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Chauffage Compressionnel de l'Environnement des Disques ...

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78 Accrétion, éjection et champ magnétique<br />

tel-00011431, version 1 - 20 Jan 2006<br />

que dans tous les objets précé<strong>de</strong>mment cités, l’accrétion et l’éjection soient liées par <strong>de</strong>s<br />

mécanismes fondamentaux.<br />

Par exemple, si pour les étoiles jeunes on peut imaginer qu’une partie <strong>de</strong> la matière éjectée<br />

puisse provenir <strong>de</strong> l’étoile en formation, il est bien évi<strong>de</strong>nt que les jets provenant <strong>de</strong> NAG<br />

ou <strong>de</strong> microquasars abritant un trou noir ne peuvent être constitués <strong>de</strong> la matière du trou<br />

noir central. La matière éjectée vient donc nécessairement du disque d’accrétion. De par<br />

l’apparente universalité <strong>de</strong> ces phénomènes, il est donc très tentant <strong>de</strong> supposer que dans<br />

tous les objets, les jets se forment effectivement à partir du disque.<br />

De nombreuses observations semblent <strong>de</strong> plus aller dans ce sens. Que ce soit dans les<br />

étoiles jeunes (YSO Cabrit et al. 1990, Hartigan et al. 1995), les NAG (Serjeant et al. 1998,<br />

Marscher et al. 2002) ou les microquasars (Mirabel et al. 1998, Fen<strong>de</strong>r et al. 1999, Fen<strong>de</strong>r<br />

& Belloni 2004) <strong>de</strong> fortes corrélations sont en effet observées entre l’émission X (et visible)<br />

caractéristique du disque et l’émission radio ou infrarouge caractéristique <strong>de</strong>s jets. Il semble en<br />

particulier que l’apparition et la puissance <strong>de</strong>s jets soient directement liée au taux d’accrétion<br />

déduit <strong>de</strong>s observations : plus le taux d’accrétion est élevé, plus le jet est marqué. Le jeu <strong>de</strong>s<br />

causes/conséquences est assez intuitif dans ce sens : il paraît légitime que la source <strong>de</strong> matière<br />

(le jet) puisse gouverner le jet. Cependant, il est également probable que l’existence d’un jet<br />

puisse notablement influencer les caractéristiques <strong>de</strong> l’accrétion, ce qui est moins évi<strong>de</strong>nt.<br />

Mais nous reviendrons sur ce point un peu plus tard.<br />

5.2 L’accrétion<br />

5.2.1 L’accrétion, moteur <strong>de</strong> l’émission<br />

Les objets compacts n’émettent en eux-même que peu <strong>de</strong> lumière. Les trous noirs en<br />

particulier sont connus pour n’émettre aucune radiation lumineuse mesurable. La luminosité<br />

très intense <strong>de</strong>s binaires X nécessite donc une autre source. Comme nous allons le voir, le seul<br />

moyen que l’on connaisse actuellement pour libérer suffisamment d’énergie est l’accrétion <strong>de</strong><br />

matière. Ce mécanisme possè<strong>de</strong> la propriété <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir extrêmement efficace lorsque l’objet<br />

central est compact.<br />

Considérons tout d’abord une particule <strong>de</strong> masse m, au repos, à l’infini, dans un champ<br />

<strong>de</strong> gravité crée par une masse centrale M. Alors, par définition, elle possè<strong>de</strong> une énergie<br />

gravitationnelle et cinétique nulle. Lorsqu’elle tombe dans le puits <strong>de</strong> potentiel, elle perd <strong>de</strong><br />

l’énergie gravitationnelle et gagne <strong>de</strong> l’énergie cinétique. Un gaz se comporte globalement<br />

<strong>de</strong> la même manière que cette particule individuelle. Lorsqu’une masse <strong>de</strong> gaz s’accrète, elle<br />

perd <strong>de</strong> l’énergie potentielle et gagne <strong>de</strong> l’énergie cinétique. Du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l’accréteur, si<br />

une masse ṁ s’accrète par secon<strong>de</strong> <strong>de</strong>puis l’infini jusqu’à une distance R du centre <strong>de</strong> masse,<br />

alors la variation temporelle <strong>de</strong> l’énergie gravitationnelle du système global est la suivante :<br />

∂ t Φ = GMṁ<br />

R<br />

(5.1)<br />

Selon les différents processus physiques à l’oeuvre, toute ou partie <strong>de</strong> cette énergie peut<br />

ensuite être convertie en énergie lumineuse. La perte d’énergie potentielle du gaz correspond<br />

donc à la luminosité maximale du disque d’accrétion. On peut réécrire cette luminosité en<br />

fonction du paramètre <strong>de</strong> relativité <strong>de</strong> la masse centrale (Frank et al. 2002) :<br />

L acc = Ξṁc 2 (5.2)<br />

On voit bien sûr que plus le taux d’accrétion est important, plus la luminosité d’accrétion<br />

est gran<strong>de</strong>. Mais on voit également que plus l’objet central est compact, plus la conversion<br />

<strong>de</strong> l’énergie gravitationnelle est efficace. Pour les naines blanches et les étoiles à neutrons, le

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