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MAP Technical Reports Series No. 106 UNEP

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relatives du bassin. Si la moyenne des 16 bassins situés au sud du Pô et étudiés par Marchetti<br />

et Verna (1992) est d'environ 800 km 2 , la vallée du Pô a une extension d'environ 70.000 km 2 dont<br />

une grande proportion (50-60% environ) constitue la plaine du Pô. Sur les côtés ouest et nord,<br />

la plaine du Pô est bordée par les Alpes, sur le côté sud par les Apennins, avec de part et d'autre<br />

des vallées encaissées. Entre Turin, au km 122, et la clôture du bassin au km 572, la pente<br />

moyenne du fleuve est d'environ O,5 m/km. Au delà de ce point, le fleuve est endigué et ne reçoit<br />

plus d'autre affluent jusqu'à ce qu'il se jette dans la mer à environ 80 km en aval. La voie de<br />

transport des cours d'eau du sud-est, qui prennent naissance dans les Apennins et se jettent<br />

directement dans la mer, est relativement courte par rapport à celle du Pô. Ces différences des<br />

conditions orographiques et hydrographiques conditionnent un certain nombre de facteurs:<br />

vitesse d'écoulement du cours d'eau déterminant l'intensité de l'érosion et modalités d'érosionaccrétion<br />

des sédiments, charge totale due à l'érosion, temps de séjour des cours d'eau entre<br />

leur source et leur embouchure, etc. Le temps de séjour des eaux dans le lit fluvial peut retentir<br />

sur la dénitrification, ce qui, s'ajoutant à l'agriculture intensive, peut entraîner notamment des<br />

coefficients plus élevés d'exportation d'azote des bassins inférieurs par comparaison avec ceux<br />

de l'ensemble du Pô. Inversement, l'exportation de phosphore n'est pas modifiée par les<br />

déperditions gazeuses dans l'atmosphère, mais le phosphore peut s'accumuler dans les<br />

sédiments des cours d'eau. Une fraction substantielle de la charge en phosphore total dans les<br />

cours d'eau est liée aux matières en suspension de ceux-ci (jusqu'à 98%, Santiago, 1991;<br />

Thomas et al., 1991; Barbanti et al., 1992a; 1992b; Santiago et al., 1992) et ces matières sont<br />

à leur tour soumises à la sédimentation durant les périodes de faible débit, et à la remise en<br />

suspension et au lavage durant les périodes de fort débit.<br />

S'agissant du comportement de sources diffuses isolées, la situation est assez<br />

compliquée. Rossi et al. (1991, 1992) ont étudié la contribution de l'azote et du phosphore<br />

provenant d'engrais chimiques utilisés dans des zones agricoles bien drainées en choisissant<br />

5 champs pilotes situés dans la plaine inférieure du Pô, lesquels reçoivent rarement du lisier de<br />

l'élevage. La libération d'azote dans les eaux de drainage enregistre une évolution<br />

caractéristique avec le temps: les concentrations en azote dans les eaux de drainage<br />

souterraines sont élevées (de 40 à environ 90 g N/m 3 ) au cours de l'hiver et printemps - jusqu'au<br />

mois de juin environ -, selon les années, puis accuse une chute à des valeurs très faibles durant<br />

l'été et l'automne; les concentrations en phosphate varient irrégulièrement, mais restent à des<br />

valeurs modiques inférieures à 200 mg P/m 3 , avec des moyennes oscillant entre 50 et 100<br />

mg/m 3 environ. On a estimé que la perte totale par hectare et par an variait de 22 à 83 kg/ha<br />

pour l'azote, et de 0,018 à 0,153 kg/ha pour le phosphore. Avec un épandage de 100-150 kg/ha<br />

d'azote et de 20-30 kg/ha de phosphore, 20 à 55% de l'azote sont perdus, alors que la perte<br />

correspondante de phosphore ne se monterait qu'à environ 0,1%. Ces taux sont notablement<br />

inférieurs à ceux retenus dans le modèle précité. La forte fixation du phosphore sur les sols, et<br />

les faibles taux de libération qui en résultent, sont probablement une conséquence de la nature<br />

limoneuse des sols dans cette région, comme l'ont conclu Vighi et al. (1991) qui ont trouvé des<br />

taux de libération du phosphore provenant des bassins versants des basses terres proches de<br />

la mer Adriatique comparables à ceux de Rossi et al. (0,03 à 0,21 kg/ha/an). Inversement, les<br />

mêmes auteurs font part de pertes par érosion provenant des bassins versants montagneux<br />

atteignant 0,6 kg/ha/an. De même, Marchetti (communication personnelle), en étudiant la<br />

libération de phosphore dans des champs de Lombardie, a relevé des taux de perte de<br />

phosphore bien plus élevés.<br />

L'analyse par régression multiple de données relatives aux sous-bassins du Pô<br />

(données recueillies par Marchetti et al., dans l'année 1970 et ensuite analysées par<br />

Vollenweider) fournit une perspective supplémentaire sur le problème de l'estimation des<br />

exportations effectives (cf. tableaux 5 et 5a). Dans cette analyse, les seuls compartiments

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