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Base Venus-6

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les champs cultivés formaient des terrasses. Je voyais les<br />

falaises abruptes d’un second massif au levant.<br />

La méduse grimpa de quelques mètres et vira sur bâbord<br />

pour entrer dans une baie de dimensions plus modestes. Ici, un<br />

ruisseau traversait une large plage. Nous rasâmes les mâts d’une<br />

demi-douzaine de bateaux de pêche et d’une nef de cinquante<br />

rames aux lignes élégantes qui venait de s’échouer. Les hommes<br />

d’équipage levèrent les yeux vers nous sans dissimuler leur<br />

frayeur.<br />

Nous laissâmes derrière nous la bande de sable pour<br />

continuer vers l’intérieur des terres au-dessus de buissons<br />

épineux et de petites oliveraies argentées. Des troupeaux de<br />

chèvres prenaient la fuite sitôt que l’ombre de notre appareil les<br />

atteignait.<br />

Arrivés au pied des montagnes, nous ralentîmes et prîmes de<br />

l’altitude.<br />

Devant nous se dressaient des éminences abruptes de<br />

calcaire gris creusées de gorges vertigineuses. Les terrasses<br />

inférieures étaient plantées de vignes et de blé. Nous allions vers<br />

une tour de roche d’environ sept cents mètres de hauteur. Je<br />

notai à son sommet des rubans de fumée et les toits plats<br />

d’habitations encastrées dans la pierre, comme celles des<br />

villages hopi des mesas du Sud-Ouest américain. Je remarquai<br />

des ruines, au-dessous de nous.<br />

— Je reconnais cet endroit ! m’exclamai-je. C’est la Vronda,<br />

la Colline du Tonnerre.<br />

Tel est le nom grec moderne de ces vestiges. De nos jours, la<br />

tour de roche qui le surplombe est appelée le Kastro, le Château.<br />

— Pourquoi n’allons-nous pas nous poser au sommet, là où il<br />

y a de la vie ?<br />

— Nous craignons d’effrayer les autochtones et de les inciter<br />

à nous attaquer, répondit Troy en me prenant le bras. Nous<br />

vous avons conduit ici sans vous demander votre avis. Établir<br />

un contact sera peut-être dangereux. Vous n’êtes pas obligé de<br />

nous accompagner, à ce stade.<br />

Je voyais ses yeux luire dans un visage parcheminé et cuit<br />

par le soleil. Qu’aurais-je pu répondre ? Avant d’être un xénoarchéologue<br />

j’étais un archéologue tout court… et un philologue.<br />

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