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MAP Technical Reports Series No. 106 UNEP

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- 311 -<br />

Les causes de la grave détérioration qui s'est produite dans la zone nord depuis plus<br />

de vingt ans sont attribuées à un apport de charges nutritives dépassant la capacité<br />

d'assimilation naturelle du bassin (Warren et al., 1992). Le Pô, qui charrie quelque 100.000<br />

tonnes/an d'azote inorganique et quelque 6.000 tonnes/an de phosphore inorganique, contribue<br />

à la majeure partie de la charge totale d'éléments nutritifs du bassin nord de l'Adriatique<br />

(Marchetti, 1990). L'Adige, le fleuve qui vient ensuite par ordre d'importance parmi ceux qui se<br />

jettent dans le bassin nord de l'Adriatique, apporte une contribution de 14.002 tonnes/an d'azote<br />

total et de 1.202 tonnes/an de phosphore total, bien que ses concentrations moyennes<br />

d'éléments nutritifs soient inférieures à celles relevées dans le Pô (Provini et al., 1980). L'azote<br />

total et le phosphore total rejetés par la seule Italie dans l'Adriatique <strong>No</strong>rd se montent à environ<br />

270.000 et 24.000 tonnes/an, respectivement; cf, tableau 21 (donnés obtenues par Marchetti<br />

1987; Regione Emilia-Romagna, 1991). A ces valeurs, on doit ajouter les apports provenant de<br />

l'Istrie estimés à 12.600 et 600 tonnes/an d'azote total et de phosphore total, respectivement<br />

(Deggobiset Gilmartin, 1990).<br />

5.2.5 Agrégats de mucilages en mer Adriatique et mer Tyrrhénienne<br />

Mer Adriatique. Après une année d'absence apparente d'agglomérations de mucilage<br />

dans les eaux de surface, et bien que ces agglomérations aient été présentes dans les couches<br />

plus profondes (5 à 10 m) en 1990, le phénomène est réapparu en 1991, d'abord à la fin mai<br />

dans les eaux de la Yougoslavie d'où il a gagné les parties nord et sud du bassin adriatique (voir<br />

figure 15).<br />

Le matériel mucilagineux observé au moyen de télécaméras sous-marines lors<br />

d'enquêtes hebdomadaires régulières est apparu d'abord sous forme d' agrégats de "neige<br />

marine" ou masse caoutchouteuse sans consistance dont les plus fortes concentrations se<br />

situaient dans la thermocline. Ensuite, après des conditions de temps calme et d'ensoleillement<br />

élevé persistants, des paquets de mucilage d'une étendue et d'une durée variables ont fait<br />

surface sur l'ensemble de la mer Adriatique <strong>No</strong>rd. Le phénomène était plus prononcé au<br />

moment des heures chaudes de la journée, mais l'apparition des paquets mucilagineux était<br />

soumise à l'influence des vents et courants dominants.<br />

Par comparaison avec la situation observée en 1988 et 1989, les épisodes<br />

mucilagineux de 1991 ont été d'une gravité moindre mais d'une durée bien plus considérable,<br />

à savoir du 5 juin à la fin août. Si l'on n'a pas enregistré sur toute la période de tempêtes<br />

marines, de brassage de la surface et de forts courants nord-sud, une brise de terre fréquente<br />

(appelée Libeccio) et des brassages légers des eaux ont empêché l'accumulation d'agrégats<br />

mucilagineux plus importants dans les eaux côtières. Par contre, plus au large, dans les eaux<br />

plus profondes et à proximité des sédiments, des quantités considérables de mucilage ont<br />

continué à être présentes, créant - en dehors des difficultés suscitées pour la pêche - une<br />

situation d'hypoxie et une légère mortalité de la faune du fond.<br />

Les analyses chimiques et microscopiques ont confirmé que les constituants<br />

prédominants du matériel mucilagineux sont des agglomérats de polysaccharides muqueux<br />

renfermant des matières inorganiques et organiques tels que fragments minéraux, détritus<br />

organiques, zooplancton (le plus souvent mort), etc. En ce qui concerne les constituants du<br />

phytoplancton, normalement dominé par Nitzschia delicatissima, l'analyse a révélé pour cette<br />

dernière espèce des concentrations estimées à 150-200 millions de cellules par dm 3 de matériel<br />

mucilagineux. Parmi les autres espèces de diatomées, Navicula et Pleurosigma étaient souvent<br />

présentes en quantités minimes, alors qu'on ne rencontrait que rarement des dinoflagellés<br />

(Gonyaulax fragilis, Gymnodinium sp., etc.) et, quand c'était le cas, ceux-ci étaient alors en<br />

phase de dégradation (Rinaldi et al., 1995).

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