Les effets de la contamination d'un milieu de ... - Archipel - UQAM
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traitant <strong>de</strong> différentes problématiques autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion créée par l'art. La galerie<br />
a donc fait <strong>de</strong> cette problématique son champ principal pour ses expositions. Patrice<br />
Loubier et Anne-Marie Ninacs ont dirigé un ouvrage qui a présenté ce corpus<br />
d'expérimentations.<br />
Ces auteurs m'ont été <strong>d'un</strong>e gran<strong>de</strong> utilité pour essayer <strong>de</strong> cerner ce qu'on<br />
entend par esthétique re<strong>la</strong>tionnelle. Le concept <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tion comme œuvre d'art est<br />
récent. Pourtant, Bourriaud nous rappelle que <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion a toujours fait partie<br />
intégrante <strong>de</strong>s arts. L'objet prend naissance d'abord dans l'intention <strong>de</strong> l'artiste avant<br />
<strong>de</strong> se matérialiser <strong>de</strong> ses mains. Mais pour <strong>de</strong>venir objet d'art, il doit nécessairement<br />
passer par <strong>la</strong> réception <strong>d'un</strong> certain public, aussi limité soit-il. Donc <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion est à<br />
l'origine <strong>de</strong> toute œuvre d'art. Bourriaud nous dit que les œuvres d'art ont toujours eu<br />
un pouvoir rassembleur. « L'une <strong>de</strong>s virtualités <strong>de</strong> l'image est son pouvoir <strong>de</strong><br />
reliance » (2001, p. 15, 16).<br />
L'œuvre <strong>de</strong> Duchamp et son concept <strong>de</strong> rendre <strong>de</strong>s objets utiles inutiles en leur<br />
donnant le statut d'objet d'art - comme dans ses ready-ma<strong>de</strong>s - <strong>de</strong> même que <strong>la</strong><br />
dématérialisation <strong>de</strong> l'art qui a suivi, ont ouvert <strong>la</strong> porte aux approches comme celle<br />
<strong>de</strong> l'esthétique re<strong>la</strong>tionnelle. <strong>Les</strong> œuvres <strong>de</strong> Duchamp ont exercé tout un revirement<br />
<strong>de</strong> notre conception <strong>de</strong> l'œuvre d'art. Olga Kisseleva (1998) reconnaît également<br />
qu'une <strong>de</strong>s transformations les plus importantes que Marcel Duchamp a engendrées<br />
est le dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> l'attention <strong>de</strong> l'œuvre vers l'intention <strong>de</strong> l'artiste et son<br />
processus.<br />
D'après Kisseleva, l'artiste d'aujourd'hui s'éloigne encore davantage <strong>de</strong> l'artisan<br />
et <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière que lorsque l'art s'est distingué <strong>de</strong> l'artisanat. L'objet d'art peut être<br />
cueilli directement dans le quotidien ou prélevé dans le mon<strong>de</strong> industriel. L'intention<br />
<strong>de</strong> l'artiste prend alors toute l'importance. De toute manière, je crois que, pour<br />
<strong>de</strong>venir œuvre, l'objet a besoin non seulement <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> l'artiste, mais <strong>d'un</strong><br />
contexte et <strong>d'un</strong> propos. Le lieu et le temps <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>s éléments cruciaux dans<br />
<strong>la</strong> reconnaissance <strong>de</strong> l'œuvre d'art.<br />
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