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Le Figaro: le crépuscule sanglant de l'Algérie Française

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Kharkov 1942. Jean Lopez

Premier numéro de la nouvelle collection «Champs de bataille », l’ouvrage est

une découverte. Située dans l’Ukraine actuelle, tombée aux mains des Allemands

en octobre 1941, Kharkov est la ville la plus disputée de la Seconde Guerre

mondiale : six batailles livrées pour sa possession en vingt-deux mois ! Celle-ci est

la troisième. Elle dura dix-sept jours en mai 1942, se joua sur 2 500 km 2 où s’affrontèrent

300 000 combattants côté allemand contre 600 000 Russes. Elle se solda par le dernier

désastre de l’Armée rouge qui engagea la bataille et qui la chassa de sa mémoire.

S’appuyant sur des sources, parfois inédites, venues des deux camps, servi par

de remarquables cartes, Jean Lopez avec sa clarté habituelle analyse le terrain, soupèse

hommes, armes, stratégies et tactiques. Sa démarche classique et exemplaire conduit

aussi bien auprès des états-majors que des simples soldats. Avec cette conclusion :

sans Kharkov, la bataille de Stalingrad aurait-elle eu lieu ? FV

Perrin/Ministère des armées, « Champs de bataille », 288 pages, 24 €.

Violette Szabo. Guillaume Zeller

Un nom, un visage : une inconnue ! Née en 1921 d’un couple

franco-anglais, ballottée entre les deux rives de la Manche, Violette

épouse en Angleterre le légionnaire Szabo au début de 1940.

Vite mère et veuve, la jeune femme intègre le SOE, le service clandestin

anglais, avant d’être parachutée en France. Capturée, elle est déportée

à Ravensbrück où elle meurt au début de 1945. Tenant son lecteur

en haleine, son biographe français raconte ce qu’il nomme lui-même

«un saisissant précipité d’humanité ». La vie d’adulte de son héroïne

tient, en effet, entre son mariage à 19 ans et sa mort à 23 ans. Honorée par les Anglais,

oubliée par les Français en raison de l’hostilité de De Gaulle envers le SOE, Violette

méritait enfin de sortir de l’ombre de ce côté-ci de la Manche. PM

Tallandier, 304 pages, 20,90 €.

Histoire du Parti communiste français

Stéphane Courtois et Marc Lazar

Sur la scène politique française, aucune autre organisation

que le parti communiste n’a suscité autant de ferveur dans ses

rangs, confinant au délire, voire de dévouements sacrificiels.

Pourtant, aucune n’a autant nui à la France dans ses armes, ses arts,

ses lettres et ses lois, poussant ses trahisons à répétition jusqu’à

l’ignominie. Comment le «parti du prolétariat », foncièrement

antidémocratique et, de plus, aux ordres de l’étranger, a-t-il donc

pu s’imposer sur la scène nationale au point de régner sur les esprits les plus éminents

avant de s’effondrer aussi spectaculairement ? Pour lever le mystère du PCF, c’est une

troisième remise sur le métier, nourrie de nouveaux fonds d’archives et de documents

inédits, que nous offrent, en dignes successeurs de la grande Annie Kriegel, Stéphane

Courtois et Marc Lazar, dont la connaissance encyclopédique et incisive du phénomène

communiste dans toutes ses dimensions fait autorité. H-CG

PUF, 736 pages, 25 €.

Portraits et entrevues

Pierre-Antoine Cousteau

C’est un Cousteau plutôt costaud

que les éditions Via Romana proposent

de découvrir à travers ces portraits

et entrevues. Si le commandant Cousteau

maîtrisait le fond des mers, son frère

aîné, Pierre-Antoine, jouait sur la corde

de l’amer, de la dérision ou du mépris.

Plume de l’hebdomadaire Je suis partout

pendant la Seconde Guerre mondiale,

ce Cousteau-là sauva sa peau, non sans

goûter à la prison en compagnie de son

ami Lucien Rebatet. Les textes ici réunis,

qui s’étalent de l’avant-guerre aux années

1950, témoignent d’un don de plume

singulier autant que d’une forme de

journalisme qui a complètement disparu.

Distillés sans mélange, ces articles

sont, sans aucun doute, à destination

des natures fortes… PM

Via Romana, 412 pages, 29 €.

L’Epuration. Une histoire interdite

Jacques Dallest

Fallait-il revenir sur la condamnation,

en août 1944, des miliciens au Grand-

Bornand ? Jacques Dallest a voulu

se confronter, en magistrat qu’il est depuis

plus de quarante ans, à ce violent épisode

de l’épuration. Sans complaisance, il

retrace l’histoire de la Milice et son action

face à la Résistance. Il rappelle les faits

et cherche avec un évident souci

d’impartialité à instruire un dossier qui

ne l’a pas été. Il souligne notamment que

le facteur temps, nécessaire à la justice,

ne fut pas au rendez-vous : 97 personnes

furent jugées en vingt heures, «soit moins

de treize minutes par accusé ». Parmi elles,

76 seront condamnées à mort, dont de

très jeunes gens. La justice fait rarement

bon ménage avec les guerres civiles. PM

Le Cerf, 336 pages, 24 €.

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