Interventions critiques (Volume I) : Questions d ... - Marc Angenot

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«réussissent qu’à être de nulle part ». «Ce dont nous avons à souffrir [...], c’est précisément
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d’une culture mondialiste, celle du kitsch .» Les écrivains et intellectuels bruxellois connus
comme Pierre Mertens, Jacques Sojcher, Claude Javeau et plusieurs autres qui ont avancé
le thème de la «belgitude» comme exil, bâtardise et non-identité assumée sont diagnostiqués
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comme souffrant d’un «malaise identitaire».
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Le thème du cosmopolitisme, inspiré en partie de l’Éloge du cosmopolitisme de Guy
Scarpetta, a suscité une sorte d’euphorie du non-lieu chez plusieurs écrivains de Bruxelles,
revendiquant une non-identité d’apatrides et de sans racines que les intellectuels wallons ont
trouvée déplaisante et menaçante: «la Belgique est littéralement un vide, un pays en creux,
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un non-État, nulle part », avait écrit Jacques Sojcher avec une sorte d’euphorie.
Ce thème de la bâtardise donc, adopté par des littérateurs post-modernistes bien
connus hors des frontières, mais tous bruxellois, n’éveille guère d’écho en Wallonie. Les
activistes culturels wallons ressentent au contraire leur dépossession comme une privation,
comme une spoliation machinée ailleurs. Ils se disent les porte-parole d’un peuple qu’on –
«ON» – a privé de mémoire et d’identité. «Lier notre destin» à cette intelligentsia bruxelloise
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qui se veut déracinée et bâtarde, ce serait «nous condamner au silence ». «Nous avons une
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jeune Nation à forger, un jeune État à créer .» Le rôle historique des intellectuels trouve ici
31 Pour une culture de Wallonie, op. cit., p. 29.
32 Ibid. p. 15.
33 M. Otten, dans Écriture française et identifications culturelles en Belgique, colloque de Louvain-la-Neuve le
20 avril 1982, op. cit., p. 49.
34 G. Scarpetta, Éloge du cosmopolitisme.
35 J. Sojcher (dir.), La Belgique malgré tout, Revue de l’ULB, 1980.
36 J. Louret, op. cit., p. 48.
37 Ibid., p. 48.
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