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Chauffage Compressionnel de l'Environnement des Disques ...

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5.2 L’accrétion 79<br />

tableau 4.1 donne les valeurs typiques <strong>de</strong> Ξ. La situation pour l’accrétion sur un trou noir<br />

est un peu différente. On sait en effet qu’une partie <strong>de</strong> l’énergie cinétique acquise par le<br />

gaz peut tomber sur le trou noir sans être libérée sous aucune autre forme. Pour ces astres<br />

particuliers, on définit donc une efficacité d’accrétion différente η telle que L acc = ηṁc 2 .<br />

L’efficacité d’accrétion d’un trou noir statique (<strong>de</strong> Schwartzschild) est <strong>de</strong> η ≈ 5.7% et celle<br />

d’un trou noir en rotation (Kerr 1963) est <strong>de</strong> η ≈ 42% (Shapiro & Teukolsky 1983, § 14.5).<br />

En comparaison, l’accrétion sur <strong>de</strong>s objets non compacts est totalement inefficace (voir<br />

table 4.1). En particulier, l’accrétion sur la Terre est extrêmement faible. C’est pourtant une<br />

source d’énergie que l’on connaît bien : lorsque <strong>de</strong> l’eau chute <strong>de</strong> la hauteur d’un barrage dans<br />

une usine hydro-électrique, elle ”s’accrète” sur Terre. Notre planète n’étant pas compacte,<br />

cette énergie peut suffire à éclairer nos maisons, mais certainement pas à briller comme une<br />

binaire X. De même, les rares autres moyens que l’on connaît pour produire <strong>de</strong> l’énergie, à<br />

savoir les réactions chimiques et nucléaires, sont très peu efficaces : l’efficacité <strong>de</strong> la combustion<br />

d’hydrocarbures est toujours inférieure à 5 × 10 −10 et celle <strong>de</strong> la fission nucléaire <strong>de</strong> l’ordre<br />

<strong>de</strong> 0.7%. Ces valeurs font donc <strong>de</strong> l’accrétion sur un trou noir ou une étoile à neutrons le<br />

mécanisme le plus efficace que l’on connaisse pour libérer <strong>de</strong> l’énergie.<br />

tel-00011431, version 1 - 20 Jan 2006<br />

5.2.2 Luminosité d’Eddington<br />

La luminosité d’un disque d’accrétion est directement proportionnelle au taux d’accrétion<br />

ṁ du gaz sur l’objet central. Ce taux dépend beaucoup <strong>de</strong>s propriétés du disque, mais possè<strong>de</strong><br />

une limite supérieure qu’il ne peut en principe pas dépasser. Lorsque l’accrétion est importante,<br />

la luminosité peut en effet <strong>de</strong>venir telle que la pression <strong>de</strong> radiation qu’elle exerce<br />

sur le gaz en rotation peut <strong>de</strong>venir aussi importante que la force gravitationnelle. Dans ce<br />

cas, la gravitation due à l’objet compact n’est plus en mesure <strong>de</strong> drainer la matière sur ce<br />

<strong>de</strong>rnier, si bien que accrétion et luminosité saturent. On définit donc la luminosité d’Eddington<br />

comme la luminosité limite pour laquelle la force <strong>de</strong> pression radiative contrebalance<br />

exactement la force gravitationnelle :<br />

L Edd = 1.3 × 10 38 erg s −1 M M ⊙<br />

= 3.3 × 10 4 L ⊙<br />

M<br />

M ⊙<br />

(5.3)<br />

Cette limite est également souvent traduite en terme <strong>de</strong> taux d’accrétion maximal ṁ Edd .<br />

5.2.3 L’évacuation du moment cinétique<br />

L’idée d’une lente accrétion où la matière spirale jusque tomber sur l’objet central semble<br />

finalement assez intuitive. Elle n’est cependant pas aussi triviale qu’elle ne parait. Il reste<br />

en effet à trouver les mécanismes qui permettent cette accrétion. Cette question s’est posée<br />

très tôt lors <strong>de</strong> l’élaboration <strong>de</strong> modèles théoriques <strong>de</strong> disques d’accrétion et reste encore<br />

d’actualité aujourd’hui. En effet, même bien en <strong>de</strong>çà <strong>de</strong> la limite d’Eddington, la matière<br />

ne tombe pas d’elle-même sur l’objet central ; il faut l’y pousser. On sait par exemple que<br />

<strong>de</strong>s particules individuelles dans un champ <strong>de</strong> pesanteur peuvent orbiter sur <strong>de</strong>s ellipses sans<br />

jamais tomber sur la masse centrale, comme le fait en première approximation la Lune autour<br />

<strong>de</strong> la Terre. La gravitation à elle seule ne permet donc pas d’accréter <strong>de</strong> la matière ; il faut<br />

d’autres forces.<br />

En réalité, il est plus simple d’appréhen<strong>de</strong>r la problématique <strong>de</strong> l’accrétion par le moment<br />

cinétique <strong>de</strong>s particules ou du gaz :<br />

L = r 2 Ω (5.4)<br />

où r est la distance à l’objet compact et Ω est la fréquence <strong>de</strong> rotation locale du gaz ou <strong>de</strong>s particules.<br />

Tant qu’une particule individuelle conserve son moment cinétique, elle suit <strong>de</strong>s orbites

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