Interventions critiques (Volume I) : Questions d ... - Marc Angenot

lorsqu’il renonce à s’épuiser en rivalités intestines, le génie wallon
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développe de multiples ressources[...] .
Prompt à s’enthousiasmer, il n’en cultive pas moins la pudeur de
ses émotions: d’un autre côté, son sens inné de la mesure le
conduirait aisément au refus de la grandeur. Certaine tendance à
la hâblerie est toujours tempérée chez lui par l’ironie et un
scepticisme vigilant. Franchement gouailleur dans la région
hennuyère, plus sentimental dans le pays de Liège, réservé ou
taciturne en Ardenne, le Wallon a pour lui un sens du ridicule... 51
Léopold Génicot, historien namurois, se montre plus systématique pour caractériser
cette «âme riche et pleine de virtualités»: «Elle se définit par les mêmes traits substantiels,
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par trois traits surtout, complémentaires d’ailleurs: équilibre, joie et générosité .»
Dans cette psychologie ethnique avantageuse, quoique concédant certains «défauts»
du caractère national, on distingue une «sensibilité wallonne» qui débouche sur «toute une
conception de la vie»: «Ils ne prennent rien au tragique. De là leur gaieté, leur générosité,
leur entrain [...], détachement des choses terrestres, attribution à chaque objet de sa juste
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valeur .»
Une sorte de romantisme du Volksgeist invite à s’attendrir sur des traits plébéiens
populaires: «[l]a Wallonnie c’est la gouaille, la sensibilité retenue, le bon sens terre à terre
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qui confine à l’absence de grandeur, parfois aussi la grossièreté et le manque de goût .»
50 M. Piron cité dans le préambule de Jacques Dubois, «Projet éducatif et approximation culturelle», op.
cit., p. 15-19.
51 En collaboration, «Wallons», dans Dictionnaire des populations d’Europe cité dans Revue de psychologie des
peuples, vol XXV, 10 mars 1970.
52 L. Génicot, op. cit., p. 18
53 Ibid., p. 8.
54 R. Andrianne, op. cit., p. 23.
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