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MAP Technical Reports Series No. 106 UNEP

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sur les canaux ioniques. Le canal Na + à potentiel liminaire, tel qu'il existe dans les cellules en<br />

état d'excitabilité, est un exemple de récepteur à sites multiples de fixation pour différents types<br />

de toxine. L'inhibition, l'activation et la stabilisation sont considérées comme modes de fixation<br />

et d'action directe des toxines sur le canal ionique. La saxitonine agit en inhibant temporairement<br />

la perméabilité aux ions Na, ce qui corrobore fortement l'hypothèse selon laquelle les ions Na<br />

et K + migrent indépendamment à travers la membrane cellulaire par des canaux séparés et non<br />

par un canal commun unique (Steidiger et Baden, 1984). Au niveau moléculaire, toutes les<br />

toxines PSP sont des toxines non dépolarisantes hydrosolubles (Catterall, 1980). La saxitoxine,<br />

en tant que toxine guanidique, est considérée comme un "agent bloquant" qui réduit le nombre<br />

de canaux Na + conducteurs en occupant un site proche de l'ouverture extérieure (Richie et<br />

Rogart, 1977). La saxitoxine se fixe sur des récepteurs spécifiques dans la membrane du nerf<br />

dans un rapport stoechiométrique de 1:1 à haute affinité (K D=2 nM) (Catterall, 1979). La<br />

puissante inhibition du flux ionique n'est pas due à un phénomène d'obturation mais résulte<br />

plutôt d'un phénomène de couvercle sur le canal sodique, occupant un dispositif plat lié à la<br />

surface anionique de la membrane (Kao et Walker, 1982) (fig. 21). Des expériences récentes<br />

autorisent à penser que cette action n'est pas indépendante de la présence d'autres toxines<br />

(Strichartz et al., 1987). Ainsi, des canaux modifiés par des toxines lipophiles doivent également<br />

être altérés en ce qui concerne STX.<br />

7.2.1.10 Remarques sur le traitement<br />

Dans les cas d'ingestion de fruits de mer contaminés par la saxitoxine, les symptômes<br />

s'installent dans les minutes qui suivent, le décès survenant dans un délai de 1 à 12 heures<br />

(Kao, 1966; Halstead, 1978), ce qui ménage assez de temps pour intervenir par une injection<br />

d'antisérum. Les études de Davio (1985) ont permis d'observer de manière plus approfondie la<br />

neutralisation de la saxitoxine par l'antisérum. L'effet de l'antisérum injecté par voie I.V. doit<br />

s'exercer presque instantanément, puisque la saxitoxine injectée par voie sous-cutanée tue<br />

normalement la souris dans un délai de 5 à 10 minutes. Si les données démontrent que<br />

l'antisérum A peut neutraliser la saxitoxine in vivo, cet antisérum particulier pourrait être<br />

inopérant contre les nombreuses autres toxines PSP "saxitoxine-like" produites par les<br />

dinoflagellés Alexandrium et associées à l'intoxication par les coquillages. Ainsi, un véritable<br />

antidote aux intoxications paralytiques par les fruits de mer doit avoir une réactivité plus large.<br />

Les recherches actuelles sont axées sur la mise au point d'anticorps monoclonaux et<br />

polyclonaux dirigés contre la saxitoxine et la néosaxitoxine à des fins diagnostiques et<br />

thérapeutiques. Comme, jusqu'à ce jour, on ne dispose d'aucun antidote efficace contre les<br />

biotoxines, le traitement reste essentiellement symptomatique (Southcott, 1977; Auerbach,<br />

1988). On se borne à un traitement adjuvant fondé sur les symptômes. Si le patient est vu dans<br />

les toutes premières heures suivant l'ingestion, il faut pratiquer un lavage gastrique puis une<br />

irrigation avec un litre de solution à 2% de bicarbonate de soude. L'administration de charbon<br />

activé (50-100g) et d'un purgatif (sorbitol, 30-50g) se conçoit à titre empirique mais n'est pas<br />

d'une efficacité établie dans la littérature. Certains auteurs mettent en garde contre<br />

l'administration de solutions contenant du magnésium, comme certains purgatifs, en avançant<br />

que l'hypermagnésémie peut contribuer à la suppression de la conduction nerveuse. Le recours<br />

à la néostigmine pour combattre les effets curarisants est empirique (Auerbach, 1988). Le<br />

danger le plus grave consiste en la paralysie respiratoire. Le patient devrait faire l'objet d'une<br />

surveillance étroite en milieu hospitalier pendant au moins 24 heures pour la souffrance<br />

respiratoire. Un apport d'oxygène devrait être administré, avec assistance mécanique si<br />

nécessaire. Un diagnostic précoce d'insuffisance respiratoire, avec tubage endotrachéal et<br />

ventilation assistée, permet d'éviter des lésions cérébrales et myocardiques anoxiques<br />

(Auerbach, 1988).

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