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Chauffage Compressionnel de l'Environnement des Disques ...

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66 Le chauffage par friction visqueuse<br />

3.6.1 Accrétion dans la ZMC<br />

tel-00011431, version 1 - 20 Jan 2006<br />

Dans la région plus externe, au-<strong>de</strong>là du tore moléculaire, le gaz HI spirale assez rapi<strong>de</strong>ment<br />

vers le centre. Cette accrétion est la conséquence <strong>de</strong> la barre <strong>de</strong> notre Galaxie : cette <strong>de</strong>rnière<br />

est un choc qui dissipe l’énergie du gaz qui la traverse. Le gaz perdant <strong>de</strong> l’énergie, il passe<br />

lentement d’une orbite à l’autre et ainsi s’accrète lentement. Le gaz s’accumule ensuite dans<br />

la zone <strong>de</strong> transition entre les orbites X 1 et X 2 . L’accrétion du gaz à l’intérieur <strong>de</strong> la Zone<br />

Moléculaire Centrale et beaucoup plus lente. Cependant, la matière dans le tore moléculaire<br />

n’est pas stable : elle ne peut en pratique pas y rester plus d’une pério<strong>de</strong> orbitale (∼ 10 7 ans).<br />

Finalement, un taux d’accrétion <strong>de</strong> 0.1 − 1 M ⊙ an −1 est imposé à cette frontière extérieure<br />

(Morris & Serabyn 1996). Etant donnée la masse moléculaire contenue dans la ZMC, ce taux<br />

d’accrétion implique une vitesse <strong>de</strong> 0.2-2 km s −1 .<br />

Différents mécanismes peuvent contribuer à cette accrétion dans la ZMC (Morris & Serabyn<br />

1996). On peut en citer <strong>de</strong>ux. Tout d’abord, le gaz orbite plus rapi<strong>de</strong>ment que la<br />

barre stellaire, il doit donc perdre du moment angulaire par cette interaction. Ensuite, les<br />

nuages subissent une friction dynamique <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s étoiles du bulge (Stark et al. 1991)<br />

qui peuvent faire tomber les plus gros en ∼ 10 8 ans.<br />

Ces mécanismes peuvent être efficaces et faire accréter le gaz en <strong>de</strong>s temps raisonnables.<br />

Il peut être intéressant <strong>de</strong> comparer les effets que nous venons <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce à ces<br />

mécanismes.<br />

3.6.2 Rôle <strong>de</strong>s ailes d’Alfvén<br />

Du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l’extraction d’énergie, nous avons vu que le mécanisme le plus efficace<br />

était l’émission d’on<strong>de</strong>s d’Alfvén. Ce flux d’énergie est souvent supérieur à l’énergie qui peut<br />

être dissipée par viscosité. Cette interaction avec le champ électromagnétique a déjà permis<br />

d’expliquer le freinage inattendu du satellite Echo I (Drell et al. 1965) dans la magnétosphère<br />

terrestre, et c’est ce qui a lancé l’étu<strong>de</strong> du mouvement <strong>de</strong>s satellites naturels ou artificiels<br />

dans <strong>de</strong>s magnétosphères <strong>de</strong> planètes.<br />

Les nuages, lorsqu’ils sont freinés acquièrent une vitesse radiale v r qui vérifie :<br />

P = v r M c<br />

v 2 θ<br />

R<br />

(3.51)<br />

où P est la puissance perdue par les on<strong>de</strong>s d’Alfvén, M c est la masse typique d’un nuage<br />

moléculaire, v θ est la vitesse orbitale <strong>de</strong>s nuages à la distance R du centre Galactique. On<br />

trouve donc une vitesse typique <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> :<br />

(<br />

) ( ) ( )<br />

v r = 1. km s −1 P<br />

R M −1 (<br />

)<br />

c<br />

v −2<br />

θ<br />

10 37 erg s −1 150pc 5. 10 4 M ⊙ 200 km s −1 (3.52)<br />

On trouve donc une vitesse d’accrétion comparable avec celle prévue au niveau du tore<br />

moléculaire. La perte d’énergie par émission d’on<strong>de</strong>s d’Alfvén contribue donc <strong>de</strong> manière<br />

significative à l’accrétion <strong>de</strong>s nuages. Le temps typique d’accrétion <strong>de</strong>puis 150 pc est :<br />

t 150 = 1.4 × 10 8 ans<br />

(<br />

)<br />

P −1 ( ) (<br />

)<br />

M c<br />

v 2<br />

θ<br />

10 37 erg s −1 5. 10 4 M ⊙ 200 km s −1 (3.53)<br />

En remplaçant P par son expression 3.27, on s’aperçoit que ce temps est le même temps que<br />

celui trouvé par Morris (1996b) et seules différent légèrement les valeurs typiques utilisées.<br />

Cependant, lui l’avait attribué à une force <strong>de</strong> viscosité magnétique. Or, nous avons montré<br />

que les forces <strong>de</strong> viscosité étaient bien plus faibles et que ce temps d’accrétion était lié à<br />

l’émission d’on<strong>de</strong>s d’Alfvén.

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