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MAP Technical Reports Series No. 106 UNEP

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naturelle et anthropique sont fournis par les caractères visibles de l'eau: développement anormal<br />

de macroalgues et/ou augmentation de la biomasse phytoplanctonique, ce que l'on traduit par<br />

les termes d'"eaux colorées" et d'"eaux rouges". Il en résulte souvent des effets indésirables et<br />

aussi des problèmes sanitaires pour l'une et l'autre eutrophisations, mais qui peuvent différer<br />

grandement en fréquence et en importance.<br />

D'après les données dont on dispose à l'heure actuelle, il ressort que l'état de santé<br />

de l'homme peut être altéré au niveau des appareils digestif, respiratoire et cutané, si bien que<br />

l'eutrophisation peut avoir un impact écologique sur les habitants du littoral, les pêcheurs et les<br />

baigneurs. D'après ces mêmes données, il apparaît que certaines biotoxines sont synthétisées<br />

dans le phytoplancton, dans le phytobenthos et dans les macroalgues, et qu'elles produisent<br />

leurs effets chez l'homme en tant que telles ou après avoir subi des modifications métaboliques<br />

le long de la chaîne alimentaire. L'ingestion par l'homme de biotoxines présentes dans les<br />

végétaux ou animaux aquatiques engendre des troubles que l'on appelle "biointoxications".<br />

Les biointoxications sont à différencier des états pathologiques provoqués par une<br />

intoxication alimentaire virale et bactérienne, par des contaminants radioactifs, des<br />

hydrocarbures polycycliques aromatiques (PAH), des métaux toxiques, des hydrocarbures<br />

chlorés persistants, des parasites ou des allergies résultant de la consommation de produits<br />

de la pêche. Les toxines des produits de la mer sont des toxines déjà présentes dans le produit<br />

qui est prélevé dans le milieu marin. Bien qu'elles puissent subir certaines transformations qui<br />

augmentent leur toxicité, elles ne se propagent pas comme les contaminants bactériens. Le<br />

traitement par la chaleur des produits de la mer auquel on a recours pour éliminer les<br />

contaminants bactériens et pour inactiver en grande partie les toxines protéiniques produites par<br />

les bactéries n'est pas fiable pour détruire les toxines marines.<br />

A l'heure actuelle, les toxines provenant des proliférations d'algues ou des "eaux<br />

rouges" de dinoflagellés sont incriminées dans quatre sortes de biointoxication: l'intoxication<br />

paralytique par les fruits de mer (ou PSP, "Paralytic shellfish poisoning" des auteurs anglosaxons),<br />

l'intoxication neurotoxique par les fruits de mer (ou NSP,"neurotoxic shellfish<br />

poisoning"), l'intoxication diarrhéique par les fruits de mer (ou DSP, "diarrheic shellfish<br />

poisoning"), et l'intoxication par la vénérupine. Une autre biointoxication est due à une<br />

prolifération de diatomée: c'est l'intoxication amnestique par les produits de la mer (ou ASP,<br />

"Amnesic shellfish poisoning"). Quelques algues marines vertes et rouges sont également<br />

responsables de biointoxications chez l'homme. Elles associent des phénomènes<br />

pathologiques de l'appareil respiratoire à la NSP. D'autres biotoxines produites par des<br />

pullulations d'algues bleues ont des effets sur la peau.<br />

En ce qui concerne les effets nocifs, on a proposé de répartir les proliférations<br />

responsables en trois catégories: eutrophisation associée à un grand nombre de cellules;<br />

eutrophisation associée à un grand nombre de cellules mais sans enrichissement des eaux<br />

côtières en éléments nutritifs d'origine anthropique; eutrophisation associée à un faible nombre<br />

de cellules (comme pour les pullulations de Dinophysis ou les kystes d'Alexandrium) (Smayda,<br />

1990).<br />

Il importe de reconnaître que les divers syndromes dus à des toxines de produits de<br />

la mer ne dépendent pas seulement de l'enrichissement naturel en éléments nutritifs des eaux<br />

côtières ou de l'enrichissement anthropique par le ruissellement agricole, l'aquaculture<br />

(eutrophisation anthropique) mais aussi de la dispersion par dragage des kystes quiescents de<br />

dinoflagellés toxiques, des rejets des eaux de cale des navires ou de la transplantation de<br />

mollusques/crustacés.

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