Le Figaro: le crépuscule sanglant de l'Algérie Française
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C HRONOLOGIE
Par Albane Piot et François-Joseph Ambroselli
La
déchirure
EN COUVERTURE
100
H
Après huit ans de guerre, la France et le Front de libération
nationale signèrent les accords d’Evian le 18 mars 1962,
sans pour autant mettre un terme aux violences du conflit.
1 ER NOVEMBRE 1954 Danslanuit,70attentats
sont commis sur le territoire algérien.
Parmi les 8 morts, un instituteur français, à
peine arrivé de métropole avec sa femme,
grièvement blessée. Dans la foulée, les agences
de presse et les journaux parisiens reçoivent
un document portant une signature
nouvelle : celle du «Front de libération nationale
». Adressé au «peuple algérien » et aux
« militants de la cause nationale », le texte
appelle à la « restauration de l’Etat algérien
souverain, démocratique et social, dans le
cadre des principes islamiques ». A partir de
cette date, les autorités militaires et politiques
feront face à une vague de violences
terroristes qui entraînera, le 3 avril 1955, le
déclenchement de l’état d’urgence et une
répression musclée.
7 JANVIER 1957 Afin de rétablir l’ordre
à Alger, en proie à de nombreux attentats,
Robert Lacoste, le ministre résidant,
fait appel à l’armée : c’est le début de la
bataille d’Alger. Les parachutistes du
général Massu mènent une traque sans
merci contre les indépendantistes. En
octobre 1957, les derniers réseaux du FLN
d’Alger sont démantelés.
L’irruption de De Gaulle
DÉCEMBRE 1957 JacquesChaban-Delmas,
ministre de la Défense, envoie Léon Delbecque
à Alger pour qu’il y mette en place
une «antenne » gaulliste.
13 MAI 1958 A Alger, une manifestation en
hommage à 3 soldats exécutés par le FLN
dégénère en émeute : le Gouvernement
général, symbole d’une autorité parisienne
fébrile,estprisd’assaut.Afindecontraindre
la métropole à poursuivre la lutte, le général
Massu fait acclamer la création d’un
Comité de salut public où Léon Delbecque
parvient à entrer. Le général Raoul Salan, en
sa qualité de commandant en chef interarmées,
en reçoit la direction. Le jour même,à
Paris, Pierre Pflimlin est investi chef du gouvernement
à une forte majorité. Pour les
pieds-noirs, son nom est synonyme d’abandon,
et son autorité est désavouée par les
gaullistes et l’extrême droite. Pour éviter
l’affrontement entre la métropole et la
colonie, il confirme néanmoins Salan dans
les pleins pouvoirs.
15 MAI 1958 Salan, acclamé par la foule
à Alger, se laisse entraîner par Delbecque
à crier « Vive De Gaulle ! ». Le jour même,
l’homme du 18 Juin se déclare disponible.
27 MAI 1958 Communiqué de De Gaulle
annonçant qu’il a entamé le processus
régulier nécessaire à l’établissement d’un
gouvernement et demandant aux forces
armées de rester « exemplaires sous les
ordres de leurs chefs ».
29 MAI 1958 Pierre Pflimlin ayant démissionné
la veille, le président René Coty fait
appel au « plus illustre des Français » pour
résoudre le problème algérien. De Gaulle,
nouveau président du Conseil, entre en
fonction le 1 er juin et obtient deux jours
plustard lespleinspouvoirspourunedurée
de six mois. Il annonce un référendum pour
le 28 septembre, destiné à faire ratifier par
les Français le projet de Constitution de la
V e République, et par les colonies la création
d’une Communauté française.
4 JUIN 1958 De Gaulle est accueilli triomphalement
à Alger. Lors d’un discours, il
lance son fameux « Je vous ai compris ! ».
Toute la ville scande : «Algérie française ! »
6 JUIN 1958 A Mostaganem, De Gaulle
s’écrie : «Vive l’Algérie… française ! »
7 JUIN 1958 De Gaulle nomme Salan délégué
général du gouvernement et commandant
en chef en Algérie. Il demande
au Comité desalut public denepas empiéter
sur le champ de la politique et félicite
l’armée pour le travail qu’elle accomplit en
vue de «garder l’Algérie à la France et la garder
française ».
Le double jeu
1 ER JUILLET 1958 De retour à Alger,
De Gaulle refuse de recevoir une délégation
du Comité de salut public, provoquant
l’humiliation de la population pied-noir.
3 JUILLET 1958 A la radio d’Alger, il met
l’accent sur l’égalité entre tous les Français
«de Dunkerque à Tamanrasset ».
19 SEPTEMBRE 1958 Les révolutionnaires
algériens créent un Gouvernement provisoire
de la République algérienne (GPRA)
établi au Caire, sous la présidence de
Ferhat Abbas, reconnu par les Etats arabes
et les Etats communistes d’Asie.
28 SEPTEMBRE 1958 En Algérie, le GPRA
a condamné toute participation au
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