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Hoeï-lan-ki, ou l'Histoire du Cercle de Craie - Chine ancienne

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Le cercle <strong>de</strong> craie<br />

(Elle chante)<br />

D’où vient que la pâleur a remplacé à vue d’œil la<br />

teinte jaune <strong>de</strong> son visage ? D’où vient qu’en un instant sa<br />

prunelle a per<strong>du</strong> t<strong>ou</strong>t son éclat ?<br />

Frappée <strong>de</strong> terreur, mon c<strong>ou</strong>rage s’évan<strong>ou</strong>it 166 , mon<br />

âme m’abandonne, mes yeux se changent en <strong>de</strong>ux<br />

ruisseaux <strong>de</strong> larmes. Ce spectacle déchirant a paralysé<br />

t<strong>ou</strong>s mes membres. Que <strong>de</strong> maisons, que <strong>de</strong> champs, que<br />

<strong>de</strong> fermes m’enlève cette mort prématurée ! Ses <strong>de</strong>ux<br />

femmes et son fils <strong>de</strong> cinq ans se tr<strong>ou</strong>vent dès ce moment<br />

sans ress<strong>ou</strong>rce et sans appui. Pauvre mère ! je resterai<br />

seule avec mon jeune orphelin, et je finirai mes j<strong>ou</strong>rs dans<br />

le veuvage. Et toi, mon fils, quel protecteur s<strong>ou</strong>tiendra<br />

maintenant ta frêle existence ?<br />

HAÏ-TANG (pleurant)<br />

Madame, le seigneur Ma n’est plus !<br />

MADAME MA<br />

Ce seigneur Ma, qui avait été assez ingrat p<strong>ou</strong>r me négliger et ép<strong>ou</strong>ser<br />

une secon<strong>de</strong> femme ! — Haï-tang, misérable que tu es, il n’y a qu’un<br />

instant, le seigneur Ma j<strong>ou</strong>issait <strong>de</strong> la meilleure santé. Comment se fait-il<br />

que cette tasse <strong>de</strong> b<strong>ou</strong>illon que tu lui as donnée, l’ait subitement frappé <strong>de</strong><br />

mort ? Qu’est-ce qui peut l’avoir empoisonné, si ce n’est toi ?<br />

HAÏ-TANG<br />

Madame, v<strong>ou</strong>s avez v<strong>ou</strong>s-même goûté ce b<strong>ou</strong>illon. Eh ! bien, si ce<br />

n’est point v<strong>ou</strong>s qui l’avez tué par le poison, c’est le poison qui l’a tué.<br />

sa fin approcher, dit qu’il va profiter <strong>du</strong> peu <strong>de</strong> forces qui lui reste (tch’in-ngo-t'sing-si :<br />

936, 3002, 10990, 8852) p<strong>ou</strong>r parler à son fils adoptif, et lui révéler le secret <strong>de</strong> sa<br />

naissance. Un autre passage <strong>de</strong> Te<strong>ou</strong>-ngo-y<strong>ou</strong>en, pièce 80, fol. 16 r, l. 7, <strong>ou</strong> l’auteur<br />

écrit, dans le même sens, fang-tsing-chin ("animal-spirits" : 10990, 9265) semble<br />

démontrer que tsing-si (vulgo : subtil, délié) signifie : esprits animaux, force vitale.<br />

166 (Fol. 17 r, l. 1) Litt. : Mon fiel s’envole, mon âme se perd. Je ne puis empêcher que<br />

mille filets <strong>de</strong> larmes ne s’échappent <strong>de</strong> mes <strong>de</strong>ux yeux.<br />

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