Hoeï-lan-ki, ou l'Histoire du Cercle de Craie - Chine ancienne
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Le cercle <strong>de</strong> craie<br />
HAÏ-TANG<br />
(Elle chante)<br />
P<strong>ou</strong>rquoi ces cris furieux, p<strong>ou</strong>rquoi cette violente colère ?<br />
T<strong>ou</strong>t ce que je puis faire, c’est <strong>de</strong> me p.063 traîner à pas lents.<br />
Si v<strong>ou</strong>s continuez <strong>de</strong> me frapper, j’expirerai s<strong>ou</strong>s les c<strong>ou</strong>ps.<br />
TONG-TCHAO<br />
Si, dans l’origine, tu n’avais pas av<strong>ou</strong>é, tu serais libre auj<strong>ou</strong>rd’hui.<br />
Qui est-ce qui t’obligeait d’av<strong>ou</strong>er ?<br />
HAÏ-TANG<br />
Mon frère, si mon récit ne v<strong>ou</strong>s importune pas, veuillez m’éc<strong>ou</strong>ter.<br />
(Elle chante)<br />
Quand je vis ce juge cruel déployer contre moi t<strong>ou</strong>tes<br />
les rigueurs <strong>de</strong>s lois, je me crus livrée aux supplices <strong>de</strong><br />
l’enfer 275 . Je ne pus supporter 276 les c<strong>ou</strong>ps et les tortures<br />
qu’il m’infligea p<strong>ou</strong>r m’arracher l’aveu <strong>de</strong> crimes<br />
imaginaires, et, vaincue par la d<strong>ou</strong>leur, je signai ma<br />
condamnation. Jusqu’auj<strong>ou</strong>rd’hui, qui est-ce qui a daigné<br />
prendre pitié <strong>de</strong> mon sort ? Victime, hélas ! d’une injuste<br />
accusation, j’ai été livrée, malgré mon innocence, à t<strong>ou</strong>s<br />
les genres <strong>de</strong> t<strong>ou</strong>rment 277 !<br />
TONG-TCHAO<br />
Allons, femme, lève-toi ; quand n<strong>ou</strong>s aurons t<strong>ou</strong>rné cette colline, je<br />
te laisserai reposer quelques instants 278 .<br />
275 (Fol. 32 v, l. 6) Il y a en chinois m<strong>ou</strong>an-m<strong>ou</strong>an-hoang-cha (vulgo : les immenses<br />
sables jaunes ; 7846, 7846, 4398, 9063). Cette expression, qui ne se tr<strong>ou</strong>ve point dans<br />
les dictionnaires, signifie, je crois, les enfers (infernæ se<strong>de</strong>s). Voyez la pièce 91, intitulée<br />
K’an-ts’ien-n<strong>ou</strong>, c’est-à-dire, L’Avare, Fol. 8 r, l. 3, mot à mot : En haut il y a le ciel pur et<br />
bleu ; en bas (c’est-à-dire s<strong>ou</strong>s la terre), il y a les immenses sables jaunes.<br />
276 (Fol. 32 v, l. 6) Litt. : Comment p<strong>ou</strong>vais-je en<strong>du</strong>rer les rigueurs <strong>de</strong> la question ? Ayant<br />
ainsi employé la violence, il prit le papier où étaient écrits les aveux, et me le fit signer.<br />
277 (Fol. 32 v, l. 8) Voyez plus haut, notes 212 et 272.<br />
278 (Fol. 32 v, l. 9) Litt. : Je te ferai asseoir un instant, et tu marcheras <strong>de</strong> n<strong>ou</strong>veau.<br />
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