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MAP Technical Reports Series No. 106 UNEP

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En dehors des effets négatifs liés aux phénomènes d'eutrophisation qui retentissent<br />

sur les valeurs esthétiques et certaines activités économiques, comme la pêche et le tourisme,<br />

il y a davantage d'effets qui paraissent aboutir à une "purification" apparente de l'environnement.<br />

Ainsi, pendant la période estivale, le long des côtes de l'Emilie-Romagne, les teneurs en<br />

bactéries indicatrices hygiéno-sanitaires pour la baignade ont augmenté après une floraison de<br />

Gymnodinium sp., alors qu'elles ont diminué lors de la période d'intensité maximale d'une<br />

floraison de Gonyaulax polyedra (Volterra et al., 1986) et lors de floraisons de diatomées<br />

Chaetoceros sp. et Skeletonema costatum (Bonadonna et al., 1985; Mancini et al., 1989).<br />

D'autre part, on sait que les dinoflagellés du genre Gonyaulax synthétisent des métabolites qui<br />

remplissent des fonctions inhibitrices et notamment électives sur Staphylococcus aureus<br />

(Burkholder et al., 1960).<br />

Si la prolifération de G. polyedra s'accompagne d'une "purification apparente" avec<br />

diminution du titrage habituel de coliformes comme de streptocoques, d'autres recherches<br />

menées dans des zones constamment contaminées par les mêmes bactéries en raison de<br />

l'excrétion de substances ayant une activité de nature antibiotique, ont démontré qu'un extrait<br />

de G. polyedra cultivé en laboratoire possède des propriétés qui stimulent la croissance en se<br />

limitant à Streptococcus faecium (Piretti et al., 1989). Cela montre que, à diverses phases de<br />

la physiologie des dinoflagellés, il se produit une formation de substances qui peuvent avoir<br />

différents effets sur des bactéries spécifiques. Si les effets antibiotiques sur les indicateurs<br />

usuels de la pollution fécale (coliformes en entérocoques) semblent en rapport avec la<br />

production d'ectocrines lors de la phase d'intensité maximale des floraisons algales, les effets<br />

favorisant la croissance, obtenus à partir d'extraits cellulaires, peuvent être considérés en<br />

rapport avec la phase finale des floraisons algales et avec la décomposition des cellules qui, du<br />

point de vue écologique, est soutenue par un développement bactériologique intense.<br />

7.4.4 Effets directs et indirects des bactéries sur la santé humaine<br />

En cas d'eutrophisation à cycle planctonique ou à cycle bactérien, les effets<br />

actuellement connus des bactéries sur la santé humaine sont directs ou indirects. Les seuls<br />

effets directs sont d'ordre respiratoire, autrement dit liés à la production d'H 2S qui touche la<br />

population du littoral. Les effets indirects sont bien plus nombreux et concernent les relations<br />

entre les bactéries et le phytoplancton. De fait, les bactéries marines peuvent stimuler la<br />

production d'eaux rouges toxiques dont les toxines atteignent l'homme par la voie alimentaire<br />

à travers les produits de la pêche contaminés (PSP, NSP, DSP, intoxication par la vénérupine,<br />

ciguatera) ou, dans le cas de P. brevis, peuvent avoir des effets aux niveaux cutané et<br />

respiratoire. Dans le premier cas, les risques sanitaires concernent tous les consommateurs<br />

potentiels de produits de la pêche contenant des biotoxines, et dans le deuxième cas seulement<br />

les populations vivant au bord de la mer, les pêcheurs, les touristes et les baigneurs des zones<br />

où surviennent des eaux rouges.<br />

Des données récentes indiquent que les bactéries peuvent donner naissance à des<br />

tétrodotoxines (TTX) et à une saxitoxine (STX) (Tamplin, 1990). On a avancé que des bactéries<br />

seraient une source de STX dans les dinoflagellés marins (Kodama et Ogata, 1988; Kodama,<br />

1989, 1990a-b).<br />

Sousa et Silva (1962) ont été les premiers à évoquer une source bactérienne de STX,<br />

et par la suite la STX et la néo-STX ont été isolées de souches de la cyanobactérie<br />

Aphanizomenon flos-aquae, un organisme procaryote (Alam et al., 1978), et plus récemment<br />

Kodama (1989) a indiqué qu'une bactérie (espèce Vibrio-like) cultivée à partir de A. tamarensis<br />

synthétise la STX.

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