Programme scientifique paris 2010 - AFVAC
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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />
Le rôle de l’interféron recombinant félin (Virbagen®) dans le traitement des « stomatites<br />
chroniques féline » est en cours d’investigation. Dans une étude pilote (Hennet,<br />
2001 données non publiées), nous avons étudié 8 chats porteurs chroniques de Calicivirus<br />
et présentant une stomatite caudale persistante après extraction dentaire.<br />
Ces huit chats qui nécessitaient un traitement médical continu depuis l’intervention<br />
chirurgicale ont été mis sous traitement Interféron (Virbagen®) par voie systémique<br />
en l’absence de tout traitement médical. Il a été possible de maintenir ces chats<br />
pendant deux mois sans aucun autre traitement. Par contre, il n’a pas été observé<br />
d’amélioration des scores cliniques durant cette période. Une seconde étude vient<br />
récemment d’être effectuée (Etude Européenne multicentrique, 2006, données non<br />
publiées). Vingt et un chat ont été inclus dans une étude en double aveugle sur 4<br />
mois comparant le traitement à l’interféron par voie systémique à la corticothérapie<br />
orale. Un cross-over a été effectué au bout de deux mois pour les chats ne présentant<br />
pas une réponse suffi sante à l’issue du premier traitement (interféron ou corticoïde).<br />
Les traitements additionnels (antibiotiques, AINS) nécessaires durant l’étude ont été<br />
recensés. Les résultats ont été évalués au travers de paramètres cliniques d’état général,<br />
de paramètres cliniques de lésions buccales et de paramètres comportementaux.<br />
Plus récemment, l’intérêt s’est porté sur l’administration par voie orale transmuqueuse<br />
(oromuqueuse) de Virbagen® à faible dose (100 000 UI par jour pendant<br />
deux à trois mois). Les résultats d’une étude européenne multicentrique randomisée<br />
et en double aveugle seront discutés.<br />
>< Confl its d’intérêts<br />
Néant.<br />
URO-NÉPHROLOGIE<br />
<strong>Programme</strong> général<br />
Lithiases du haut appareil urinaire chez le chat :<br />
dialogue médico-chirurgical<br />
T. CACHON (1) , C. MAUREY-GUENEC (2)<br />
1. Service de chirurgie, VetAgro-Sup-Campus vétérinaire de Lyon,<br />
1 Avenue Bourgelat F-69280 MARCY L’ETOILE<br />
2. Service de médecine, ENVA, 7 avenue du Général de Gaulle,<br />
F- 94704 MAISONS-ALFORT<br />
Si les lithiases vésicales et urétrales sont fréquentes chez le chien et chez le chat,<br />
les lithiases rénales et urétérales sont beaucoup plus rares. Elles représentent selon<br />
les études, de 1 à 4 % des lithiases urinaires analysées. Toutefois, de récentes publications<br />
nord américaines soulignent l’augmentation très importante des lithiases<br />
retrouvées dans le haut appareil urinaire dans l’espèce féline (multiplication par 10<br />
au cours de ces 20 dernières années) : 98 % de ces urolithes sont composés majoritairement<br />
d’oxalate de calcium.<br />
DIAGNOSTIC<br />
Les signes cliniques sont très variables en fonction du caractère obstructif ou non du<br />
calcul, de la réserve fonctionnelle rénale de l’individu.<br />
Les signes peuvent être :<br />
Ceux d’une insuffi sance rénale si les lithiases obstruent les deux uretères.<br />
Les études menées sur l’effet de la néphrectomie sur la fonction rénale montrent<br />
que cette fonction peut être assurée par un seul rein. De ce fait, l’apparition d’une<br />
insuffi sance rénale devrait être le signe d’une atteinte lithiasique bilatérale. Toutefois,<br />
certaines données surprenantes ont été recueillies chez le chat. Dans l’étude menée<br />
par Kyles et al. 58 des 76 chats (soit 76 %) présentant une obstruction urétérale<br />
