaque et la pression artérielle systémique sont<br />
normales. L’examen neurologique révèle une amaurose et une surdité bilatérales.<br />
• 88 •<br />
Durant son hospitalisation, la chienne présente progressivement, une abasie et du<br />
pousser au mur. Son examen clinique général révèle alors une forte bradycardie associée<br />
à une légère hypertension artérielle. En 72 heures, son niveau de conscience<br />
passe d’un état alerte à un état comateux. Au bout de 2 jours, la chienne sort du<br />
coma, recouvre petit à petit ses facultés motrices et sensorielles, mais déclare un<br />
syndrome polyuro-polydipsique.<br />
DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE<br />
Pendant la phase de coma, afi n de déterminer l’étendue et la nature des lésions, une<br />
IRM de l’encéphale est entreprise. Elle montre un œdème diffus du tronc cérébral,<br />
sans effet de masse associé. Nous suspectons fortement une encéphalopathie vasculaire<br />
: probablement un thrombus ou des vasospasmes de l’artère basilaire, que nous<br />
avons cherché à caractériser via les examens complémentaires ci-dessous. La lumière<br />
du système artériel de l’encéphale ne comporte aucune anomalie sur les différentes<br />
séquences.<br />
Par ailleurs, un écho-Doppler transoccipital ne montre aucune anomalie de fl ux sanguin<br />
ni de structure de l’artère basilaire. Une échocardiographie ne décèle aucune<br />
anomalie fonctionnelle ni structurale, hormis la bradycardie persistante.<br />
Dans le but d’objectiver un syndrome polyuro-polydipsique, un examen biochimique<br />
des urines ainsi qu’un ionogramme sont réalisés ; la densité urinaire est alors de<br />
1,002 et l’ionogramme est normal, ce qui est compatible avec un diabète insipide<br />
probablement d’origine centrale.<br />
TRAITEMENT<br />
Dès son hospitalisation, une thérapie au mannitol est mise en place. La chienne reçoit<br />
des injections intraveineuses biquotidiennes d’hémisuccinate de méthylprednisolone.<br />
Pendant son coma, elle est installée sur une surface matelassée, la tête tendue à 30°<br />
et les veines jugulaires libres de toute compression externe. La chienne est changée<br />
de décubitus latéral toutes les 2 heures et est sous monitoring cardio-respiratoire.<br />
Elle est rendue à ses propriétaires au bout de 2 semaines d’hospitalisation, sous<br />
corticothérapie et desmopressine. Elle est revue en contrôle à 1 mois et ne présente<br />
plus que de discrètes séquelles comportementales.<br />
DISCUSSION ET CONCLUSION<br />
Ce cas clinique permet de décrire la prise en charge diagnostique et thérapeutique<br />
d’un animal comateux suspect d’encéphalopathie vasculaire. Par ailleurs, il illustre le<br />
fait que l’examen clinique général est indissociable de l’examen neurologique.<br />
Dans le cas rapporté ici, la bradycardie associée à l’hypertension artérielle est liée à<br />
l’atteinte du tronc cérébral. Ces deux entités pathologiques défi nissent la réponse de<br />
Cushing, dont la physiopathologie est mal connue.<br />
Les ischémies ont pour origine un thrombus ou des vasospasmes du système artériel<br />
de l’encéphale. Le traitement est essentiellement hygiénique ; certaines mesures doivent<br />
être prises pour ne pas risquer d’aggraver les lésions cérébrales, comme dégager<br />
les veines jugulaires. Face à un animal comateux, la patience est également requise et<br />
l’euthanasie ne doit pas être envisagée immédiatement.<br />
• Bibliographie<br />
1. Fukushima U, Sasaki S, Okano S et coll. Non-invasive diagnosis of ischemic brain damage<br />
after cardiopulmonary resuscitation in dogs by using transcranial Doppler ultrasonography.<br />
Vet Radiol Ultrasound. 2000 ; 41 (2) : 172-7.<br />
2. Garosi LS, McConnell JF, Platt SR et coll. Results of diagnostic investigations and longterm<br />
outcome of 33 dogs with brain infarction (2000 – 2004). J Vet Intern Med. 2005 ; 19<br />
(5) : 725-31.<br />
3. Garosi LS, McConnell JF, Platt SR et coll. Clinical and topographic magnetic resonance<br />
characteristics of suspected brain infarction in 40 dogs. J Vet Intern Med. 2006 ; 20 (2) :<br />
311-21.<br />
4. Hillock SM, Dewey CW, Stefanacci JD et coll. Vascular encephalopathies in dogs :<br />
diagnosis, treatment, and prognosis. Compend Contin Educ Pract. 2006 ; 28 (3) : 208-17.<br />
5. Wan WH, Ang BT, Wang E. The Cushing response : a case for a review of its role as a<br />
physiological refl ex. J Clin Neurosci. 2008 ; 15 : 223-8.<br />
>< Confl its d’intérêts<br />
Néant.<br />
Deux cas de myopathie bilatérale du complexe<br />
“gracile-semi-tendineux” chez des Bergers allemands<br />
S.GIBERT (1,4) , J. SONET (5) , F. DURIEUX (2) ,<br />
T. MARCHAL (1) , C. CAROZZO (5)<br />
1. Unité de Médecine Ecole Vétérinaire de Lyon, 1 av Bourgelat, F-69280<br />
MARCY L’ETOILE - 2. AQUIVET, 19 rue de la Forêt, F-33320 EYSINES<br />
3. Unité de chirurgie de l’ENVL, 1 av Bourgelat, F-69280 MARCY<br />
L’ETOILE - 4. Unité de chirurgie de l’ENVL - 5. Unité d’imagerie<br />
médicale de l’ENVL<br />
La myopathie du gracile et/ou du semitendineux est une affection peu fréquente<br />
mais une cause de boiterie chronique caractéristique du jeune chien adulte. 80 % des