Hoeï-lan-ki, ou l'Histoire du Cercle de Craie - Chine ancienne
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Le cercle <strong>de</strong> craie<br />
HAÏ-TANG<br />
T<strong>ou</strong>t homme ami <strong>de</strong> la justice doit avoir pitié <strong>de</strong> moi. C<strong>ou</strong>verte <strong>du</strong><br />
sang qui, ruisselle <strong>de</strong>s plaies que m’ont faites p.062 les tortures, en proie<br />
à <strong>de</strong>s d<strong>ou</strong>leurs in<strong>ou</strong>ïes, qui m’arrachent ces s<strong>ou</strong>pirs et ces cris dont<br />
retentissent les airs, comment p<strong>ou</strong>rrais-je prendre <strong>de</strong> la n<strong>ou</strong>rriture !<br />
Hélas ! mes vêtements tombent en lambeaux, et cette chaîne <strong>de</strong> fer et<br />
cette cangue chargée <strong>de</strong> cuivre, m’accablent <strong>de</strong> leur pesanteur ! Durs<br />
et cruels comme v<strong>ou</strong>s êtes, comment p<strong>ou</strong>rriez-v<strong>ou</strong>s sentir que je suis<br />
victime d’une odieuse injustice ?<br />
TONG-TCHAO<br />
Quand on <strong>de</strong>vrait te tuer injustement, tu n’aurais pas le droit <strong>de</strong> n<strong>ou</strong>s<br />
accuser 274 ; ce n’est point n<strong>ou</strong>s qui t’avons entraînée dans ce malheur.<br />
Dis-moi, comment veux-tu que n<strong>ou</strong>s ayons pitié <strong>de</strong> ton sort ? Mais la<br />
neige tombe avec une n<strong>ou</strong>velle force ; allons, marche un peu plus loin.<br />
HAÏ-TANG<br />
(Elle chante)<br />
La neige qui tombe sur ma tête ne s’est pas arrêtée un<br />
seul instant ; le vent furieux ébranle les arbres <strong>de</strong> la forêt.<br />
Hélas ! dans ce lieu désolé, j’épr<strong>ou</strong>ve <strong>de</strong> cruelles angoisses,<br />
qui m’arrachent ces pleurs et ces sanglots ! Je v<strong>ou</strong>drais<br />
marcher, mais les forces m’abandonnent, mes gen<strong>ou</strong>x se<br />
dérobent s<strong>ou</strong>s moi, et, p<strong>ou</strong>r comble <strong>de</strong> d<strong>ou</strong>leur, je sens que<br />
les plaies <strong>de</strong>s tortures se r<strong>ou</strong>vrent et saignent encore !<br />
SIE-PA<br />
N<strong>ou</strong>s sommes chargés <strong>de</strong> la commission la plus pénible, et encore<br />
elle ne veut pas marcher !<br />
(Il la frappe)<br />
le sens, et qui ne se tr<strong>ou</strong>ve pas dans les dictionnaires, C’est tsan-k’e<strong>ou</strong>-eul (vulgo :<br />
petit ciseau, b<strong>ou</strong>che, enfant ; 10480, 6514, 11519).<br />
274 (Fol. 32 r, l. 6) Litt. : Ce n’est pas n<strong>ou</strong>s qui t’avons impliquée dans cette affaire.<br />
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