unilatérale avaient des taux d’urée et de créatinine supérieurs aux valeurs usuelles<br />
alors que le deuxième rein paraissait sain. Les hypothèses avancées pour expliquer<br />
ces résultats sont :<br />
- qu’il y aurait fréquemment une insuffi sance rénale primitive lors de lithiases du haut<br />
appareil urinaire ;<br />
- que les lithiases du haut appareil urinaire pourraient être fréquemment associées à<br />
une insuffi sance rénale prérénale ou une pyélonéphrite (20 % des cas) ;<br />
- qu’une atteinte unilatérale ancienne a eu lieu sur le rein paraissant sain au moment<br />
de l’évaluation mais qui, au fi nal, ne fonctionne que partiellement.<br />
Ceux d’un abdomen aigu. La colique néphrétique se traduit par des douleurs<br />
irradiantes lombaires et abdominales ; elle est très évocatrice chez l’homme de<br />
maladie lithiasique Chez l’animal, les signes pouvant être comparés à une colique<br />
néphrétique ont été rapportés dans de rares cas mais les signes de douleur sont<br />
généralement plus frustes. Ainsi dans un groupe de 11 chats avec une obstruction<br />
urétérale, seul un chat présentait une douleur abdominale à l’examen physique. Très<br />
peu spécifi ques chez le chat, les signes cliniques les plus fréquents lors de lithiases<br />
urétérales sont une diminution de l’appétit, une léthargie et un amaigrissement.<br />
Absents. La lithiase peut être découverte fortuitement à la faveur d’un examen<br />
• 130 •<br />
radiographique motivé par une autre cause. C’est très fréquemment le cas lorsque<br />
le calcul est rénal.<br />
Le diagnostic de certitude repose sur la réalisation d’une radiographie sans préparation<br />
si les calculs sont radio-opaques (Les lithiases oxalo-calciques et à un moindre<br />
degré les lithiases phosphoammoniaco-magnésiennes sont radio-opaques). La radiographie<br />
permet de préciser le siège et le nombre de calculs. Il existe une limite de<br />
taille si les lithiases sont de très petite taille (ex : certaines urétérolithiases). La radiographie<br />
ne permet pas d’apprécier le degré de dilatation des cavités pyélocalicielles<br />
et de l’uretère et ainsi d’évaluer le caractère obstructif ou non du calcul. L’échographie<br />
rénale et urétérale prend ainsi tout son sens.<br />
TRAITEMENT<br />
Le caractère obstructif du fl ux urinaire par le calcul est déterminant<br />
pour le choix du traitement.<br />
Les calculs localisés dans la cavité pyélique sont généralement non obstructifs et<br />
très rarement symptomatiques ; ils sont ainsi souvent laissés en place. La seule<br />
exception concerne les calculs infectés de struvite qui peuvent nécessiter une exérèse<br />
si l’on souhaite guérir défi nitivement l’infection. Ainsi, si les lithiases sont immobiles,<br />
de petite taille et qu’il n’y pas d’infection urinaire associée, elles peuvent rester en<br />
place plusieurs années sans avoir de répercussions sur la fonction rénale. Seul un<br />
traitement visant à limiter la croissance du calcul est mis en place.<br />
Le traitement de la lithiase urétérale est dans un premier temps médical puis selon<br />
les circonstances une exérèse chirurgicale sera proposée. Le traitement médical vise<br />
à corriger les conséquences directes de la présence du calcul (troubles hydro-électrolytiques,<br />
infection, douleur) et à favoriser la migration du calcul s’il est obstructif<br />
(D’après l’étude de Kyles 92 % des calculs urétéraux étaient obstructifs).<br />
Le traitement médical d’une lithiase obstructive fait appel à :<br />
- une fl uidothérapie. Celle-ci vise à corriger la déshydratation et les troubles hydroélectrolytiques.<br />
