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MAP Technical Reports Series No. 106 UNEP

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En raison du transfert incomplet d'un compartiment au suivant, la biomasse totale dans<br />

chaque compartiment ultérieur devrait être plus réduite que celle du précédent. La superposition<br />

des compartiments forme ce que l'on appelle une pyramide de biomasses. La pyramide des<br />

biomasses des systèmes marins couvre environ 7 classes de taille logarithmiques, autrement<br />

dit des micromètres aux décamètres. Ce schéma conceptuel sert souvent de base aux<br />

modèles de simulation de chaînes alimentaires.<br />

Si cette conception est en gros exacte, elle est ne l'est pas dans certains détails. Tout<br />

d'abord, les relations structurelles et fonctionnelles aux niveaux trophodynamiques inférieurs<br />

paraissent plus intriquées que ne le laisse penser le schéma général précité. Le niveau de<br />

production primaire constitue assurément le compartiment à l'apport d'énergie le plus important<br />

dans les écosystèmes terrestres et aquatiques auto-suffisants. Cependant, l'environnement<br />

dans lequel s'insère ce compartiment au sein des systèmes pélagiques paraît être celui d'un<br />

réseau fonctionnellement relié d'activités autotrophes et hétérotrophes. L'excrétion, le recyclage<br />

des substances organiques et inorganiques, la résorption et la phagotrophie sont<br />

particulièrement intenses à ce niveau. Par conséquent, le concept de relations séquentielles,<br />

dont rend compte le modèle linéaire, doit être remplacé par un concept plus varié comportant<br />

des niveaux supplémentaires agencés en réseau de relations (pour de plus amples détails, cf.<br />

par exemple Fenchel, 1988).<br />

En second lieu, aux niveaux supérieurs où la situation paraît plus claire, il n'est pourtant<br />

pas simple d'affecter sans ambiguïté des espèces à des catégories bien définies. La préférence<br />

alimentaire des espèces varie en fonction de la disponibilité, et chez certaines espèces elle peut<br />

être très complexe et dépendre de l'âge. Les stades juvéniles de certaines espèces peuvent être<br />

herbivores, alors que les stades adultes peuvent être carnivores. Les relations symbiotiques<br />

entre des espèces appartenant à différents groupes taxinomiques sont nombreuses dans le<br />

milieu marin, depuis les associations lâches jusqu'aux unions très étroites; on mentionnera par<br />

exemple la symbiose entre les zoanthaires et les zooxantelles. Ainsi, au plan structurel, un<br />

écosystème ne fonctionne pas comme une séquence linéaire, autrement dit comme une chaîne<br />

alimentaire, mais plutôt comme un réseau trophique.<br />

En troisième lieu, le concept de pyramide des biomasses aux dimensions de<br />

compartiment décroissantes peut s'appliquer à l'écosystème terrestre, mais il ne rend guère<br />

correctement compte des systèmes aquatiques. Pour les systèmes océaniques à l'état<br />

d'équilibre, plus ou moins autonomes, on a estimé que les quantités de la biomasse<br />

compartimentale des spectres de classes de taille par ordre logarithmique, des bactéries aux<br />

baleines, sont du même ordre de grandeur, à savoir de 0,1 à 0,1 g/m 3 (Sheldon et al., 1972;<br />

Kerr, 1974; Platt et Denman, 1977). Le nombre d'individus/volume dans chaque classe de taille<br />

tend à décroître en proportion inverse au poids corporel.<br />

Ce modèle ne s'applique pas nécessairement à des systèmes plus eutrophes. La<br />

nature hautement dynamique de ces systèmes, notamment ceux à dominance planctonique<br />

(rotation élevée au niveau d'apports primaires où des apports saisonniers d'éléments nutritifs<br />

occasionnent d'importantes fluctuations de population; déplacement des phases entre les<br />

compartiments en raison d'une durée de vie moyenne croissante des espèces constituantes<br />

dans les compartiments séquentiels; régulation descendante de haut en bas, etc.) engendre les<br />

combinaisons les plus variées de la biomasse présente dans les divers compartiments, à la fois<br />

dans le temps et dans l'espace.<br />

En revanche, pour maintenir le système, l'apport d'énergie totale au niveau de<br />

production primaire, intégré sur le temps, doit excéder les transferts d'énergie aux<br />

compartiments successifs (cascade énergétique; Odum, 1971), indépendamment des<br />

variations des spectres de la biomasse compartimentale momentanée. Cette situation peut

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