Chauffage Compressionnel de l'Environnement des Disques ...
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96 Nécessité d’une “couronne”<br />
tel-00011431, version 1 - 20 Jan 2006<br />
photon rencontre un électron froid à qui il donne une partie <strong>de</strong> son énergie. L’électron est<br />
alors accéléré alors que l’énergie du photon diminue. L’effet Compton inverse correspond à<br />
la rencontre contraire <strong>de</strong> photons froids avec <strong>de</strong>s électrons chauds. Lors <strong>de</strong> cette interaction,<br />
l’électron donne une partie <strong>de</strong> son énergie au photon. Il est donc ralenti, alors que l’énergie<br />
du photon augmente. Le flux émergeant est donc plus dur que le flux initial. Si l’on suppose<br />
une distribution thermique d’électrons très chauds, alors, le spectre émergeant est une loi <strong>de</strong><br />
puissance. Les électrons ne peuvent cependant pas fournir une énergie plus gran<strong>de</strong> que leur<br />
énergie thermique. Le spectre émergeant présente donc une coupure correspondant à leur<br />
température. L’effet Compton inverse permet donc <strong>de</strong> produire <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> puissance coupées<br />
à haute énergie, c’est-à-dire <strong>de</strong>s spectres parfaitement compatibles avec ceux observés dans<br />
les états bas/durs <strong>de</strong>s binaires X (voir les simulations Monte-Carlo <strong>de</strong> Pozdniakov et al. 1983,<br />
par exemple).<br />
Si les spectres en loi <strong>de</strong> puissance résultent bien <strong>de</strong> ce processus, reste à comprendre<br />
l’origine et la nature <strong>de</strong> ces électrons à haute température. La coupure est observée à très<br />
haute énergie, traduisant <strong>de</strong>s températures <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 100 à 300 keV pour les électrons<br />
responsables <strong>de</strong> la comptonisation. Or, si on se base sur la composante thermique <strong>de</strong>s spectres,<br />
la température du disque est <strong>de</strong>ux ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur plus basse (k B T ∼ 0, 1 − 2 keV). Les<br />
électrons d’un disque-α sont donc bien incapables <strong>de</strong> chauffer les photons jusque 100 keV.<br />
La plupart <strong>de</strong>s modèles supposent donc l’existence d’un gaz d’électrons très chaud distinct<br />
et à proximité du disque d’accrétion. C’est ce gaz que l’on nomme couronne, peut-être<br />
abusivement. Il durcirait alors <strong>de</strong>s photons froids issus dans un premier temps du disque<br />
(Gierliński & Done 2003) ou <strong>de</strong> l’objet central lorsque celui-ci n’est pas un trou noir. La<br />
nature et la géométrie <strong>de</strong> cette couronne sont cependant encore loin d’être comprises.<br />
6.2.2 La base du jet <br />
La comptonisation par une population thermique d’électrons chauds n’est cependant pas<br />
le seul moyen <strong>de</strong> produire un spectre en loi <strong>de</strong> puissance et une autre alternative a également<br />
été proposée. Dans cet autre modèle, l’émission à haute énergie provient du rayonnement<br />
synchrotron <strong>de</strong> la base du jet (Markoff et al. 2001a, b, Corbel & Fen<strong>de</strong>r 2002).<br />
L’émission du jet est une somme <strong>de</strong> rayonnements synchrotron à différentes températures,<br />
les plus élevées correspondant aux régions les plus proches <strong>de</strong> l’objet central (voir section<br />
5.3.1). Il est principalement détecté en radio et en infrarouge, mais pourrait aussi exister<br />
à plus haute énergie, correspondant à <strong>de</strong>s zones vraiment proches <strong>de</strong> l’objet central.<br />
Cette idée est encouragée par certaines corrélations entre l’émission X et le rayonnement<br />
radio. En particulier, l’émission synchrotron <strong>de</strong>s jets est principalement observée dans l’état<br />
bas/dur <strong>de</strong>s sources, c’est-à-dire lorsque la composante non-thermique domine le spectre X.<br />
Des corrélations pourraient également avoir été observées entre la pente du rayonnement<br />
synchrotron et celle du spectre X.<br />
La pente du spectre synchrotron dépend cependant fortement <strong>de</strong> la géométrie exacte du<br />
jet, surtout près du centre ; si bien qu’il est très difficile <strong>de</strong> dire si la loi <strong>de</strong> puissance en X<br />
peut effectivement être le prolongement <strong>de</strong> celle en radio.<br />
Indépendamment du mécanisme d’émission (synchrotron vs. Compton), la distinction<br />
entre la base du jet et une couronne chau<strong>de</strong> n’est pas aisée. Une comptonisation <strong>de</strong>s photons<br />
du disque pourrait en effet aussi avoir lieu à la base du jet lui-même ou dans une couronne en<br />
expansion (Beloborodov 1999, Malzac et al. 2001). Il serait alors difficile <strong>de</strong> distinguer l’une<br />
ou l’autre. De plus, la couronne, <strong>de</strong> par ses propriétés énergétiques, joue très probablement<br />
un rôle important dans l’accélération du jet ; elle pourrait par exemple être le lieu même <strong>de</strong><br />
l’énergisation du jet. Les <strong>de</strong>ux ne feraient alors qu’un.