Les solutés isotoniques (ex : NaCl 0.9 %) sont choisis pour corriger<br />
une déshydratation qui doit être résolue en 6 à 12 heures. La fl uidothérapie est<br />
poursuivie lors d’insuffi sance rénale. Selon le statut électrolytique de l’animal, des<br />
mesures visant à corriger une éventuelle hyperkaliémie et/ou une acidose sont mises<br />
en œuvre ;<br />
- un diurétique peut permettre le passage de certains calculs de petite taille. Cette<br />
technique n’est préconisée que si la taille et la forme du calcul sont favorables à son<br />
passage. Une surveillance régulière confi rmant le passage du calcul par des examens<br />
d’imagerie répétés est indispensable (en théorie, 24 -48 heures suffi sent pour déterminer<br />
l’effet de cette thérapie sur la migration du calcul). En pratique, le furosémide<br />
à la posologie de 2 mg/kg/j est utilisé. Afi n d’éviter une déshydratation qui pourrait<br />
mettre en jeu la fonction rénale, les animaux doivent être correctement hydratés au<br />
cours de l’administration de diurétiques ;<br />
- aux antispasmodiques. L’administration d’antispasmodiques (ex : phloroglucinol) de<br />
myorelaxants (ex : diazépam) peut limiter le spasme urétral et favoriser l’expulsion<br />
des calculs ;<br />
- une antibiothérapie. En traitement de première intention, l’antibiotique est choisi<br />
en fonction de son spectre et de son élimination urinaire et parenchymateuse (intérêt<br />
dans le cas de pyélonéphrite). En pratique, les céphalosporines et les quinolones sont<br />
les molécules de choix.<br />
La décision d’une intervention chirurgicale dépend de :<br />
- la localisation du calcul, nous avons précédemment rappelé que les lithiases pyéliques<br />
non infectées n’étaient pas une cible chirurgicale ;<br />
- du degré d’obstruction et de son mode d’apparition. A titre d’exemple, si le calcul<br />
urétéral est volumineux, il est alors facile de penser qu’il évolue depuis de nombreux<br />
mois. Dans ce cas, le tableau clinique est dominé par une insuffi sance rénale où les<br />
possibilités de guérison sont minimes ; il est alors préférable de proposer un traitement<br />
conservateur, si ce dernier n’est pas infecté et non douloureux ;<br />
- la réponse au traitement médical ;<br />
- la technicité du chirurgien, En effet, la chirurgie urétérale est une chirurgie délicate<br />
qui nécessite l’utilisation d’un matériel de micro chirurgie et d’un système de grossissement.<br />
Les principaux avantages du traitement chirurgical sont : 1/une levée rapide de l’obstruction,<br />
2/l’élimination de l’ensemble des calculs (vésicaux notamment) 3/une analyse<br />
précise et complète des calculs. Cependant, les complications de la chirurgie de<br />
l’appareil urinaire haut sont nombreuses et parfois graves. De plus, les animaux présentés<br />
pour calculs urétéraux ont souvent une fonction rénale altérée et un mauvais<br />
état général rendant l’anesthésie générale délicate, voire contre indiquée. Le choix<br />
d’une technique chirurgicale pour l’exérèse des calculs est dicté par : la localisation<br />
des calculs et les possibilités de récupération de la fonction rénale. Lorsque le rétablissement<br />
d’une fonction rénale est illusoire, le moyen le plus simple de traiter une<br />
obstruction urétérale est la néphrectomie associée à une urétérectomie. L’exérèse<br />
des calculs proprement dite peut se faire par néphrotomie, pyélotomie, urétérotomie,<br />
ou néourétérostomie. Les principales complications de la chirurgie urétérale, sont la<br />
déhiscence de suture et la sténose cicatricielle. Le développement de technique mini<br />
invasive vidéo assistée (néphroscopie), peut permettre de réduire l’incidence de ces<br />
complications.