Hoeï-lan-ki, ou l'Histoire du Cercle de Craie - Chine ancienne
Hoeï-lan-ki, ou l'Histoire du Cercle de Craie - Chine ancienne
Hoeï-lan-ki, ou l'Histoire du Cercle de Craie - Chine ancienne
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Le cercle <strong>de</strong> craie<br />
n’ai pu en<strong>du</strong>rer jusqu’au b<strong>ou</strong>t les tortures 343 employées<br />
p<strong>ou</strong>r m’en arracher l’aveu.<br />
PAO-TCHING<br />
Est-il possible que le magistrat <strong>de</strong> Tching-tche<strong>ou</strong> v<strong>ou</strong>s ait fait subir<br />
les rigueurs <strong>de</strong> la question ?<br />
HAÏ-TANG<br />
(Elle chante)<br />
Comment p<strong>ou</strong>vais-je résister à un magistrat qui torture<br />
les accusés 344 sans <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> quel côté est le crime <strong>ou</strong><br />
l’innocence ! Ce n’est pas t<strong>ou</strong>t : je tr<strong>ou</strong>vai, sur le tribunal<br />
même, un ennemi acharné 345 , que secondaient ces cruels<br />
p.085 sergents 346 , et je restai, <strong>de</strong>vant eux, sans défense et<br />
sans appui 347 .<br />
Hélas ! j’entendis subitement, au bas <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés, un<br />
cri semblable au bruit <strong>du</strong> tonnerre. Une grêle <strong>de</strong> c<strong>ou</strong>ps<br />
pleut sur mes reins, et les dép<strong>ou</strong>ille entièrement 348 . De ce<br />
côté-ci, on m’accable <strong>de</strong> blessures 349 qui me causent<br />
d’intolérables d<strong>ou</strong>leurs ; <strong>de</strong> ce côté-là, les témoins,<br />
343 (Fol. 43 v, l. 4) Mot à mot : "Je n’ai pu manger ces bâtons (qui me) pressaient, qui<br />
me faisaient violence."<br />
344 (Fol. 43 v, l. 6) Litt. : Un magistrat qui impose (aux accusés) par les <strong>de</strong>nts et les<br />
ongles, et ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pas, etc.<br />
345 (Fol. 43 v, l. 7) Haï-t’ang veut parler <strong>du</strong> greffier Tchao, qui avait pris la place <strong>de</strong><br />
S<strong>ou</strong>-chun.<br />
346 (Fol. 43 v, l. 7) Il y a dans le texte : tchi-he<strong>ou</strong> (551, 4154) ; en anglais :<br />
attendants. Le mot tchi-he<strong>ou</strong> désigne les gens qui escortent un fonctionnaire public, ses<br />
acolytes. Je l’ai tra<strong>du</strong>it plusieurs fois par huissiers, parce que les trois personnages,<br />
dont ces employés exécutent les ordres, figurent dans cette pièce en qualité <strong>de</strong> juges.<br />
L’auteur emploie quelquefois (fol. 29 r, l. 9) le mot tchi-ts’ong (551, 11154), qui signifie<br />
également : gens <strong>de</strong> la suite (attendants). Ils font ici l’office <strong>de</strong> licteurs, qui appliquent<br />
la bastonna<strong>de</strong> aux accusés. L’auteur les désigne aussi par les mots kong-jin, et kong li<br />
(6591, 4693, 6591, 6945). Voy. fol. 29 r, l. 4, et fol. 42 r, l. 5.<br />
347 (Fol. 43 v, l. 7) L’expression w<strong>ou</strong>-pa-pi (pi, mur ; 11779, 8098, 8499) a le même<br />
sens que w<strong>ou</strong>-pa-pi (pi, nez : 8103, 8349), et w<strong>ou</strong>-pa-pi (pi, bras : 8349) dans<br />
Prémare (Notit. ling. sin., p. 52) : nullum habet fundamentum, nihil habet quo nitatur.<br />
348 (Fol. 43 v, l. 9) Litt. : Enlève une c<strong>ou</strong>che <strong>de</strong> peau.<br />
349 (Fol. 43 v, l. 9) Mot à mot : "celle qui mange (qui reçoit) la bastonna<strong>de</strong> a <strong>de</strong> la<br />
peine à en<strong>du</strong>rer la d<strong>ou</strong>leur."<br />
118