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MAP Technical Reports Series No. 106 UNEP

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Hall, 1991). Cette épreuve chez la souris sera interdite dans les années à venir en raison du tollé<br />

provoqué dans l'opinion par l'utilisation des animaux dans les tests. Au cours des vingt dernières<br />

années, l'identification de nombreux dérivés de la saxitoxine ont conduit à estimer que l'épreuve<br />

de détection PSP chez la souris n'était pas entièrement satisfaisante pour l'examen d'aliments<br />

susceptibles d'être contaminés par les diverses toxines PSP. La mise au point d'autres<br />

épreuves que celles réalisées in vivo chez l'animal a rallié de plus en plus de partisans (Shimizu<br />

et Ragelis, 1979). Une méthode améliorée de chromatographie liquide à haute pression (HPLC)<br />

pour le dépistage des toxines PSP a été mise au point par Sullivan et Wekell (1984).<br />

A l'heure actuelle, un radio-immunodosage (test RIA) et un dosage immunoenzymatique<br />

indirect (test ELISA) ont été mis au point uniquement pour la détection de la<br />

saxitoxine seule et non de toutes les toxines PSP (Carlson et al., 1984; Chu et Fan, 1985). Il<br />

semblerait nécessaire de disposer d'une méthode d'analyse relativement moins onéreuse,<br />

simple et susceptible d'être employée sur le terrain, comparable ou supérieure à l'épreuve chez<br />

la souris en sensibilité et précision, et offrant la possibilité d'une réaction croisée entre toutes<br />

les toxines PSP susceptibles d'être présentes dans les fruits de mer suspects.<br />

7.2.1.8 L'intoxication chez l'homme: toxicologie clinique<br />

La PSP provoque une inhibition étendue de la génération des influx dans les nerfs<br />

périphériques et les muscles du squelette, en bloquant la voie sodique, ce qui peut entraîner une<br />

paralysie respiratoire à issue fatale. La saxitoxine est l'une des toxines non protéiniques létales<br />

pour l'homme les plus connues (dose mortelle: 1-2 mg) et est proche de la toxine botulique par<br />

ses effets létaux (Viviani, 1981; Steidinger et Baden, 1984; WHO, 1984). Chez l'homme, les<br />

symptômes de la PSP s'installent habituellement dans les 30 minutes suivant la consommation<br />

de mollusques bivalves toxiques: paresthésies de la bouche, des lèvres, de la langue et du bout<br />

des doigts, grande faiblesse musculaire, impossibilité de garder une station debout, démarche<br />

ataxique, perte de l'équilibre. D'autres symptômes apparaissent rapidement, et notamment:<br />

sensation ébrieuse, déséquilibre, incoordination, faiblesse, exagération des réflexes,<br />

incohérence, dysarthrie, sialorrhée, douleurs abdominales, nausées, vomissements,<br />

nystagmus, dysmétrie, céphalées, hypersudation, perte de la vision, sensation de<br />

déchaussement des dents, douleurs thoraciques, et tachycardie (Auerbach, 1988). Dans la PSP<br />

due à Alexandrium, les symptômes gastro-intestinaux tels que nausées, vomissements,<br />

diarrhée et douleurs abdominales sont moins courants, voire absents. A moins qu'il n'y ait un<br />

stade d'anoxie, le malade reste souvent éveillé et très conscient, bien que paralysé. Près de<br />

25% des patients succombent à un arrêt respiratoire dans les 12 premières heures. Dans les<br />

cas plus modérés, l'ingestion d'alcool paraît renforcer la toxicité (Acres et Gray, 1978). Dans les<br />

formes les plus graves, le tableau clinique est dominé par une paralysie musculaire progressive<br />

débutant au jambes, et cette paralysie empêche la station debout et aboutit à la mort par<br />

paralysie respiratoire. La conscience est rarement atteinte. Dans les cas mortels, l'évolution est<br />

très rapide et le décès survient dans les 8 premières heures en moyenne, par insuffisance<br />

respiratoire ou cardiovasculaire. Le pronostic est favorable en cas de survie au bout des 12 à<br />

24 premières heures (Auerbach, 1988). Le taux de mortalité est d'environ 8 à 10% dans le<br />

syndrome paralytique dû aux mollusques (Bagnis et al., 1970; WHO, 1984).<br />

7.2.1.9 Mécanisme d'action<br />

Les canaux ioniques des membranes plasmatiques sont les cibles primordiales des<br />

toxines marines. Ces canaux sont d'importants régulateurs de la physiologie d'une cellule, et<br />

bon nombre des effets physiopathologiques des toxines sont dues à l'action de celles-ci

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