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La peau de chagrin

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ans, nous sommes, je le répète, tout générosité,tout chaleur, tout amour. Les larmes que jevis dans les yeux <strong>de</strong> mon père furent alors pourmoi la plus belle <strong>de</strong>s fortunes, et le souvenir <strong>de</strong>ces larmes a souvent consolé ma misère. Dixmois après avoir payé ses créanciers, mon pèremourut <strong>de</strong> <strong>chagrin</strong>. Il m’adorait et m’avait ruiné; cette idée le tua. En 1826, à l’âge <strong>de</strong> vingt<strong>de</strong>uxans, vers la fin <strong>de</strong> l’automne, je suivis toutseul le convoi <strong>de</strong> mon premier ami, <strong>de</strong> monpère. Peu <strong>de</strong> jeunes gens se sont trouvés, seulsavec leurs pensées, <strong>de</strong>rrière un corbillard, perdusdans Paris, sans avenir, sans fortune. Lesorphelins recueillis par la charité publique ontau moins pour avenir le champ <strong>de</strong> bataille, pourpère le gouvernement ou le procureur du roi,pour refuge un hospice. Moi, je n’avais rien !Trois mois après, un commissaire-priseur meremit onze cent douze francs, produit net et liqui<strong>de</strong><strong>de</strong> la succession paternelle. Des créanciersm’avaient obligé à vendre notre mobi-

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