Chauffage Compressionnel de l'Environnement des Disques ...
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34 Un plasma d’hélium chaud<br />
Le fait est qu’il n’y a aucune mesure directe <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong>s protons et <strong>de</strong>s ions d’hélium,<br />
ni <strong>de</strong> leur abondance relative. Un plasma à 8 keV est en effet si chaud que les atomes d’hydrogène<br />
et d’hélium sont complètement ionisés. Iil ne peut donc pas y avoir <strong>de</strong> transition<br />
électronique <strong>de</strong> ces éléments, c’est-à-dire <strong>de</strong> raies.<br />
Le spectre révèle certes un continuum <strong>de</strong> Bremstrahlung dont l’intensité est différente<br />
selon que le plasma qui l’émet est un plasma d’hélium ou un plasma d’hydrogène, mais la<br />
mesure seule <strong>de</strong> l’intensité ne permet pas <strong>de</strong> discriminer les <strong>de</strong>ux. De fait, les métho<strong>de</strong>s clastel-00011431,<br />
version 1 - 20 Jan 2006<br />
Alfvénique créée dans le disque se propage verticalement, sort du disque et quitte la région<br />
centrale. Elle ne peut donc pas interagir à nouveau et entretenir la turbulence. Dans ce cas,<br />
il faut donc absolument trouver une source locale <strong>de</strong> turbulence à toutes les échelles qui nous<br />
intéressent.<br />
La turbulence à gran<strong>de</strong> échelle semble exclue. Elle serait très difficile à réconcilier avec<br />
l’apparente rigidité <strong>de</strong>s filaments non-thermiques. Il semble au contraire, que les mouvements<br />
turbulents dans le disque n’arrivent pas à tordre les lignes <strong>de</strong> champ et à générer <strong>de</strong> la turbulence<br />
à gran<strong>de</strong> échelle. En particulier, nous verrons dans le chapitre suivant que l’interaction<br />
<strong>de</strong>s nuages moléculaires avec le champ magnétique ne peut pas déformer notablement le<br />
champ ambiant.<br />
La turbulence à plus petite échelle est plus difficile à diagnostiquer. Le fait est que l’on<br />
ne connaît pas <strong>de</strong> source <strong>de</strong> turbulence omniprésente à petite échelle non plus. On pourrait<br />
penser par exemple que la fuite <strong>de</strong>s protons au travers d’un plasma d’ions d’hélium pourrait,<br />
comme le font les rayons cosmiques, générer elle-même la turbulence qui ensuite les<br />
ralentirait. Cependant, les ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur sont très différents <strong>de</strong> ceux mis en jeu dans<br />
les processus d’accélération <strong>de</strong>s rayons cosmiques. D’une part, les protons s’échappent approximativement<br />
avec leur vitesse thermique. Ils sont donc très lents et peu énergétiques.<br />
D’autre part, cette faible énergie individuelle n’est pas compensée par un fort nombre. Si une<br />
source commune crée le plasma à 8 keV, à partir <strong>de</strong>s nuages moléculaires par exemple, en<br />
l’alimentant en continu en protons et en ions d’hélium, les protons s’échappant et les héliums<br />
restants, l’abondance relatives <strong>de</strong>s protons doit rester très faible. Ils ont donc peu <strong>de</strong> chance<br />
<strong>de</strong> pouvoir créer une quelconque turbulence. Si par exemple, le processus <strong>de</strong> génération <strong>de</strong><br />
cette turbulence est un effet <strong>de</strong> type Landau, alors, les protons en fuite génèrent <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s<br />
avec une vitesse <strong>de</strong> phase comparable à leur la vitesse d’échappement, c’est-à-dire leur vitesse<br />
thermique. Comme la vitesse thermique <strong>de</strong>s ions d’hélium est moins <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux fois plus faible<br />
que celle <strong>de</strong>s hydrogènes, cette vitesse reste dans le gros <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong>s<br />
ions d’hélium ce qui permet une interaction significative avec eux par le même mécanisme.<br />
Comme ils sont beaucoup plus nombreux que les protons dans l’hypothèse où ces <strong>de</strong>rniers<br />
s’échappent, cette interaction stabilise a priori beaucoup plus le milieu que le flot <strong>de</strong> protons<br />
ne peut le déstabiliser.<br />
Au bilan, il semble donc peu probable qu’une turbulence à gran<strong>de</strong> ou à petite échelle<br />
puisse retenir suffisamment les protons pour soit les confiner, soit leur permettre d’interagir<br />
efficacement avec les ions d’hélium au point <strong>de</strong> les entraîner. Il doit donc bien rester un plasma<br />
d’hélium au centre Galactique, qui ne s’échappe pas.<br />
2.4 Quelles implications <br />
Cette idée d’un plasma d’hélium est surprenante, et l’on peut légitimement se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />
si elle est réaliste vis-à-vis <strong>de</strong>s implications qu’elle entraîne sur les observations <strong>de</strong> la région<br />
du centre Galactique.<br />
2.4.1 Abondances et <strong>de</strong>nsité