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MAP Technical Reports Series No. 106 UNEP

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Les estimations des flux éoliens de phosphore sont plus rares au plan mondial. On a<br />

relevé des flux d'origine terrestre de 10 à 50 mg/m 2 /an, et il est plausible d'estimer la charge<br />

éolienne atteignant la Méditerranée à des valeurs comprises entre 25.000 et 50.000 t/an.<br />

Néanmoins, il n'est pas justifié pour le moment de tenir ces valeurs pour définitives.<br />

e) Charge échangée entre la mer <strong>No</strong>ire et l'Atlantique<br />

Avec la Méditerranée, l' échange net moyen d'eaux avec la mer <strong>No</strong>ire est de l'ordre de<br />

6.000 m 3 /sec (12.600-6.100 m 3 /sec), et celui avec l'Atlantique à travers le détroit de Gibraltar se<br />

monte à quelque 70.000 m 3 /sec (1.750.000-1.680.000 m 3 /sec) (Svedrup, 1943). Des<br />

estimations récentes de l'échange avec l'Atlantique, établies par Berthoux (1979) sont<br />

légèrement inférieures mais pas foncièrement différentes (1.680.000 et 1.600.000, soit 53 et<br />

50,5*10 12 m 3 /an, respectivement).<br />

Le transfert et l'échange de polluants entre la mer <strong>No</strong>ire - par la mer de Marmara - et<br />

la mer Egée ont été étudiés par Aubert et al. (1990). Les auteurs notent que l'azote et le<br />

phosphore dissous augmentent du Bosphore aux Dardannelles, mais ils ne communiquent pas<br />

de chiffres. La production de N et de P par la seule ville d'Istanbul se monte au moins à environ<br />

14.000 et 2.500 t/an, respectivement. Sur ces chiffres, on peut admettre qu'au moins 50% sont<br />

retenus dans la mer de Marmara. Ainsi, l'accroissement de la charge depuis cette source<br />

jusqu'à l'ensemble de la Méditerranée reste modeste (environ 1-2%), mais la charge relative<br />

atteignant le nord de la mer Egée doit être beaucoup plus élevée.<br />

L'échange avec l'Atlantique est par contre un facteur important conditionnant le bilan<br />

des éléments nutritifs pour la Méditerranée. Berthoux (1979, 1986), après évaluation des<br />

données disponibles, en a déduit des valeurs pour l'échange d'azote et de phosphore à travers<br />

le détroit de Gibraltar (tableau 17). En ce qui concerne les sorties totales d'eaux profondes, il<br />

admet que la majeure partie de l'azote et du phosphore est inorganique en retenant des<br />

concentrations moyennes de 6 mmol/m 3 pour N(NO 3) et de 0,28 mmol/m 3 pour le phosphore<br />

inorganique multipliée par le débit correspondant. S'agissant des estimations des entrées<br />

d'azote total de l'Atlantique dans la Méditerranée, les auteurs envisagent trois hypothèses pour<br />

l'AON en excédent de l'azote inorganique mesuré et élaborent une théorie, à partir des soldes<br />

déficitaires respectivement estimés, sur l'ampleur possible de la fixation d'azote par les<br />

cyanobactéries (Trichodesmium), les macrophytes (Posidonium) et leurs épiphytes se<br />

développant en Méditerranée. Par contre, la charge de phosphore inorganique a été simplement<br />

déduite comme solde déficitaire en recourant aux données PNUE sur la charge des cours d'eau.<br />

Les estimations correspondantes sont récapitulées sur le tableau 18.<br />

Les considérations de Berthoux sont intéressantes mais soulèvent plusieurs questions<br />

sérieuses. En ce qui concerne l'azote, les chiffres paraissent être en accord avec nos<br />

estimations sur la charge des cours d'eau et le dépôt éolien, alors que le bilan phosphore ne<br />

peut guère être étayé par nos chiffres. <strong>No</strong>s propres estimations de la charge sont environ la<br />

moitié des chiffres du PNUE. En outre, les bilans estimatifs de Berthoux restent en tout cas<br />

partiels en négligeant la rétention par sédimentation de l'azote comme du phosphore et les<br />

pertes d'azote par dénitrification. Cependant, il se pourrait que la rétention d'azote et la<br />

dénitrification soient compensées par la contribution éolienne. Si nos chiffres sont corrects<br />

quant à l'ordre de grandeur, la charge d'azote d'origine éolienne pourrait constituer 15 à 25% du<br />

total.<br />

Une égalisation semblable ne peut être postulée pour le phosphore tant que la<br />

contribution éolienne reste inconnue. De plus, il ne semble pas que, dans l'ensemble, les<br />

divergences puissent s'expliquer par des hausses de concentration dues à des rejets accrus

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