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Le Figaro: le crépuscule sanglant de l'Algérie Française

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FACE À FACE Ci-contre : uniforme du 9 e régiment de chasseurs

parachutistes présent en Algérie de 1956 à 1962 (Paris, musée de l’Armée).

Page de gauche : poignard de fellagha (Paris, musée de l’Armée).

référendum comme faute punissable de

mort ; l’armée s’emploie quant à elle à faire

voter et à protéger les votants. Au final, il y

a 80 % de votants et 96,58 % de «oui ».

3 OCTOBRE 1958 De Gaulle vient à

Constantine et annonce un plan économique

et social sur cinq ans. Il ordonne à

Salan que les élections législatives d’octobre

se déroulent dans des conditions de

« liberté et de sincérité absolue ». Les généraux

et colonels du 13 mai sont déplacés

les uns après les autres. Salan sera nommé

gouverneur militaire de Paris en décembre.

Il sera remplacé par le délégué général

Paul Delouvrier aux affaires politique et

par le général d’aviation Maurice Challe,

commandant en chef interarmées.

23 OCTOBRE 1958 Invoquant une « paix

des braves », De Gaulle invite à demi-mot

le GPRA à rendre les armes et à négocier.

25 OCTOBRE 1958 Ferhat Abbas refuse la

« paix des braves » et invite à « la lutte à

outrance ».

21 DÉCEMBRE 1958 De Gaulle est élu président

de la République par 78,5 % des

grands électeurs. Il nomme Premier ministre

Michel Debré, partisan inconditionnel

de l’Algérie française, et charge le général

Challe de régler la situation militaire en

Algérie sous six mois.

MARS 1959 Aux opérations « coups de

poing » antérieures, Challe a substitué des

attaques massives à fort appui aérien, opérées

d’ouest en est depuis l’Oranie jusqu’à

Bône et doublées par des actions de commandos

de chasse. Le plan Challe ne laisse

aucun répit à l’ALN, la branche armée du

FLN, qui y perd près de la moitié de ses

effectifs et de son armement. Il intensifie le

recrutement des harkis.

Le revirement

16 SEPTEMBRE 1959 De Gaulle dévoile

son plan de solution politique du problème

algérien. Il incite les insurgés à déposer

les armes et refuse de négocier avec le

GPRA. Il invite surtout les Algériens à

l’autodétermination sur la base de trois

options : la sécession, la francisation complète

ou l’association. C’est un coup de

tonnerre, qui signe la rupture des piedsnoirs

avec De Gaulle.

28 SEPTEMBRE 1959 Le GPRA salue la

reconnaissance du principe de l’autodétermination

comme une première victoire,

mais demande des négociations sur

les garanties de son application avant tout

cessez-le-feu.

10 NOVEMBRE 1959 Le général De Gaulle

répète ses propositions et son refus de

négocier avec le GPRA.

18 JANVIER 1960 Un nouveau GPRA est

constitué, présidé par Ferhat Abbas, avec

un nouvel état-major général de l’ALN

commandé par le colonel Boumediene.

22 JANVIER 1960 Le général Massu est

rappelé à Paris et privé du commandement

ducorpsd’arméed’Alger pouravoir déclaré

à un journaliste allemand que l’armée ne

comprenait plus la politique du général

De Gaulle et qu’elle ne lui obéirait plus

inconditionnellement. Les organisations

patriotiques appellent à manifester le

24 janvier devant le Gouvernement général

pour exiger le retour du général Massu et le

désaveu de l’autodétermination. Des barricadessontélevées,àl’initiativenotamment

du cafetier Joseph Ortiz et du député Pierre

Lagaillarde. Les gendarmes mobiles chargés

de les balayer sont mitraillés par des

manifestants : les forces de l’ordre comptent

14 morts ; les manifestants, 8 morts.

29 JANVIER 1960 De Gaulle défend sa

politique d’autodétermination, rejette

également les prétentions du FLN et des

ultras de l’Algérie française, et exige l’obéissance

de l’armée. Les émeutiers se rendent

(Pierre Lagaillarde) ou s’enfuient (Joseph

Ortiz) le 1 er février.

25-29 JUIN 1960 Après l’initiative des

commandants de la wilaya IV, Si Mohammed

et Si Salah, qui s’étaient entremis

secrètement pour la mise en place d’un

cessez-le-feu et l’ouverture de négociations,

une délégation du GPRA est reçue

par De Gaulle à Melun pour préparer une

rencontre avec Ferhat Abbas. En réalité,

De Gaulle a saboté volontairement l’initiative

des dissidents pour éviter une victoire

qui aurait empêché la France de se débarrasserdel’Algériefrançaise.Fauted’accord,

le GPRA ordonne la reprise du combat,

rejetant la responsabilité de la rupture sur

le gouvernement français et s’assurant une

visibilité internationale.

5 SEPTEMBRE 1960 Procès du réseau Jeanson,

qui collectait et transportait des fonds

et des faux papiers pour les agents du FLN

(les « porteurs de valises »). Il déclenche

une bataille dans l’opinion. De Gaulle

déclare que «l’Algérie algérienne est en marche»et

qu’elleseferasoit parsécessionsoit

en association avec la France.

16 NOVEMBRE 1960 De Gaulle annonce

un référendum sur l’organisation des pouvoirs

publics en Algérie en attendant

l’autodétermination.

22 NOVEMBRE 1960 La responsabilité des

affaires algériennes est confiée à un ancien

résistant gaulliste, Louis Joxe, acquis à la

thèse de l’indépendance.

9-13 DÉCEMBRE 1960 Le voyage de

De Gaulle en Algérie est marqué par de

violentes manifestations. Le 11 décembre,

des milliers de musulmans brandissent le

drapeau du FLN à Alger et dans les grandes

villes. Le 13, l’armée, débordée, ouvre

le feu. De Gaulle y lit la « cristallisation »

de l’opinion musulmane autour du FLN

et conclut qu’il doit traiter avec lui.

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