Le Figaro: le crépuscule sanglant de l'Algérie Française
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ACTUALITÉ DE L’HISTOIRE
30
h
Marie-Antoinette. La légèreté et la constance. Hélène Delalex
En s’appuyant essentiellement sur les riches fonds de la Bibliothèque nationale
de France, Hélène Delalex signe le portrait complexe d’une souveraine aux prises
avec les déchirements de la société monarchique et lui ôte le masque de la légende
avec beaucoup de subtilité pour explorer les frivolités de son adolescence,
l’exemplarité de sa maternité et sa grandeur d’âme au terme de sa vie. D’une plume
vive et charmante, elle rapporte ses liens forts avec sa mère, le roi, ses enfants,
la cour de France et les cours européennes, puis avec le Paris révolutionnaire, dans
une biographie captivante qui chante la personnalité profonde de cette femme
aux mille visages à qui «l’histoire arracha sa couronne ». OJ
Perrin/Bibliothèque nationale de France, 312 pages, 25 €.
Surcouf. Le Tigre des mers. Dominique Le Brun
Surcouf. La fin du monde corsaire. Michel Vergé-Franceschi
A la charnière de l’Ancien Régime et de l’époque contemporaine,
un corsaire malouin sillonne, intrépide, les mers aux heures plus
ou moins glorieuses d’un pays en proie aux remous de l’Histoire.
Robert Surcouf va faire une carrière aussi phénoménale que la légende
qui lui survivra, traversant la Révolution, le Consulat, l’Empire, jusqu’à
sa mort sous Charles X. Cette légende, Dominique Le Brun la fait
revivre avec passion dans un ouvrage plaisant et abordable, étayé
d’anecdotes et de cartes… Mais c’est cette même légende que Michel
Vergé-Franceschi désenfle dans une biographie précise et aboutie,
bien qu’à la lecture parfois ardue. Il y souligne les ambiguïtés d’un génie
de la mer en quête de fortune – en grande partie gagnée par la traite
négrière – et qui, face à des lois fluctuantes et incertaines, fit le choix
pragmatique de garder son cap fixé sur sa propre réussite et celui de
sa famille. Deux biographies pertinentes, mais la première se maintient
de façon sympathique dans la lignée des porteurs de la légende Surcouf,
tandis que la seconde défait la légende au profit d’un réel tout aussi passionnant,
celui d’un génie de la course profondément incarné. C-EC
Tallandier, 336 pages, 20,90 € ; Passés Composés, 348 pages, 21 €.
La Guerre de Sécession. Vincent Bernard
«Première guerre moderne ou dernière guerre napoléonienne ? »
En s’interrogeant ainsi sur la guerre de Sécession, l’historien
Vincent Bernard, l’un des rares spécialistes français du sujet
– auteur notamment de deux biographies sur les frères ennemis
que furent les généraux Lee et Grant –, résume la complexité
de ce conflit. Sa synthèse donne une belle part aux aspects militaires
de l’opposition entre le Sud et le Nord sans oublier les nombreuses
imbrications politiques, économiques ou idéologiques. Il remet
au centre de son analyse la question de l’esclavage qui prime et explique selon lui cette
immense confrontation qui fit plus de 750 000 morts et qui habite encore la mémoire
des Etats-Unis. PM
Passés/Composés, 448 pages, 24 €.
L’Epopée coloniale allemande
Sylvain Roussillon
Quel fut le destin des colonies allemandes
pendant la Première Guerre mondiale ?
A cette question, Sylvain Roussillon
apporte des réponses détaillées dans
un livre passionnant qui réussit l’exploit
d’associer récits de destins individuels
souvent extrêmement forts et analyses
sur la place des possessions allemandes
au cours du conflit et sur leur situation
après la guerre. En Afrique, en Asie
ou en Océanie, sur mer ou sur terre,
les Allemands défendent leurs colonies,
voire passent à l’offensive à l’instar d’un
colonel von Lettow-Vorbeck, capable
d’immobiliser plus de 250 000 combattants
alliés. La guerre terminée, l’Allemagne ne
récupère pas ses possessions par la volonté
des Alliés mais aussi de Hitler portant pour
sa part résolument ses regards vers l’Est. PM
Via Romana, 272 pages, 25 €.
L’An 40. De Mers-el-Kébir à Damas
Eric Teyssier
La guerre au plus près des événements
et des hommes, petits et grands, qui la font
et la subissent, c’est ce que donne à voir
et à comprendre ce deuxième volume
d’Eric Teyssier consacré à L’An 40. Après
La Bataille de France où l’on partageait
les aventures erratiques d’un équipage
de char pris dans la tourmente de la défaite,
le champ de bataille s’élargit au rythme
de l’extension du conflit. Ouvrant sur
le massacre de Mers-el-Kébir, où la France
compte ses morts (près de 1 200 !), et ses
conséquences sur la radicalisation de
certains engagements contre l’Angleterre,
l’allié de la veille, le récit nous entraîne dans
les affrontements fratricides de Dakar puis
de Syrie. Avec cet éclairage de l’intérieur
des tragédies franco-françaises
successives et juste ce qu’il faut
de fiction pour que le lecteur,
quatre-vingts ans après, en
ressente personnellement les
affres, le spécialiste de l’histoire
vivante qu’est Eric Teyssier
réussit une fois de plus son pari
pédagogique. H-CG
Michalon, 546 pages, 26 €.