Romanist: Im Dienste der deutschen Nation - KOBRA - Universität ...

aussi la question du contenu de l’image de la France propagée par Wechssler, la question de
l’objectif de ses efforts de décrire sur 580 pages les caractéristiques des Allemands et des
Français et – sujet indispensable – la question de sa véritable relation avec le national-
socialisme.
L’étude présente nous conduit aux résultats suivants :
Eduard Wechssler a été fondamentalement marqué par son père qui, à la recherche du sens
de sa propre vie, le familiarise très tôt avec le mouvement de la « Lebensreform ». Celle-ci
représentait une sorte de protestation contre des structures considérées comme inhumaines et
peu « naturelles », causées par l’industrialisation et l’urbanisation. A travers ce mouvement,
Wechssler découvre, pour la première fois, des concepts philosophiques capitaux pour
l’époque (Nietzsche). En même temps, il reçoit une éducation scolaire humaniste, de plus en
plus fondée sur le rôle primordial de l’allemand en tant que matière qui permettrait le mieux
d’unir la nation. Pendant ses études, il côtoie le « Tübinger Stift », une institution d’éducation
pour théologiens protestants fondée en 1536, école également fréquentée par Hegel et
Hölderlin. Il y reçoit d’après ses propres mots les valeurs fermes et durables pour sa future vie
d’universitaire 1886 .
Dès 1905, Wechssler s’intéresse à la littérature française contemporaine, ce qui l’amène,
en 1910, à proposer, à l’Université de Marburg, un cours sur Paul Verlaine. Ceci fait de lui un
professeur très moderne, comme l’indique aussi le fait qu’un romaniste français s’étonne la
même année « qu´on ait, en Allemagne, assez de temps à perdre pour traduire les écrits de ce
méprisable alcoolique », en ajoutant, à l’adresse d’un étudiant de Wechssler, qu’il ne saurait
« trop vous engager, puisque vous êtes étudiant en langues modernes, à choisir, comme sujet
de vos études, de meilleurs auteurs » 1887 . En 1909, à l’âge de 40 ans, Wechssler devient
professeur titulaire à Marburg, ce qui représente une carrière exceptionnelle, car l’âge moyen
d’un « Ordinarius » était en général d’environ 54 ans et à Berlin en particulier, de presque 60
ans 1888 . Pendant la première guerre mondiale, Wechssler commence à montrer clairement son
penchant vers « le grand tout» (das große Ganze), expression qui désigne la « synthèse » ou la
« vérité » que grand nombre d’universitaires se plaignaient d’avoir perdue pendant la
prédominance du positivisme au 19 e et au début du 20 e siècle. Cette tendance de Wechssler se
révèle même dans le titre d’un cours magistral concernant « Die französische Dichtung in
1886 Wechssler, Eduard: Hellas im Evangelium, Hamburg, 2. Aufl. 1946, p.10.
1887 Wechssler, Eduard: Paul Verlaine (1844-96). Seine Kunst und sein Glaube, Marburg 1914, p.43.
1888 Ringer, Fritz K.: Die Gelehrten. Der Niedergang der deutschen Mandarine 1890-1933, Stuttgart 1983, p. 56.
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