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MAP Technical Reports Series No. 106 UNEP

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l'homme, différente de la DSP. L'intoxication par les coquillages contenant de la vénérupine est<br />

causée au Japon par l'huître crassostrea gigas récoltée en lac et le clam Venerupis<br />

semidecussata (ou Tapes semidecussata) qui se nourrissent de dinoflagellés toxiques du genre<br />

Prorocentrum.<br />

7.3.1.1 Organismes produisant des toxines<br />

Prorocentrum minimum var. mariaie lebouriae et var. triangulatum, qui se manifestent<br />

en floraisons conjointes (Okaichi et Imatomi, 1979), ont été incriminés au Japon dans<br />

l'intoxication par la vénérupine. Prorocentrum minimum Schiller, probablement responsable de<br />

l'intoxication par les fruits de mer sur les côtes de <strong>No</strong>rvège, est une espèce phytoplanctonique<br />

si commune que, si elle constitue la source de la vénérupine hautement toxique, cette dernière<br />

ne doit se trouver que dans des souches rares (Tangen, 1983).<br />

7.3.1.2 Recherches sur les constituants de la vénérupine<br />

Les principes toxiques ont été trouvés dans les glandes digestives (hépatopancréas,<br />

foie ou glande foncée) des bivalves (Akiba et Hattori, 1949). La toxicité des extraits par le<br />

méthanol à 75% des cultures de Prorocentrum minimum var. mariae-lebouriae, dont on<br />

présume qu'il induit l'intoxication par la vénérupine (Okaichi et Imatomi, 1979), a été déterminée<br />

en utilisant la souris comme animal test. La nature chimique des toxines n'a pu être établie. On<br />

a vérifié que la toxine était soluble dans l'eau, le méthanol, l'acétone et l'acide acétique. Elle<br />

n'était pas soluble dans le benzène, l'éther et l'alcool absolu.<br />

7.3.1.3 Prorocentrum minimum et épisodes d'intoxication par la vénérupine dans le monde<br />

Une intoxication par la vénérupine a été signalée pour la première fois à Nagai, Japon,<br />

en 1889, après ingestion de l'huître Crassostrea gigas. Sur les 81 personnes atteintes, 51 sont<br />

décédées (Hallstead, 1965). Une deuxième poussée s'est produite en 1941, quand, sur les 6<br />

patients atteints, 5 sont décédés. De 1942 à 1950, il y a eu 455 autres cas comportant<br />

l'ingestion d'huîtres et de clams Tapes japonica (Nakajima, 1965). Plusieurs centaines de cas<br />

ont été communiqués pour la région du lac Hamana, avec plus de cent décès (Nakajima, 1968).<br />

De même, en <strong>No</strong>rvège, des symptômes d'intoxication par la vénérupine ont été décrits chez 70<br />

personnes après consommation de moules recueillies près du foyer de la prolifération massive<br />

de P. minimum survenue à l'automne 1979 (Tangen, 1983).<br />

Des eaux rouges dues à Prorocentrum minimum Schiller ont souvent été observées<br />

dans la lagune d'Obidos (Portugal) et y ont occasionné la toxicité de bivalves. Il Il convient<br />

d'insister sur deux de ces proliférations, séparées par une dizaine d'années, survenues<br />

respectivement en mai-juin 1973 et en janvier-février 1983 (Silva, 1985). Une étude comparative<br />

des conditions environnementales lors de ces deux épisodes d'eaux rouges de P. minimum<br />

indique qu'ils ont été l'un et l'autre précédés de périodes prolongées de fortes pluies. Le<br />

phosphate a augmenté dans les eaux de la lagune durant les proliférations de phytoplancton<br />

observées, avec deux pics trouvés lors de la pullulation de P. minimum. De même, les nitrates<br />

et l'ammmonium se sont avérés avoir de l'importance pour le démarrage de la pullulation de P.<br />

minimum en 1982-83. L'apparition soudaine et la prolifération massive de P. minimum dans le<br />

fjord de Kiel, en mer Baltique, en 1983, peuvent servir d'étude de cas d'une eutrophisation<br />

côtière typique (Kimor et al., 1985). Cette espèce avait déjà été repérée dans le fjord d'Oslo en<br />

1979 (Tangen, 1980) et dans les années ultérieures elle avait élargi sa zone de distribution à<br />

l'ensemble du Skagerrak et du Kattegat dans les eaux danoises et suédoises, dans des<br />

conditions d'eutrophisation intense (Granéli et al., 1983). Puis ce fut la première observation de<br />

P. minimum dans le fjord de Kiel, et elle concorde bien avec

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