Hoeï-lan-ki, ou l'Histoire du Cercle de Craie - Chine ancienne
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Le cercle <strong>de</strong> craie<br />
UN HUISSIER<br />
Seigneur, cette femme est l’accusatrice ; comment p<strong>ou</strong>vez-v<strong>ou</strong>s<br />
l’inviter à se lever ?<br />
SOU-CHUN<br />
Elle vient <strong>de</strong> dire qu’elle est la première femme <strong>de</strong> Ma-<strong>ki</strong>un-<strong>ki</strong>ng, <strong>du</strong><br />
titre <strong>de</strong> Y<strong>ou</strong>en-waï.<br />
L'HUISSIER<br />
Ce titre <strong>de</strong> Y<strong>ou</strong>en-waï 218 n’a point ici sa signification ordinaire. On le<br />
donne dans ce pays à t<strong>ou</strong>s les hommes qui ont <strong>de</strong> la fortune. Il désigne<br />
simplement un riche propriétaire, qui n’a ni rang, ni fonctions<br />
publiques.<br />
SOU-CHUN<br />
En ce cas, faites-la mettre à gen<strong>ou</strong>x. Allons, exposez les motifs <strong>de</strong><br />
votre plainte.<br />
MADAME MA<br />
p.044 Celle-ci s’appelle Haï-tang ; c’est la secon<strong>de</strong> femme <strong>du</strong> seigneur<br />
Ma. Je l’accuse 219 d’avoir entretenu secrètement un amant ; d’avoir,<br />
<strong>de</strong> concert avec lui, empoisonné son ép<strong>ou</strong>x ; <strong>de</strong> m’avoir ravi mon<br />
propre fils ; et d’avoir dét<strong>ou</strong>rné une partie <strong>de</strong> mes effets. Daignez,<br />
Seigneur, me rendre prompte justice.<br />
218 (Fol. 22 v, l. 5) Litt. : Ce n’est pas <strong>du</strong> t<strong>ou</strong>t un Y<strong>ou</strong>en-waï.<br />
219 (Fol. 22 v, l. 8) Avant cette phrase, j’ai omis quatre mots, qui se tr<strong>ou</strong>vent ensuite<br />
répétés <strong>de</strong>ux fois, ce sont ko-p<strong>ou</strong>-tchong-jin (vulgo : une-pas-milieu-personne, 6424,<br />
8701, 1664, 4093). L’expression tchōng-jin signifie ordinairement mediator. Je crois<br />
qu’au lieu <strong>de</strong> tchōng-jin, il faut prononcer tchóng-jin ; auquel ton, tchóng signifie<br />
convenir à. Dans cette hypothèse, ce passage me semble p<strong>ou</strong>voir être tra<strong>du</strong>it ainsi :<br />
Madame Ma. Ce n’était point une personne comme il faut (allusion à son <strong>ancienne</strong><br />
profession).<br />
Un huissier d’un ton fâché. Ouais ! J’ose croire que c’est une personne comme il faut<br />
(allusion à sa beauté).<br />
Madame Ma. Eh ! bien, <strong>ou</strong>i, c’est une personne comme il faut. Je l’accuse, etc.<br />
Plusieurs fois l’auteur a employé le mot tchong dans le sens d’atteindre, convenir à,<br />
sans avertir, à la fin <strong>de</strong> l’acte, que ce mot <strong>de</strong>vait se prononcer au ton k’iu (tchóng).<br />
Voy. fol. 12 r, l.6, et fol. 19 r, l. 3.<br />
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