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Chauffage Compressionnel de l'Environnement des Disques ...

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64 Le chauffage par friction visqueuse<br />

tel-00011431, version 1 - 20 Jan 2006<br />

une influence notable sur l’efficacité <strong>de</strong> la dissipation. Dans le cas <strong>de</strong>s nuages du centre Galactique,<br />

les formes beaucoup plus complexes, très étirées et cisaillées et la structure presque<br />

fractale <strong>de</strong> la composante moléculaire produisent certainement <strong>de</strong>s compressions locales plus<br />

importantes et favorisent donc la dissipation. De ce point <strong>de</strong> vue, les estimations d’énergies<br />

<strong>de</strong> la section précé<strong>de</strong>nte 3.4 ne sont que <strong>de</strong>s valeurs minimales, et il est possible que la dissipation<br />

réelle puisse être légèrement plus importante. Il serait cependant surprenant que la<br />

dissipation puisse être un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur plus forte.<br />

Nous avons pris comme vitesse typique <strong>de</strong>s nuages une vitesse <strong>de</strong> 100 km s −1 . La vitesse<br />

qui nous intéresse ici est la vitesse relative <strong>de</strong>s nuages, par rapport au plasma chaud et au<br />

champ magnétique qui les baignent. Si les nuages avaient une rotation soli<strong>de</strong> ou képlérienne,<br />

on pourrait imaginer le gaz chaud tourner avec eux et n’engendrer aucune dissipation. Cependant,<br />

où que soient les courants qui engendrent le champ magnétique, il parait difficilement<br />

concevable qu’ils puissent imposer un profil <strong>de</strong> rotation rigoureusement i<strong>de</strong>ntique à celui <strong>de</strong>s<br />

nuages. D’autre part, comme nous l’avons dit, les nuages ont une distribution en vitesse<br />

beaucoup plus complexe qu’une simple rotation circulaire. Le gaz chaud réagit moins aux<br />

variations du potentiel gravitationnel et possè<strong>de</strong> donc a priori une dynamique plus homogène<br />

et différente <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s nuages. La dispersion <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong>s nuages (50 km s −1 ) donne en<br />

particulier une estimation minimale <strong>de</strong> la vitesse. On s’attend finalement à ce que la vitesse<br />

relative <strong>de</strong>s nuages par rapport à la phase chau<strong>de</strong> soit une fraction significative <strong>de</strong> leur vitesse<br />

maximale le long <strong>de</strong> la ligne <strong>de</strong> visée : entre 50 et 220 km s −1 . v c = 100 km s −1 semble<br />

donc une bonne estimation <strong>de</strong> la vitesse moyenne que peuvent avoir ces nuages. Cependant,<br />

la dispersion autour <strong>de</strong> cette valeur est gran<strong>de</strong> pourrait avoir une gran<strong>de</strong> influence sur les<br />

estimations d’énergie dissipée. Dans plusieurs cas en effet, le taux <strong>de</strong> dissipation dépend <strong>de</strong><br />

la vitesse à la sixième puissance ! Une variation d’un facteur 2 dans la vitesse moyenne peut<br />

donc changer <strong>de</strong> presque <strong>de</strong>ux ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur le résultat. Cette dispersion favorise en fait<br />

probablement la dissipation. En effet, l’énergie dissipée en moyenne par tous les nuages n’est<br />

pas simplement le produit <strong>de</strong>s moyennes <strong>de</strong> la vitesse ou <strong>de</strong> la taille. Il faudrait en pratique<br />

intégrer sur la distribution en vitesse et cette intégration favoriserait les nuages les plus rapi<strong>de</strong>s.<br />

En termes simples, la dispersion <strong>de</strong> vitesse étant gran<strong>de</strong>, la moyenne <strong>de</strong>s vitesses à la<br />

puissance 6 : < v 6 c > est bien supérieure à la puissance 6 <strong>de</strong> la moyenne <strong>de</strong>s vitesses : < v c > 6<br />

que nous avons utilisée. Prendre la vitesse moyenne pour nos estimations mène donc encore<br />

une fois à sous-estimer l’efficacité du chauffage.<br />

3.5.3 Accrétion intemittente<br />

Un <strong>de</strong>rnier point sur lequel il peut être intéressant <strong>de</strong> revenir est le fait que nous avons<br />

estimé tous ces paramètres tels que nous les observons actuellement. Le temps <strong>de</strong> refroidissement<br />

étant très long (10 8 ans), il se pourrait que ces mêmes paramètres aient été différents<br />

dans un passé plus récent et aient permis une efficacité plus gran<strong>de</strong>.<br />

En particulier, notre Galaxie possè<strong>de</strong> certainement un caractère actif par intermittence, <strong>de</strong><br />

même que <strong>de</strong> nombreuses autres galaxies ; et l’accrétion <strong>de</strong> matière <strong>de</strong>puis l’anneau moléculaire<br />

à 180 pc jusqu’à l’objet central suit probablement le même comportement. Certaines observations<br />

comme l’abondance anormale d’aluminium Al 26 semblent confirmer cette idée et<br />

indiquer qu’un événement catastrophique s’est produit il y a environ 2.×10 7 ans. Un modèle<br />

a également été proposé où une instabilité magnétique à la frontière du tore moléculaire est<br />

responsable <strong>de</strong> violents moments d’accrétions (Chandran 2001). Le nombre et la vitesse <strong>de</strong>s<br />

nuages lors d’un tel (<strong>de</strong> tels) événement(s) sont certainement beaucoup plus élevés que ceux<br />

observés aujourd’hui, provoquant une dissipation visqueuse et un chauffage beaucoup plus<br />

important.

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