Hoeï-lan-ki, ou l'Histoire du Cercle de Craie - Chine ancienne
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Le cercle <strong>de</strong> craie<br />
ACTE TROISIÈME<br />
SCÈNE I<br />
UN CABARETIER 266<br />
p.060 Je suis marchand <strong>de</strong> vin 267 ; mon cabaret est situé à dix lis<br />
(une lieue) <strong>de</strong> Tching-tche<strong>ou</strong>, et les marchands et les voyageurs, qui<br />
vont <strong>du</strong> midi au nord, ne manquent jamais <strong>de</strong> s’arrêter dans ma<br />
maison 268 . Je viens d’<strong>ou</strong>vrir ma porte, et j’ai mis chauffer sur le feu ce<br />
chaudron <strong>de</strong> vin. Voyons un peu s’il m’arrive quelques cha<strong>lan</strong>ds.<br />
SCÈNE II<br />
(Deux gendarmes con<strong>du</strong>isant Haï-tang ;<br />
Haï-tang tombe, se relève et s'assied)<br />
UN DES GENDARMES 269<br />
Je suis un gendarme fort connu, attaché au tribunal <strong>de</strong> Tching<br />
che<strong>ou</strong> ; mon nom est Tong-tchao. Mon camara<strong>de</strong>, que voici, s’appelle<br />
Sie-pa. N<strong>ou</strong>s con<strong>du</strong>isons cette femme, nommée Tchang-haï-tang, à<br />
K’aï-fong-f<strong>ou</strong>, où sera prononcée sa condamnation. — Holà ! femme,<br />
266 (Fol. 31 r, l. 1) Il y a en chinois : tien-siao-eul (vulgo : b<strong>ou</strong>tique-petit-<strong>de</strong>ux, 10110,<br />
8876, 11522). Cette expression, qui est employée constamment dans les pièces <strong>de</strong><br />
théâtre, p<strong>ou</strong>r signifier "cabaretier, marchand <strong>de</strong> vin", ne se tr<strong>ou</strong>ve point dans les<br />
dictionnaires.<br />
267 (Fol. 31 r, l. 1) Avant ce passage, j’ai omis quatre vers <strong>de</strong> sept syllabes dont la pensée<br />
est d’une grossièreté dégoûtante. En voici le sens : "Dans mon commerce <strong>de</strong> vins, je<br />
compte force cha<strong>lan</strong>ds ; ma b<strong>ou</strong>tique l’emporte sur t<strong>ou</strong>te autre par sa propreté. J’ai placé<br />
près <strong>de</strong>s lieux (prope latrinas) le vase où je mets le vin, et quand on vient.., " etc. Les mots<br />
chi-fen-k’<strong>ou</strong>aï (vulgo : dix-parties-gai, 9232, 2636, 6630) signifient : très florissant.<br />
268 (Fol. 31 r, l. 4) Litt. : Ils viennent t<strong>ou</strong>s boire dans ma b<strong>ou</strong>tique.<br />
269 (Fol. 31 r, l. 7) Il y a en chinois kong-jin (vulgo : public-homme ; 6591, 4693). Ce<br />
mot désigne les <strong>de</strong>rniers employés <strong>du</strong> tribunal, qui tantôt appliquent la bastonna<strong>de</strong> (fol.<br />
29 r, l. 4), tantôt font l’office <strong>de</strong> gendarmes qui con<strong>du</strong>isent les criminels. J’ai écrit<br />
gendarmes, parce que c’est ici le rôle <strong>de</strong> Tong-tchao et <strong>de</strong> Sie-pa, et que plus haut, fol.<br />
29 v, l. 7, Tchao leur donne le nom <strong>de</strong> <strong>ki</strong>aï-tsee (vulgo : délier-fils, 5483, 11233),<br />
expression qui a exactement le second sens que n<strong>ou</strong>s avons donné plus haut à kongjin,<br />
c’est-à-dire, ceux qui, par ordre <strong>du</strong> juge, con<strong>du</strong>isent quelque part un criminel. —<br />
*["N<strong>ou</strong>s avons faim...r<strong>ou</strong>te" : correction apportée par S. Julien]<br />
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