Le Figaro: le crépuscule sanglant de l'Algérie Française
- No tags were found...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
EN COUVERTURE
102
H
19 DÉCEMBRE 1960 L’assemblée générale
de l’ONU reconnaît au peuple algérien le
droit à l’indépendance. De Gaulle précise
que, lors du référendum, les Français
devront se prononcer pour ou contre
l’autodétermination.
31 DÉCEMBRE 1960 Dans un discours portant
sur le référendum, De Gaulle s’adresse
ainsi aux pieds-noirs : «Bien entendu et quoi
qu’il arrive, la France protégera ses enfants,
dans leur personne et dans leurs biens, quelle
que soit leur origine, tout comme elle sauvegardera
les intérêts qui sont les siens. »
Le putsch
8 JANVIER 1961 Au référendum, le «oui »
remporte 74,99 % des suffrages exprimés.
Signe de son revirement politique,
De Gaulle choisit alors de reprendre
contact avec le FLN.
11 FÉVRIER 1961 A Madrid, Pierre Lagaillarde
et Jean-Jacques Susini fondent l’Organisation
armée secrète (OAS), dont ils
confient la direction à Salan. Ses membres
tentent d’empêcher l’ouverture des négociations
et multiplient les attentats.
11 AVRIL 1961 De Gaulle déclare lors
d’une conférence de presse qu’il envisage
l’indépendance d’un « cœur parfaitement
tranquille ». Le putsch se prépare.
20 AVRIL 1961 Les officiers engagés dans
un complot dont Challe a pris la tête
s’envolent pour l’Algérie.
21 AVRIL 1961 Challe rencontre Hélie
Denoix de Saint Marc, commandant par
intérim du 1 er régiment étranger de parachutistes
(REP) à Alger, qu’il rallie au projet.
22 AVRIL 1961 Dans la nuit, dès 2 heures
du matin, les conjurés s’emparent d’Alger,
arrêtent le général en chef Gambiez, le
délégué général Jean Morin et le ministre
Robert Buron. Challe proclame à la radio
d’Alger : « Je suis à Alger avec les généraux
Zeller etJouhaudeten liaisonaveclegénéral
Salan pour tenir notre serment, le serment
de l’armée de garder l’Algérie, pour que nos
morts ne soient pas morts pour rien. »
23 AVRIL 1961 Oran est aux mains des
putschistes.Salan arrive de Madrid à Alger.
Il constate que l’affaire est loin d’être
gagnée. De Gaulle ordonne de barrer la
route par tous les moyens à ce «quarteron
de généraux en retraite ».
24 AVRIL 1961 Grande manifestation à
Alger en présence des quatre généraux.
Nombre de leurs pairs manquent au dernier
moment. Appelé par De Gaulle à la désobéissance,
le contingent n’a pas suivi. Challe
veut que la population algéroise reste à
l’écart,aucontrairedeSalanquiveutl’armer.
25 AVRIL 1961 Il ne reste plus que le
1 er REP autour des quatre généraux.
26 AVRIL 1961 Challe serend. Salan et Jouhaud
entrent dans la clandestinité.
30 AVRIL 1961 Saint Marc entre à la Santé.
6 MAI 1961 Zeller se rend.
Les négociations
20 MAI 1961 Les négociations s’ouvrent à
Evian. Elles achoppent sur le statut des
Français d’Algérie et sur l’appartenance
du Sahara que la France veut conserver.
De Gaulle offre une suspension unilatérale
des opérations offensives et la libération
de 6 000 prisonniers et internés, sans obtenir
de trêve du FLN.
1 ER JUILLET 1961 Quatre jours durant, le
FLN organise de grandes manifestations
pour l’unité de l’Algérie et du Sahara. Il
relance sa propagande et intensifie son
terrorisme.
9-27 AOÛT 1961 Le GPRA est refondu.
Ferhat Abbas, suspect de modération, est
remplacé à la présidence par Benyoucef
Ben Khedda.
5 SEPTEMBRE 1961 De Gaulle renonce à
disjoindre le Sahara de l’Algérie. La fédérationdeFranceduFLNmultiplielesattentats.
8 SEPTEMBRE 1961 Une bombe déposée
par des ultras explose au passage de la
Citroën DS présidentielle près de Pontsur-Seine
: De Gaulle en sort indemne.
17 OCTOBRE 1961 Une manifestation
organisée par le FLN à Paris est durement
réprimée par le préfet de police Maurice
Papon. L’OAS, présidée par Salan, obtient le
soutien massif des Français d’Algérie. Ses
commandospassentàl’actiondirectecontre
le FLN, des officiers de la sécurité militaire et
des «barbouzes » chargés de la combattre.
19 FÉVRIER 1962 Les accords préliminaires
des Rousses sont approuvés par le
Conseil national de la révolution algérienne
(CNRA). Le contre-terrorisme de
l’OAS redouble de violence en Algérie sous
la pression du FLN. Les attentats perpétrés
en métropole se heurtent à l’incompréhension
de l’opinion publique.
23 FÉVRIER 1962 Pierre Messmer, ministre
des Armées, communique aux supplétifs
(ou harkis – terme désignant les musulmans
recrutés par l’armée française pour
combattre le FLN) les trois options qui leur
sont offertes : l’engagement dans l’armée
française ou la Force locale (organisme
franco-algérien devant assurer la transition
avant la mise en place du nouveau gouvernement),
le retour à la vie civile avec une
prime ou un poste dans les centres d’aide
administrative d’Algérie. Ils ont également
la possibilité de demander leur reclassement
en France. Les instructions officielles
insistent néanmoins surlesdifficultésd’une
installation en métropole.
15 MARS 1962 A El-Biar, près d’Alger, les
commandos Delta,groupe d’intervention
de l’OAS dirigé par le lieutenant Roger
Degueldre, exécutent 6 dirigeants des
centres sociaux éducatifs d’Algérie, institutions
soupçonnées d’être noyautées par
les indépendantistes algériens.
18 MARS 1962 Les représentants du GPRA
et du gouvernement français signent les
accords d’Evian, qui conviennent d’un cessez-le-feu
prévu le 19 mars, à 12 heures. Une
«déclaration de principes relative à la coopération
économique et financière » est jointe
aux accords et prévoit notamment que «les
ressortissants algériens résidant en France
(…) auront les mêmes droits que les nationaux
français, à l’exception des droits politiques
». Un Exécutif provisoire se met en
place. Les violences ne cessent pas et se
déchaînent de plus belle entre FLN (devenu
légal), forces gouvernementales et OAS, qui
interdit, sous peine de mort, le départ des
Européens pour la métropole.
19 MARS 1962 Cessez-le-feu sur tout le
territoire algérien.
23 MARS 1962 Les commandos Alpha,
combattants de l’OAS menés par Jacques
Achard, tentent de transformer en camp
retranché le quartier de Bab el-Oued, où
habitent 60 000 pieds-noirs : ils abattent
6 appelés du contingent ayant refusé de
livrer leurs armes. Le quartier est rapidement
bouclé par les gendarmes mobiles. A
la fin de la journée, les Alphas ont évacué
la zone et l’on dénombre 35 morts, dont