Les effets de la contamination d'un milieu de ... - Archipel - UQAM
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dû passer par <strong>la</strong> réception <strong>d'un</strong> certain public, aussi limité soit-il. Donc, <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion est<br />
à l'origine <strong>de</strong> toute œuvre d'art. De là, <strong>la</strong> réception participative que nous retrouvons<br />
dans plusieurs pratiques actuelles, entre autres, dans les arts communautaires,<br />
l'esthétique re<strong>la</strong>tionnelle et l'esthétique <strong>de</strong> <strong>la</strong> communication en art électronique.<br />
Pourtant, <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> l'implication du spectateur dans l'œuvre <strong>de</strong> l'artiste, <strong>la</strong><br />
réception <strong>de</strong> l'œuvre a évolué, passant <strong>de</strong> <strong>la</strong> réception <strong>d'un</strong> objet d'art à une<br />
réception d'action.<br />
2.1.1 Quelques éléments préfigurant l'esthétique <strong>de</strong> <strong>la</strong> réception<br />
C'est le philosophe allemand Alexan<strong>de</strong>r Baumgarten (1714-1762) qui utilisa le<br />
terme esthétiq ue pour <strong>la</strong> première fois, dans son ouvrage Aesthetica, et qui fonda<br />
une branche <strong>de</strong> <strong>la</strong> philosophie consacrée spécifiquement à l'étu<strong>de</strong> du « Beau ».<br />
Dans <strong>la</strong> foulée <strong>de</strong> ces travaux, Kant publie en 1790 <strong>la</strong> Kritik <strong>de</strong>r Urteilskraft. Il est le<br />
premier à parler <strong>d'un</strong> « sentiment esthétique» et, par le fait même, à ramener<br />
l'attention vers le récepteur. Dans son texte Critique <strong>de</strong> <strong>la</strong> faculté <strong>de</strong> juger, réédité en<br />
1993, il introduit l'idée <strong>d'un</strong> sens commun où chacun compare son jugement à celui<br />
<strong>de</strong>s autres, soit « penser en se mettant à \a p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> tout autre» (Kant, 1993,<br />
p. 186). Pour lui, le goût est cette faculté esthétique <strong>de</strong> juger ce qui rend notre<br />
sentiment agréable. Il ajoute: « Si l'on pouvait admettre que <strong>la</strong> simple<br />
communicabilité universelle <strong>de</strong> son sentiment possè<strong>de</strong> déjà en soi un intérêt pour<br />
nous» (ibid.). Il voit dans <strong>la</strong> rencontre esthétique et dans l'échange entre amateurs<br />
d'art un aspect important <strong>de</strong> « l'art ». Schiller, qui le suit <strong>de</strong> peu, considère <strong>de</strong><br />
moindre importance l'objet sur lequel s'établit <strong>la</strong> discussion, Il répond à Kant par un<br />
essai composé <strong>de</strong> plusieurs étu<strong>de</strong>s, dont les <strong>de</strong>ux premières: Fragment sur le<br />
sublime et Du Pathétique, publiées en 1793 1 . Ce qui compte pour lui, c'est que<br />
l'expérience esthétique soit ouverte à tout le mon<strong>de</strong>. Pour Kant et Schiller, <strong>la</strong> notion<br />
du beau restera très personnelle et entraînera <strong>de</strong> continuelles discussions. Le<br />
manque <strong>de</strong> consensus fait partie intégrante <strong>de</strong> <strong>la</strong> question esthétique, ce qui<br />
explique peut-être qu'au XIX e siècle, on ait concentré les recherches sur <strong>la</strong><br />
1 Fragment sur le sublime et Du Pathétique sont publiés en 1793 et réédités en 1997.<br />
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