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La peau de chagrin

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s’écria-t-il en riant. ― J’y ai bien pensé, répondis-je.Mais si parfois je rafraîchis mon âmepar l’idée d’un crime, viol ou assassinat, et les<strong>de</strong>ux ensemble, je me trouve incapable <strong>de</strong> lecommettre en réalité. <strong>La</strong> comtesse est un admirablemonstre qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rait grâce, et n’estpas Othello qui veut !― Elle est comme toutes les femmes quenous ne pouvons pas avoir, dit Rastignac enm’interrompant. ― Je suis fou, m’écriai-je. Jesens la folie rugir par moments dans mon cerveau.Mes idées sont comme <strong>de</strong>s fantômes, ellesdansent <strong>de</strong>vant moi sans que je puisse les saisir.Je préfère la mort à cette vie. Aussi cherché-jeavec conscience le meilleur moyen <strong>de</strong> terminercette lutte. Il ne s’agit plus <strong>de</strong> la Fœdora vivante,<strong>de</strong> la Fœdora du faubourg Saint-Honoré, mais<strong>de</strong> ma Fœdora, <strong>de</strong> celle qui est là, dis-je en mefrappant le front. Que penses-tu <strong>de</strong> l’opium ?― Bah ! <strong>de</strong>s souffrances atroces, répondit Rastignac.― L’asphyxie ? ― Canaille ! ― <strong>La</strong> Seine ?

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