28.06.2013 Views

Les effets de la contamination d'un milieu de ... - Archipel - UQAM

Les effets de la contamination d'un milieu de ... - Archipel - UQAM

Les effets de la contamination d'un milieu de ... - Archipel - UQAM

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

mois. 1\ jugeait ce temps nécessaire pour que les employés <strong>de</strong> l'entreprise<br />

apprivoisent les œuvres et s'y attachent. Il constatait qu'au début <strong>de</strong>s expositions les<br />

membres du personnel <strong>de</strong> l'usine <strong>de</strong>s yogourts éprouvaient une gran<strong>de</strong> méfiance<br />

vis-à-vis <strong>de</strong>s œuvres. Au fur et à mesure <strong>de</strong> l'exposition et avec <strong>la</strong> rencontre <strong>de</strong>s<br />

artistes, les employés s'habituaient aux tableaux. À chaque fois qu'une exposition se<br />

terminait, c'est avec nostalgie que les travailleurs voyaient partir les œuvres. Judith<br />

Bé<strong>la</strong>nger nous dit, dans le quotidien Voir <strong>de</strong> juillet 1988 titré « Liberté culture <strong>de</strong><br />

bactéries », que « chez Liberté, on mé<strong>la</strong>nge art culinaire et art visuel. Yogourt et<br />

peinture: même combat? » (p. 10). M. Gomel vou<strong>la</strong>it créer un environnement visuel<br />

stimu<strong>la</strong>nt. Il ne désirait pas acquérir d'œuvres, il préférait les changer régulièrement.<br />

Il dit lors <strong>d'un</strong>e rencontre avec Jean Dumont du journal La Presse (1988) qu'il<br />

souhaitait changer les accrochages parce qu'autrement l'œil s'habitue. « Or, pour<br />

que l'art soit un élément <strong>de</strong> changement, il faut qu'il choque» (Dumont, p. D3).<br />

C'est intéressant <strong>de</strong> voir ici une autre manière <strong>de</strong> côtoyer l'art. Contrairement à<br />

l'idée <strong>de</strong> collectionner l'art, soit <strong>de</strong> s'approprier un objet culturel, Gomel souhaitait<br />

transformer l'ambiance du travail par l'art. Il se servait du côté provocateur <strong>de</strong> l'art<br />

pour stimuler ses employés. C'est une manière <strong>de</strong> faire qui peut s'ouvrir à <strong>de</strong>s<br />

œuvres éphémères, <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions et toutes autres formes d'art actuel.<br />

Ladis<strong>la</strong>s Kijno, elle-même artiste, décrit sa version du mécénat dans le livre <strong>de</strong><br />

Remo Vescia (1996). Elle voit <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre l'artiste et son mécène comme un<br />

compagnon <strong>de</strong> route, un homme qui partage une sympathie profon<strong>de</strong> avec le<br />

créateur, qui l'encourage, le suit dans ses réussites comme dans ses échecs. Elle le<br />

voit comme un supporter qui ai<strong>de</strong> l'artiste à créer. Elle croit que l'amour est une<br />

condition nécessaire au mécénat. Pour Kijno, l'art est l'âme à l'épicentre <strong>de</strong> l'être et<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> connaissance, il faut l'attiser avec le plus grand respect (p. 120). Pour<br />

l'auteure, le fait <strong>de</strong> quantifier l'art par <strong>la</strong> spécu<strong>la</strong>tion ou une para<strong>de</strong> médiatique tue<br />

l'âme <strong>de</strong> l'artiste et lui aliène son œuvre. Vescia (1987) avait déjà révélé dans un<br />

livre antérieur que le : « mécénat est fédérateur d'énergie parce qu'il se nourrit aux<br />

valeurs spirituelles <strong>de</strong> l'art et à ce qui est le propre <strong>de</strong> l'homme: ses choix<br />

esthétiques et éthiques » (p. 49). Pour Vescia, les artistes s'adressent à l'intimité <strong>de</strong><br />

42

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!