02.07.2013 Views

Hoeï-lan-ki, ou l'Histoire du Cercle de Craie - Chine ancienne

Hoeï-lan-ki, ou l'Histoire du Cercle de Craie - Chine ancienne

Hoeï-lan-ki, ou l'Histoire du Cercle de Craie - Chine ancienne

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Le cercle <strong>de</strong> craie<br />

A quoi bon t<strong>ou</strong>s ces vains propos ? Si tu crains tant que la con<strong>du</strong>ite<br />

<strong>de</strong> ta sœur ne te déshonore, ne ferais-tu pas mieux <strong>de</strong> chercher<br />

quelque moyen <strong>de</strong> gagner <strong>de</strong> l’argent p<strong>ou</strong>r n<strong>ou</strong>rrir ta vieille mère ? p.003<br />

SCÈNE III<br />

HAÏ-TANG, TCHANG-LIN, ET MADAME TCHANG<br />

HAÏ-TANG<br />

Mon frère, si tu veux être un brave garçon, charge-toi <strong>de</strong> n<strong>ou</strong>rrir<br />

notre mère.<br />

TCHANG-LIN<br />

Misérable ! comment oses-tu exercer cet ignoble métier ? Si tu ne<br />

crains point le mépris public, c’est à moi <strong>de</strong> le craindre 66 ; et p<strong>ou</strong>r en<br />

finir, vile créature, je veux te briser <strong>de</strong> c<strong>ou</strong>ps.<br />

(Il la frappe)<br />

MADAME TCHANG<br />

Ne la frappe pas ; c’est moi qu’il faut frapper.<br />

TCHANG-LIN<br />

Ma mère, je suis las <strong>de</strong>s désordres 67 domestiques dont je suis<br />

témoin, et j’aime mieux v<strong>ou</strong>s quitter auj<strong>ou</strong>rd’hui même, que <strong>de</strong> rester<br />

en butte à la malignité et aux railleries <strong>du</strong> public. Je pars p<strong>ou</strong>r la ville<br />

<strong>de</strong> Pien-<strong>ki</strong>ng, où <strong>de</strong>meure mon oncle 68 ; je tâcherai <strong>de</strong> tr<strong>ou</strong>ver auprès<br />

<strong>de</strong> lui quelque moyen d’existence. On dit communément qu’un garçon<br />

doit faire t<strong>ou</strong>s ses efforts p<strong>ou</strong>r se suffire à lui-même. Grand et fort<br />

comme je suis 69 , croyez-v<strong>ou</strong>s que je m<strong>ou</strong>rrai <strong>de</strong> faim quand j’aurai<br />

66 (Fol. 2 r, l. 4) Litt. : Il faut craindre que les hommes ne se rient <strong>de</strong> moi. Est-ce que<br />

je ne p<strong>ou</strong>rrai pas te frapper, femme débauchée et méprisable ?<br />

67 (Fol. 2 r, l. 6) Litt. : Je ne veux pas que les désordres (fan-loen) domestiques<br />

m’attirent injustement <strong>de</strong>s affronts et <strong>de</strong>s railleries <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s hommes.<br />

68 (Fol. 2 r, l. 7) Litt. : Auj<strong>ou</strong>rd’hui, après avoir dit adieu à ma mère, je m’en vais à<br />

Pien-<strong>ki</strong>ng chercher mon oncle maternel.<br />

69 (Fol. 2 r, l. 8) Litt. : Moi, dont le corps est haut <strong>de</strong> sept tch’i.<br />

28

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!