Hoeï-lan-ki, ou l'Histoire du Cercle de Craie - Chine ancienne
Hoeï-lan-ki, ou l'Histoire du Cercle de Craie - Chine ancienne
Hoeï-lan-ki, ou l'Histoire du Cercle de Craie - Chine ancienne
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Seigneur !<br />
Le cercle <strong>de</strong> craie<br />
(Elle chante).<br />
Pendant que, tremb<strong>lan</strong>te, éper<strong>du</strong>e, je suis à gen<strong>ou</strong>x au<br />
pied <strong>du</strong> tribunal, Votre Excellence m’ordonne <strong>de</strong> faire un<br />
récit circonstancié. Comment hélas ! p.081 p<strong>ou</strong>rrai-je<br />
s<strong>ou</strong>tenir la fureur <strong>de</strong> ces cruels sergents qui me pressent<br />
et me harcèlent 334 comme <strong>de</strong>s tigres et <strong>de</strong>s l<strong>ou</strong>ps<br />
dévorants ? Veuillez, Seigneur, m’éc<strong>ou</strong>ter avec attention ;<br />
je v<strong>ou</strong>s exposerai en détail 335 t<strong>ou</strong>s les faits qui se<br />
rattachent à ma cause.<br />
PAO-TCHING<br />
Eh bien, Tchang-haï-tang, <strong>de</strong> qui êtes-v<strong>ou</strong>s fille, quelle était votre<br />
condition 336 quand v<strong>ou</strong>s avez ép<strong>ou</strong>sé Ma-<strong>ki</strong>un-<strong>ki</strong>ng en qualité <strong>de</strong><br />
secon<strong>de</strong> femme ?<br />
HAÏ-TANG<br />
(Elle chante)<br />
Je vivais parmi les saules et les fleurs 337 . Je<br />
recon<strong>du</strong>isais l’un 338 , p<strong>ou</strong>r aller au-<strong>de</strong>vant d’un autre, et<br />
mon occupation habituelle 339 était le chant et la danse.<br />
PAO-TCHING<br />
334 (Fol. 42 r, l. 5) Litt. : "Ces licteurs, qui sont rangés aut<strong>ou</strong>r <strong>de</strong> moi comme <strong>de</strong>s tigres<br />
et <strong>de</strong>s l<strong>ou</strong>ps méchants et acharnés." L’expression hen-hen (3206), que je tra<strong>du</strong>is par<br />
acharnés, se dit particulièrement <strong>de</strong>s chiens qui se battent entre eux, par exemple,<br />
quand ils se disputent une proie.<br />
335 (Fol. 42 r, l. 5) En chinois, ngo-i-sing-sing-ch<strong>ou</strong>e (vulgo : moi-un-étoile-étoile-dire ;<br />
3002, 12175, 9476, 9429) Le dictionnaire P’in-tsee-t’sien explique sing-sing (vulgo :<br />
étoile-étoile) par tien-tien (10114, point-point), c’est-à-dire, un à un, <strong>de</strong> point en point.<br />
336 (Fol. 42 r, l. 7) Litt. : "Dans l’origine, <strong>de</strong> quelle espèce <strong>de</strong> gens étiez-v<strong>ou</strong>s fille,<br />
(quand) v<strong>ou</strong>s avez ép<strong>ou</strong>sé.. ?" Le même passage se tr<strong>ou</strong>ve plus haut, fol. 24 r, l. 1 ;<br />
mais le mot <strong>ki</strong>a (ép<strong>ou</strong>ser) est précédé <strong>de</strong> tseng-seng, "comment" ; c’est-à-dire :<br />
Comment se fait il que v<strong>ou</strong>s ayez ép<strong>ou</strong>sé.. ?<br />
337 (Fol. 42 r, l. 9) Mot à mot : "J’étais r<strong>ou</strong>te <strong>de</strong> saules, chemin <strong>de</strong> fleurs." Voy. la trad.<br />
p. 5, l. 1, où l’expression fleurs et saule désigne les filles <strong>de</strong> joie.<br />
338 (Fol. 42 r, l. 9) Cette locution s’applique constamment aux filles <strong>de</strong> joie , qui n’ont<br />
pas plus tôt quitté un amant, qu’elles en reçoivent un autre. Voy. la trad. p. 13, l. 2.<br />
339 (Fol. 42 r, l. 9) Litt. : J’étais une danseuse, une fille chanteuse (cantans meretrix).<br />
114